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“Origine(s)” article 1567
à la La(b) Galerie Artyfact, Paris

du 5 mars au 18 avril 2015 (prolongée jusqu'au 30 mai 2015)



www.artyfact.eu

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l’exposition, le 11 mars 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  © Nathalie Déposé
2/  © Iris Legendre
3/  © Hebe Robinson

 


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Interview de Nathalie Déposé, photographe,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 mars 2015, durée 7'16". © FranceFineArt.

 

Nathalie Déposé : Maison de famille

« Avec Maison de Famille, Nathalie Déposé esquisse un dialogue entre un lieu-origine et un rituel-mémoire. Entre transmission de valeurs et passeur de générations en générations, ces photographies interrogent notre rapport à une géographie privée, familiale et familière, et à la mémoire, véhicule des visages, des gestes et des objets. »

Ce travail qui s’articule sur 3 volets est une réflexion sur la mémoire, sa fragilité et les outils qui sont à notre portée pour la conserver. Dans le premier volet « Maison de Famille » je suis retournée après la mort de mes grands-parents dans leur maison sur le point d’être vendue et j’ai inséré 3 images extraites d’une vidéo que j’avais tournée il y a 20 ans de cela. Dans le deuxième volet j’ai repris le geste arrêté de ma grand-mère présent dans la première série et j’ai demandé aux femmes de ma famille de se réapproprier ce geste. Le troisième volet « Frontières » est un travail en cours.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Curatrice : Gaëlle Abravanel
Critique : Sébastien Appiotti




Avec Cath. An., Emilie Arfeuil, Sabrina Biancuzzi, Nathalie Déposé, Michaël Duperrin, Iris Legendre, Jean Legrand, Joëlle Meyers, Louise Narbo, Hebe Robinson, Bertrand Sallé et Yannick Vallet.

Revendiquer les territoires du sensible

La photographie questionne l’origine dans un jeu de regards croisés sur la trace. Que croyons-nous décoder des origines de nos mondes sensibles et intelligibles par la médiation de l’approche plastique ?

Polysémique, comme un mot trop plein de sens, comme un sens masqué par trop de signes, l’origine se défile quand bien même nous tenterions de la circonscrire à un territoire conceptuel.

Dans cette exposition, Origine(s) apparaît, disparaît, navigue entre le visible et l’invisible, et dessine les frontières d’un dialogue en murmures.

Murmure(s) visuel(s) d’une carte des origines ; temps, espace, territoire, point de départ sont autant de constellations sémantiques tournant autour de l’origine qui nous est donnée à voir.

Du ailleurs pluriethnique au ici domestique, l’origine guide, évoque, suggère des impressions et une introspection liées à une géographie physique et intime. La provenance et le point de départ sont bien ces talismans qui guident les photographes dans l’investissement et l’appropriation de lieux qui leur sont symboliques.

Des forêts à la chambre d’hôtel, des paysages de Norvège à la maison familiale, les lieux résonnent ainsi aux sons des rituels, des mythes, des histoires, des monologues, des silences et des non-dits liés à l’origine.

Murmure(s) de soi ; l’origine est aussi ce commencement, ce “là-bas” qui nous relie au “ici” et “maintenant”. Origine(s) comme autant de regards photographiques qui dévoilent la construction d’identités, la constitution et la restitution de fragments de mémoire.

L’origine est un socle friable de la construction du soi, avec des chemins de traverse intimes propres à chacun.

L’origine est un dialogue, à soi, aux autres, au monde, conflictuel et fécond, violent et salvateur, assurément sensible, pluriel et transcendant.

« Toi, parce que tes yeux dans l’image, qui me regardent,
en ce point, en cette chaise, où je me place, pour te voir, tes yeux,
Voient déjà, le moment, où tu serais absente, le prévoient, et c’est pourquoi,
je n’ai pas pu bouger de ce lieu-là. »
Jacques Roubaud, « Cette photographie, ta dernière », Quelque chose noir, 1986.




Origine(s) photographique(s)
Suivant le fil rouge des précédentes expositions de La(b) Galerie Artyfact, Origine(s) se veut être un dialogue autour de l’origine de nos images contemporaines. Sabrina Biancuzzi travaille par exemple la matérialité de l’image et l’incarne par le geste artistique. Michaël Duperrin propose quant à lui une installation évolutive autour de ses cyanotypes, Cath. An. offre à voir des supports rhodoïd éphémères et joue sur l’effacement de la trace photographique. Ces expérimentations, propres à chaque photographe plasticien, leur permettent d’appartenir à l’image, de se l’approprier et d’incorporer du sens, du personnel, du critique, de l’esthétique autour de la problématique de l’origine.
Que deviennent nos images à partir d’une origine ? Du post-traitement aux expérimentations tout contre le support, le réseau de techniques et les approches mis en avant par La(b) Galerie Artyfact montre que l’intimité de chaque photographe est touchée par la question lancinante des origines: autant d’approches que de sensibilités réunies par la transcendance de l’origine, intime, spatio-temporelle et définissant les conditions mêmes de l’existant.