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“Korean Shape” article 1511
à la Galerie Paris-Beijing, Paris

du 29 novembre 2014 au 24 janvier 2015



www.galerieparisbeijing.com

 

© Anne-Frédérique Fer, exposition et journée inaugurales du nouvel espace de la Galerie Paris-Beijing, le 29 novembre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jaehyo Lee, Untitled, 2007 ©Jaehyo Lee / Courtesy Galerie Paris-Beijing.
2/  Son Bong Chae, Migrant, 2012 ©Son Bong Chae / Courtesy Galerie Paris-Beijing.
3/  Myeongbeom Kim, Deer, 2008 ©Myeongbeom Kim/ Courtesy Galerie Paris-Beijing.

 


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Interview de Geoffroy Dubois, directeur de la Galerie Paris-Beijing,
par Anne-Frédérique Fer, Paris, le 29 novembre 2014, durée 10'39". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

La Galerie Paris-Beijing est heureuse de vous annoncer l’ouverture de son nouvel espace à Paris au 62 rue de Turbigo dans le 3eme arrondissement, le 29 novembre prochain.

Depuis 2006, Flore et Romain Degoul se sont engagés dans la promotion et la découverte d’une nouvelle génération d’artistes asiatiques avec un premier espace d’exposition à Pékin. C’est en 2009 qu’ils ouvrent leur seconde galerie à Paris dans le quartier du Haut-Marais. Les expositions de Liu Bolin, Yang Yongliang ou encore leur programmation sur la photographie coréenne leur permettent de s’insérer dans le paysage parisien et de devenir rapidement un lieu incontournable. En 2012, Paris-Beijing s’installe à Bruxelles dans une superbe maison Horta dont la surface de 800 m2 donne l’opportunité de s’adapter librement aux besoins des artistes.

La volonté de s’agrandir s’accompagne du souhait de proposer des expositions d’envergure. Les 400 m2 de la nouvelle galerie parisienne permettront à la programmation de s’étendre en accueillant des sculptures, des installations et de l’art vidéo. L’accent sera toujours mis sur la scène asiatique, mais les nouveaux projets ne s’y limiteront pas, en témoigne l'arrivée dans la galerie du collectif américain Ghost of a dream et du sculpteur australien Alex Seton. Désireuse de questionner et d’émouvoir, la Galerie Paris-Beijing promouvra des commissariats « invités » et des expositions personnelles toujours tournées vers la découverte d’artistes émergents. Un prix pour la vidéo et les arts numériques asiatiques verra le jour. Ce nouveau lieu sera aussi l’occasion de développer le travail éditorial de la galerie avec l’ouverture d’un espace-librairie et d’un e-shop, la production de nouveaux ouvrages et la création de livres d’artistes.

La galerie Paris-Beijing au 62 rue Turbigo se veut être un espace de partages et de rencontres culturelles. Son équipe aspire accueillir un public des plus larges, allant des amateurs d’art aux collectionneurs avisés, pour continuer à sensibiliser, interroger voire provoquer grâce à des expériences artistiques se voulant toujours plus novatrices.

L’exposition inaugurale de la nouvelle galerie, « Korean Shape », propose une sélection d’oeuvres de la scène artistique coréenne, avec une attention toute particulière donnée à la sculpture.

Souvent éclipsée par le Japon et la Chine, ses imposants voisins, la Corée a su progressivement bâtir un rôle de premier rang dans le domaine des arts plastiques en Asie, offrant une scène sophistiquée, originale et dynamique. Ce développement fulgurant, porté à ses débuts, vers la fin des années 80, par le cinéma et les institutions, est aujourd’hui confirmé par le nombre croissant de musées, maisons de vente, galeries d’art et manifestations culturelles d’envergure internationale, telle la Biennal de Gwangju, crée en 1995.

L’exposition «Korean Shape» montre le travail d’une dizaine d’artistes coréens contemporains qui sont déjà à l’aube d’une reconnaissance internationale. Nés dans les années 70, ils ont grandi dans un pays en pleine mutation, due à l’ouverture économique et culturelle commencée dans les années 80 et 90. Leurs œuvres combinent l’utilisation de matériaux traditionnels comme le bois, le métal ou le charbon, à l’exploration de techniques hautement innovatrices et renvoient l’image d’une société solidement ancrée dans la tradition et en même temps projetée vers la modernité et l’avenir.




Les sculptures de Hwan Kwon Yi représentent des personnages à la silhouette déformée contrastant avec leur environnement classique. Contrairement au réalisme des sculptures figuratives traditionnelles, Yi se sert de la technologie digitale pour compresser, allonger ou déformer la structure originale de ses sujets en créant des formes visuellement surprenantes tout en portant une attention toute particulière aux détails. Ses créatures fascinantes semblent être figées dans un monde à mi-chemin entre la réalité et l’illusion. Le spectateur est invité à réexaminer la relation en constante mutation entre l’espace et les individus grâce à un langage très personnelle qui repousse les frontières de l’expression sculpturale.

Représentant du courant contemporain du op art et du light art, l’artiste coréen Chul-Hyun Ahn traduit parfaitement les recherches de la peinture abstraite géométrique des années 60 en un art de lumière, d’espace et de technologie. Combinant l’utilisation de néons colorés, miroirs et autres matériaux industriels, ses sculptures lumineuses créent des illusions spectaculaires basées sur la profondeur de champ comme une représentation physique de l’infini et du vide.

Un cerf dont les bois se métamorphosent pour devenir branches, ou encore un poisson rouge perdu dans une ampoule électrique. Meyongbeom Kim aime jouer avec l’inattendu en mélangeant éléments artificiels et naturels afin de provoquer une sensation d’émerveillement. Les objets de notre quotidien sont privés de leur fonction et renaissent sous une nouvelle forme. Cet univers surréel et onirique, où l’étrangeté devient la règle, est habité par des créatures étonnantes qui se trouvent le plus souvent à flotter dans l’air, comme dans un état d’apesanteur. Tout comme nos rêves, l’esthétique de Kim, riche d’ironie et de gaïté, dégage un sentiment subtil d’anxiété.

Seonghi Bahk crée ses installations à partir d’un minutieux assemblage de morceaux de charbon suspendus à l’aide d’un fil de nylon. Soient-ils des objets de notre quotidien ou de simples formes géométriques, ses oeuvres semblent demeurer dans un état d’apesanteur. L’utilisation d’un matériau spécifique comme le charbon n’est pas anodine. Le charbon est un élément symbolique bien ancré dans la tradition coréenne, où il est notamment utilisé dans des rituels de purification. Un autre usage était celui de suspendre sur la porte d’entrée des guirlandes de charbon pour annoncer la naissance d’un enfant. Elément profondément symbolique du cercle de la vie et de la connexion entre le devenir, l’être et la décadence, «cette matière noire» nous renvoie à un thème classique de l’histoire de l’art occidental, celui des vanités.

Les forêts mystérieuses de la série Migrants de Son Bong Chae reflètent le lien affectif de l’artiste pour les personnes déracinées, victimes d’une société industrialisée qui les oblige à mener une existence errante à la recherche d’une vie meilleure. La notion d’espace-temps se matérialise grâce à la superposition de 5 panneaux retro-éclairés en polycarbonate sur lesquels l’artiste peint minutieusement un ensemble d’arbres mélancoliques à l’aide d’un fin pinceau à l’huile. Ces peintures en trois dimensions nous ouvrent les portes d’une nouvelle expérience esthétique.

Les surprenantes sculptures à taille réelle de Osang Gwon repoussent les frontières traditionnelles de cette discipline par le biais d’un procédé qui permet de réaliser des oeuvres tridimentionnelles à partir de la photographie. En suivant sa fascination pour les analogies entre les négatifs et les moules en plâtre qui façonnent les sculptures, l’artiste convertit en masse, volume et densité la légèreté propre à une oeuvre photographique. Les images à la base du procédé sont récoltées dans ce réservoir aussi infini que factice auquel nous avons accès grâce à internet. Ces mêmes images sont ensuite étudiées et décomposées, afin de trouver une nouvelle existence dans le volume. Cet acte de conversion révèle une certaine analogie avec la nature totalement déstructurées de notre époque.

En observant pour la première fois les sculptures de Seung Mo Park, notre esprit pourrait croire qu’un être vivant est resté emprisonné dans une étrange coque métallique. En enveloppant avec une grande précision des formes sinueuses de femmes avec des câbles en aluminium, l’artiste nous livre des oeuvres réalistes qui contrastent avec la froideur et la neutralité du métal.

Né d’une combinaison sophistiquée entre arts plastiques et arts appliqués, le travail de Jaehyo Lee fait preuve d’un immense respect pour les matériaux naturels et nous montre sa volonté de dominer ce que la nature nous livre. Frappé par la perfection de sa technique, le spectateur est souvent amené à réfléchir sur l’aspect physique du procédé de production d’objets imposants aux formes épurées et sculptées à partir de bois nobles tel que le genévrier.