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“Piero Fornasetti” La Folie Pratique
au Musée des Arts Décoratifs, Paris

du 11 mars au 14 juin 2015



www.lesartsdecoratifs.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 10 mars 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Piero Fornasetti, Uccelli, épreuve d’impression, couleur sur papier, projet pour un foulard de soie, 1950.
2/  Piero Fornasetti, Assiette de la série « Tema e Variazioni », porcelaine. Diamètre 26 cm. 1950-1980.
3/  Portrait de Piero Fornasetti, 1958. Stanza Metafisica.

 


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Interview de Barnaba Fornasetti, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mars 2015, durée 14'26". © FranceFineArt.
(avec l'aimable traduction de Yuki Tintori)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires :
Barnaba Fornasetti
Olivier Gabet, directeur des musées des Arts Décoratifs




Présentée dans la grande nef des Arts Décoratifs, l’exposition « Piero Fornasetti : la Folie Pratique » regroupe plus de mile pièces  de Piero Fornasetti (1913-1988), puisées au coeur de ses incroyables archives. Cette rétrospective brosse le portrait de ce créateur qui fut peintre autant que décorateur, imprimeur et éditeur, collectionneur et marchand. Dans l’univers décoratif théâtralisé de Fornasetti, les sujets empreints de poésie et de fantaisie jouent de trompe-l’oeil d’illusions, de paysages métaphysiques, de figures décalées de la Commedia dell’Arte et de visages énigmatiques et lunaires déclinés en de multiples variations . Piero Fornasetti recouvre de ses motifs aussi bien les foulards que le mobilier, les murs que les paravents, les assiettes, les plateaux que les porte -parapluie. Il imagine notamment, en collaboration avec l’architecte Gio Ponti, des meubles, des aménagements et des décors complets pour des demeures privées, des paquebots, des casinos.

Grand lecteur et grand dessinateur dès l’enfance, Piero Fornasetti affirme être autodidacte de formation, ne se laissant guider que par ses seuls choix. Il s’inscrit, contre l’avis de son père à l’Académie des beaux-arts de Brera en 1930, mais en est exclu deux ans plus tard pour insubordination. Il forge alors son apprentissage du dessin et celui de la lithographie dans les livres. La presse mise à disposition dans l’atelier de son père lui permet d’exercer et d’expérimenter toutes les techniques de gravure et d’impression. Il crée la Stamperia d’Arte Piero Fornasetti, et édite ses dessins, ses almanachs mais aussi les oeuvres des plus grands artistes de l’époque : Carlo Carrà, Giorgio de Chirico, Marino Marini, Lucio Fontana. Sa virtuosité lui permet de travailler sur tous les types de supports : papier, céramique, verre, cuivre, textile. C’est d’ailleurs en 1933, à l’exposition de ses foulards à la Triennale de Milan, que Gio Ponti repère son talent. Leur collaboration débute réellement en 1940, autour d’une série de luminaires. Ensemble, ils réalisent les projets les plus fous : les couvertures des revues Domus et Stile, du mobilier tel que le Cabinet Architettura de 1951, et de nombreux décors : les fresques du Palais Bo de Padou (1942), le réfectoire de la caserne de la Place Sant’Ambrogio, le Casino de Sanremo, la Casa Lucano (1951), ou encore les cabines et les salons du paquebot Andrea Doria (1952).

Extrêmement prolifique, Piero Fornasetti, dans sa fascination pour l’objet comme multiple et pour « l’imprimé sous toutes ses formes » (Patrick Mauriès), crée aussi bien des affiches, des produits publicitaires, des logos que des accessoires de mode qu’il conçoit généralement en série. La plus célèbre est celle des assiettes dont le motif est une variation du visage rond de la cantatrice lyrique Lina Cavalieri. Il en existe pas moins de trois cent cinquante versions.

Piero Fornasetti fonde la Galerie des bibliophiles en 1970. Là sont exposées des oeuvres d’artistes contemporains aux côtés de ses propres productions. Fort de cette expérience, il ouvre plusieurs boutiques, à Milan et à Turin, dans lesquelles on retrouve toutes ses productions.

Il sait être aussi metteur en scène et scénographe : en 1970, il répond à l’invitation de François Mathey, alors directeur du musée des Arts décoratifs et endosse le rôle de commissaire général de l’exposition « Bolide design » dont il conçoit même la maquette.

Aux formes simples et épurées du modernisme de l’époque, Piero Fornasetti répond, comme indifférent aux dogmes du design en vigueur, à coup d’imaginaire sur fond d’humour, de rêve et de jeux d’illusion. Qu’ils se déclinent en séries ou qu’ils se dévoilent dans des décors, les objets Fornasetti couvrent tout un monde de références et de styles : l’Antiquité romaine, la Renaissance italienne, les architectures de Palladio… Dans les années 1990, il devient source d’inspiration pour certains designers tel que Philippe Starck. La première monographie que consacre Patrick Mauriès et l’implication de son fils Barnaba qui poursuit l’œuvre de ce père si prolixe et inventif, ont contribué à la redécouverte de l’œuvre dont on prend désormais toute la mesure.

L’exposition présente les grands thèmes de l’oeuvre du designer : ses débuts, mal connus, comme peintre, permettent de revenir sur le contexte artistique italien et européen des années 1930, ceux du Novecento et du Retour à l’ordre, son activité d’imprimeur qui sous-tend toute son oeuvre, les séries Tema e Variazioni et sa collaboration avec Gio Ponti. Seront mis en scène et à foison, des ensembles de plateaux, des porteparapluie, des trumeaux… Certains décors seront évoqués avec et toujours en perspective le dessin et la peinture, pièces maîtresses de son univers.