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“Marianne Rosenstiehl” The Curse /La malédiction
Le petit espace, Paris

du 5 novembre au 6 décembre 2014



www.lepetitespace.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Marianne Rosenstiehl, le 5 novembre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Marianne Rosenstiehl, The Curse /La malédiction, Le sang des femmes, 2014. © Marianne Rosenstiehl.
2/  Marianne Rosenstiehl, The Curse /La malédiction, Les limaces, 2014. © Marianne Rosenstiehl.
3/  Marianne Rosenstiehl, The Curse /La malédiction, Sony saigne, 2014. © Marianne Rosenstiehl.

 


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Interview de Marianne Rosenstiehl,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 novembre 2014, durée 11'34". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Direction artistique : Carine Dolek



The Curse /La malédiction

Depuis mon adolescence, je suis intriguée par l’invisibilité de ce phénomène physiologique que sont les règles et qui participe pleinement de la vie intime de la moitié du genre humain. J’ai donc entamé depuis plusieurs années ce travail photographique sur l’invisibilité de l’indisposition. Il s’agit d’une exploration de la représentation du sang féminin, telle qu’elle m’apparaît, de mon point de vue de photographe appartenant à une génération qui a eu la chance de grandir dans un environnement relativement dégagé de croyances religieuses, de préjugés populaires et de leurs tabous. Ces derniers n’en restent pas moins des références culturelles qui conditionnent notre appréhension des menstruations.

Le sang des femmes répugne, effraie, fascine, émeut. Il a fait l’objet de nombreux superstitions, légendes et fantasmes, à travers toutes les civilisations. Ces tabous façonnent nos représentations sociales et intimes. Quelles traces de ces croyances sont encore apparentes dans notre quotidien ? De quelle façon se trouve conditionnée notre appréhension du corps intime dans nos relations entre hommes et femmes ? La littérature et les travaux d’études dans des disciplines variées ont exploré le sujet.

Pourtant, rares sont les représentations visuelles. « J’ai vu », disent certaines femmes pour désigner l’apparition de leurs règles. Mais le « voir » n’est-il pas justement révélation de ce qui est caché ? La tache qui trahit a t- elle toujours la couleur de la honte, de la souillure ?

Au départ, le texte du Lévitique contient les injonctions d’une loi radicale qui cèlera pour des siècles la perception de l’impureté du sang menstruel dans les sociétés judéo-chrétiennes et musulmanes. « La femme qui aura un flux, un flux de sang en sa chair, restera sept jours dans son impureté. Quiconque la touchera sera impur jusqu’au soir. »

Parfaitement consciente de la difficulté à penser ce sujet pour certains, je ne milite pas pour un passage en force. J’aborde paisiblement à travers la photographie l’observation d’un tabou de façon frontale ou décalée. L’intimité féminine, la relation amoureuse, la ménopause, la quête éperdue du féminin chez certains transsexuels, les codes de langage (la lexicologie extravagante dont on fait usage dans toutes les langues pour ne pas le dire). Plutôt l’espoir d’une réconciliation.

Marianne Rosenstiehl