contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Mutations” Quand les objets d'art d'hier inspirent ceux du futur
au Musée des Arts Décoratifs, Paris

du 27 mars au 5 juillet 2015



www.lesartsdecoratifs.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 26 mars 2015.

1585_Mutations1585_Mutations1585_Mutations

Légendes de gauche à droite :
1/  Détail, Grand rivage, service à poisson, deux plats, Sylvain Rieu-Piquet (designer), Guy Éliche (modeleur-mouleur), faïence émaillée, or, 2015. photo : Felipe Ribon.
2/  Détail, Cassolette, Daniel-Jean Joubert, argent et ivoire, Paris, 1750-1752. photo : Felipe Ribon.
3/  Détail, Fuse, Lily Alcaraz et Léa Berlier (designers textile), schappe de soie, 200 x 200 cm, 2015. photo : Felipe Ribon.

 


1585_Mutations audio
Interview de Eric-Sébastien Faure-Lagorce, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 mars 2015, durée 9'05". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires généraux :
Olivier Gabet, Directeur des musées des Arts Décoratifs
Marie-Hélène Frémont, Directrice Générale de l’INMA

Commissaire de l’exposition :
Eric-Sébastien Faure-Lagorce, commissaire indépendant

Scénographie :
FREAKS freearchitects : Guillaume Aubry, Cyril Gauthier, Yves Pasquet




Organisée par l’Institut National des Métiers d’Art (INMA), en partenariat avec le musée des Arts décoratifs, l’exposition « Mutations » est pensée comme un manifeste visant à renouer avec l’histoire respective des deux institutions et celle des métiers d’art . Imaginée par le commissaire Eric-Sébastien Faure-Lagorce, en lien avec la direction du musée et les conservateurs, cette exposition joue sur une confrontation d’oeuvres. À travers une sélection d’objets emblématiques des collections du musée, « Mutations » soumet à des collectifs de créateurs le dessein de revisiter le répertoire des formes, des techniques et des matières en créant une oeuvre spécifique. Les neuf objets d’art contemporains, nés de ce projet, sont présentés en vis-à-vis des objets historiques qui les ont inspirés, témoignant d’une évolution, d’une mutation.

Le point de départ de cette réflexion est incarné par l’un des objets les plus emblématiques des collections du musée : le Hanap des métiers d’arts de l’orfèvre Lucien Falize, réalisé en 1896. Ce chef d’oeuvre est né de la commande faite par Les Arts Décoratifs (alors Union Centrale des Arts Décoratifs) pour l’Exposition universelle de 1900. L’orfèvre avait alors choisi d’illustrer l’institution par une iconographie rassemblant des artisans travaillant différents matériaux que sont justement le bois, la pierre, la terre, le métal, le verre, le tissu, le papier, le cuir. Cet ordonnancement symbolique, déclinant métiers et matériaux, devenu l’inspirateur du premier classement des collections du musée des Arts décoratifs, sert aujourd’hui de fil rouge à l’exposition.

« Mutations » s’ouvre donc sur une première confrontation : le Hanap « Les métiers d’art » et son pendant contemporain « Corps de métiers », réalisé par le plasticien Stéfane Perraud.

Cet objet composé de trente-deux éléments est à son tour l’évocation de l’état et de l’avenir des métiers d’art. S’ensuit une immersion dans un espace expérimental constitué de huit salles thématiques réparties selon les différentes matières : la pierre, la terre, le bois, le verre, le cuir, le papier, le métal et le textile et confrontant systématiquement l’œuvre ancienne à la création contemporaine.

Les oeuvres historiques issues des collections du musée ont été sélectionnées d’un commun accord par les conservateurs et le commissaire soumises ensuite comme base de travail aux collectifs, formés d’artisans et d’artistes appartenant à divers corps de métiers, du menuisier en siège au sellier-maroquinier, de l’ébéniste au plasticien ou au designer. À la suite de leur visite dans les réserves du musée et de leurs discussions avec les conservateurs, ils ont retenu qui un confident, siège en bois sculpté doré et cannage du XIXe siècle, qui un étui à mantille du XVIIe en cuir modelé et ciselé, qui un fragment de soie et taffetas de 1760, un papier peint en tontisse, de la Manufacture Réveillon de 1770, une paire de vase Médicis en opale soufflé et bronze ciselé du XIXe, une cassolette de Daniel Jean Joubert en argent et ivoire de 1750, une assiette en faïence fine à l’émail ombrant de la Manufacture de Rubelles, une paire de coupes en agate du XIXe siècle.

Ces objets sources / ressources sont le prétexte à confronter la création de chacun des collectifs aux concepts fondamentaux qui entourent les métiers. De la matière à l’art, le geste, l’usage, la forme, l’ornement, le décor et l’évocation des sens se posent dans cette exposition comme les indéfectibles chapitres des mutations permanentes de l’objet et des métiers d’art.

« Mutations » permet tout autant de revisiter l’histoire des métiers d’art que de proposer un regard sur la création contemporaine. Il s’agit donc de créer des repères, des clefs de lecture de l’objet issu du fonds des Arts décoratifs. Ces repères sont historiques, matériels ou techniques. Ils sont non seulement l’occasion de faire découvrir ou redécouvrir un patrimoine, mais également de démontrer la continuité de son existence et l’avenir qui lui est offert. Cette commande implique une recherche sur le caractère distinctif des objets d’art, le supplément d’âme qui les habite. Cet exercice de création doit restituer un objet utilitaire et décoratif et répondre à différents critères : illustrer la filiation entre objet d’art ancien et contemporain, symboliser l’évolution des métiers d’art, incarner la recherche dans l’histoire pour bâtir les bases d’un avenir possible pour ces métiers et enfin, transfigurer le savoir-faire. Il ne peut être un acte gratuit et sensible dans lequel l’objet d’art devient le support d’expression libre d’un artiste. Les collectifs d’artistes et d’artisans ont été invités à se pencher sur les évolutions des usages, des techniques, des matières dans un exercice de création contemporaine.

Ces huit espaces, sont ainsi devenus de véritables territoires de l’innovation, tel un laboratoire de recherche et d’expérimentation dans lequel une projection de vidéos, retrace la création de cet objet contemporain et souligne l’indéfectible lien entre la pensée et le geste.

L’exposition s’inscrit dans le cadre de l’édition 2015 des journées européennes des métiers d’art. La réalisation de ces neuf objets a été rend ue possible grâce au soutien de la manufacture Vacheron Constantin qui renoue avec la lignée des grands commanditaires.




Les artistes et collectifs par thématique

Hanap et métiers d’art :

Stéfane Perraud (plasticien)
Nicolas Marischaël (orfèvre)

Pierre et Matière :
Olivier Sévère (sculpteur)
Francis Bourjot (lapidaire tourneur)

Terre et Geste :
Sylvain Rieu-Piquet (designer)
Guy Eliche (modeleur-mouleur

Bois et Usage :
Quentin Vaulot et Goliath Dyèvre (designers)
Frédéric Gallin (canneur-rempailleur)
Robert Jallet (menuisier en sièges)

Verre et Forme :
Xavier Lenormand (verrier)
Sébastien Chicot (socleur)

Cuir et Ornement :
Ruth Gurvich (plasticienne)
Emilie Cherchi (sellier-maroquinier - Maison Serge Amoruso)
Jérémie Lopez (ébéniste)
Atelier Mériguet-Carrère (Atelier de création et restauration en décors et cuirs de Cordoue)

Papier peint et Décor :
Léa Barbazanges (artiste plasticienne)
Atelier d’Offard (Atelier de fabrication et création de papiers peints)

Métal et Sens :
Felipe Ribon (designer)
Nicolas Marischael (orfèvre)

Textile et Art :
Lily Alcaraz et Léa Berlier (designers textile)