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“Poussin et Dieu” article 1594
au Musée du Louvre, Paris

du 2 avril au 29 juin 2015



www.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 31 mars 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Nicolas Poussin, L’Annonciation. 1657. Huile sur toile. H. 104,3; l. 103,1 cm. Londres, The National Gallery. NG 5472 © The National Gallery, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / National Gallery Photographic Department.
2/  Nicolas Poussin, La Sainte Famille. 1641-1642. Huile sur toile. H. 71,1; l. 57,2 cm. Détroit, The Detroit Institute of Art. Inv. 54.2. © Bridgeman Images.
3/  Nicolas Poussin, L’Assomption. Vers 1629 ? Huile sur toile. H. 134,4; l. 98 cm. Washington, National Gallery of Art, Ailsa Mellon Bruce Fund. Inv. 1963.5.1. © National Gallery of Art, Washington.

 


1594_Poussin audio
Interview de Nicolas Milovanovic et Mickaël Szanto, commissaires de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 31 mars 2015, durée 10'31". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires de l’exposition :
Nicolas Milovanovic, conservateur en chef au département des Peintures, musée du Louvre,
et Mickaël Szanto, maître de conférence, Université Paris-Sorbonne.




Nicolas Poussin (1594-1665) est le plus grand peintre français du XVIIe siècle. Selon certains, il est même le plus grand peintre français tout court. Pourtant l’artiste, considéré dès son vivant comme le « Raphaël de la France », demeure aujourd’hui beaucoup moins connu du public que Watteau, Delacroix, Monet ou Cézanne. Génie classique, singulier par le style et par la signification de ses oeuvres, Poussin est réputé difficile d’accès. Présenté depuis très longtemps comme un « peintre savant », modèle du peintre philosophe, il apparait comme un artiste que seuls les « gens d’esprit » sont capables d’apprécier à sa juste valeur.

À l’occasion du 350e anniversaire de la mort de l’artiste, l’exposition a pour ambition de faire mieux connaître du grand public le maître français, en présentant et en expliquant un aspect méconnu de son art, sans doute le plus émouvant : ses tableaux religieux. Si Poussin a peint les nymphes, Pyrrhus ou Eurydice, beaucoup de ses plus grands chefs-d’oeuvre sont inspirés de la Bible.

Pourtant, les tableaux sacrés de Poussin, à quelques exceptions près, ont été très peu étudiés. Depuis un siècle, la tradition des études poussiniennes privilégie en effet les tableaux profanes et la question de la « religion de Poussin » fait encore débat parmi les spécialistes. En rassemblant 99 des plus belles compositions sacrées de Poussin (63 peintures, 34 dessins et 2 estampes), l’exposition cherche à ouvrir de nouvelles perspectives et à faire le point le plus complet possible sur les lectures chrétiennes que l’on peut faire de la peinture de Poussin. Elle revient aussi sur l’une des grandes singularités de cet art, qui consista à unir le sacré antique et le sacré chrétien.

S’il est vrai que les références néo-stoïciennes sont une constante dans l’art de Poussin, la dimension chrétienne de sa peinture a été trop souvent occultée, voire même contestée. Repenser l’oeuvre de Poussin à l’aune de la religion semble d’autant plus nécessaire aujourd’hui que des études récentes ont mis en évidence de manière convaincante l’entourage immédiat de Poussin – bien moins libertin qu’on ne l’admettait – mais surtout l’originalité de sa peinture sacrée, source d’une méditation personnelle sur Dieu.

L’exposition met également en évidence la singularité de Poussin dans la Rome baroque d’après le concile de Trente. Poussin peint seul, à Rome, sans collaborateurs et sans élèves, pour des commanditaires très majoritairement français. Singulier par le style, il l’est aussi par la forme et la signification. Il est en effet le seul artiste du XVIIe siècle qui ait à ce point réussi à concilier avec poésie les traditions sacrée et profane, insérant des symboles et des allégories antiques dans ses sujets bibliques, enrichissant ses compositions profanes d’une consonance chrétienne. Son art représente à cet égard une synthèse d’une originalité et d’une puissance d’inspiration exceptionnelles.

S’ouvrant sur l’Autoportrait de l’artiste dit de Chantelou (musée du Louvre) puis suivant un parcours thématique en sept sections, qui épouse également un cheminement chronologique, l’exposition aborde les tableaux religieux de Nicolas Poussin selon trois grandes problématiques : 1) la manière dont l’artiste s’inscrit dans le contexte de la tradition catholique issue de la Contre-Réforme ; 2) l’originalité de son approche consistant à mêler la tradition sacrée et la tradition profane ; 3) l’importance de la figure du Christ, souvent dissimulée derrière des sujets et des personnages de l’Ancien Testament.