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“Nicolas Party” Pastel et nu
au Centre culturel Suisse, Paris

du 16 janvier au 15 février 2015



www.ccsparis.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation de l'exposition avec l'artiste Nicolas Party, le 16 janvier 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Nicolas Party, Pastel, vue d’exposition, Galerie Gregor Staiger (Zurich), 2014. Courtesy Galerie Gregor Staiger, Zurich / The Modern Institute, Glasgow. © Nicolas Party.
2/  Nicolas Party, Pastel et nu, 2014. Projet pour la porte d’accès à la cour du CCS. © Nicolas Party.
3/  Nicolas Party, Still Life, 2014. Pastels sur toile. Courtesy Collection Migros Museum für Gegenwartskunst. © Nicolas Party.

 


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Interview de Nicolas Party,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 16 janvier 2015, durée 9'37". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

L’esthétique des compositions de Nicolas Party (né en 1980, vit à Bruxelles) est aussi efficace que singulière. Elle mêle une culture visuelle contemporaine, notamment issue du graffiti, à des sujets classiques, natures mortes ou portraits, traités par des maîtres de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Pour la Pièce sur cour, il réinterprète au fusain les Quatre torses (1916) de Félix Vallotton, sous forme de motifs déconstruits et répétés. Des paysages colorés et encadrés se superposent aux grands nus de dos. Il intervient également sur la grande porte d’accès à la cour du CCS avec une composition qui associe le même tableau de Vallotton à un visage caractéristique de sa propre peinture.




Extrait de l’article de Christina Végh pour Le Journal Le Phare.

« Qu’est-ce qui peut bien pousser un artiste tel que Nicolas Party à s’intéresser à l’oeuvre de Félix Vallotton ? À l’époque, avec ses scènes d’intérieur et ses nus, cet artiste précurseur avait choqué ses contemporains par son regard sans pitié sur la bourgeoisie repue. Aujourd’hui encore, il continue de nous interpeller, nous qui sommes encore plus marqués par ces images, propagées par les médias, de style de vie glamour et de stéréotypes qui idéalisent le corps féminin. Surdimensionnés et dessinés au fusain sur trois murs d’une longueur totale d’environ 18 mètres, les nus à la Vallotton apparaissent comme laminés sous la main de Party, comme autant de silhouettes androgynes, solitaires et évidées. Si autrefois la rupture avec tous types d’idéalisation pouvait être comprise comme une prolongation sociocritique en faveur du développement de l’émancipation de la femme, Party redonne ici un élan au jeu de rôles et de stéréotypes sexuels, en figeant les motifs détachés de l’histoire façon papier peint au profit de sa propre image du monde. Sur ces femmes nues vues de dos, il juxtapose des tableaux tels que ce portrait d’un homme à la polychromie intense et d’une petitesse disproportionnée : synonyme d’une virilité exacerbée, très conventionnelle, mais vite déjouée par une épaisse couche de maquillage. D’une part se tient ici une référence historique, un motif surdimensionné en noir et blanc, des vues de dos et la femme ; d’autre part sa propre composition, au format réduit et aux couleurs saturées, une vue frontale (le portrait) et l’homme. Au travers de cette symbiose dialectique, les motifs se chargent mutuellement et atteignent leur paroxysme dans l’ambiguïté de l’attribution stéréotypée des genres. Il en va de même pour les natures mortes de Party : des vases, des cruches ou des fruits de petites dimensions, images équivoques de paysages sexués, notamment et surtout quand l’artiste les met en scène sur un arrière-plan inspiré de Vallotton. »