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“Louis Soutter - Victor Hugo” Dessins parallèles
à la Maison Victor Hugo, Paris

du 30 avril au 30 août 2015



www.maisonsvictorhugo.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 29 avril 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Louis Soutter, Châteaux ruinés, 1923-1930, encre et plume sur papier. Catalogue raisonné n° 329 V. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, acquisition, 1956, inv.77.
2/  Victor Hugo, Taches avec empreintes de doigts, 1864-1865, encre brune et lavis étalé avec les doigts sur papier beige. Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, © BnF.
3/  Victor Hugo, Ville au pont rompu, 1847, plume et lavis d'encre brune, papier vélin. Maison de Victor Hugo © Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet.

 


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Interview de Julie Borgeaud, commissaire invitée de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 29 avril 2015, durée 12'55". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Commissaire invitée : Julie Borgeaud
Commissaire pour le musée : Gérard Audinet




Poursuivant l’exploration des liens entre l’oeuvre de Victor Hugo et l’art moderne, la Maison de Victor Hugo propose la confrontation des dessins du poète avec ceux de Louis Soutter.

Qu’y-a-t-il de commun entre l’un des plus célèbres écrivains français et un violoniste suisse placé sous tutelle dans un hospice pour vieillards, ayant chacun vécu dans un siècle différent, sinon la pratique d’un dessin visionnaire, hors norme et hors marges, brouillant les frontières de l’art ?

L’exposition Louis Soutter – Victor Hugo, Dessins parallèles montre pour la première fois les liens ténus entre ces deux oeuvres majeures, en rendant hommage à une figure singulière, Louis Soutter. Dessinateur et violoniste, Louis Soutter (1871-1942), un temps classé par Jean Dubuffet parmi les artistes d’art brut, est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands artistes du XXe siècle. Il se met à dessiner alors qu’il est placé à l’âge de cinquante-deux ans dans un hospice du Jura vaudois, produisant une quarantaine de cahiers d’écolier et recouvrant d’annotations et de croquis de nombreux livres d’art et d’architecture. Cousin des architectes Le Corbusier et Pierre Jeanneret, il puise son inspiration chez divers auteurs de théâtre, de roman et de poésie. C’est précisément dans ses dessins qu’il lui arrive d’évoquer Victor Hugo, ainsi que William Shakespeare, figure de référence de la création hugolienne.

Il est ainsi remarqué par des écrivains comme Jean Giono ou Charles-Ferdinand Ramuz qui l’aident, lui permettant de développer son oeuvre jusqu’à la sublime explosion des dessins aux doigts.




Parcours de l’exposition

En apparence, tout oppose ces deux figures qui ont vécu en des siècles différents : face à l’un des écrivains français les plus célèbres, un homme qui termine son existence placé sous tutelle dans un hospice pour vieillards. Mais tous deux ont pratiqué le dessin de manière intime, dégagée de toute contrainte. En effet, Hugo dès la trentaine, Soutter la cinquantaine passée, ont développé chacun une création hors norme, libre et visionnaire. Et celles-ci, en dépit de leurs différences, se rencontrent en d’étonnants croisements de thèmes et de pratiques, sous-tendus par un même engagement humaniste.

Les dessins de Louis Soutter qui évoquent explicitement Victor Hugo, ses romans Notre-Dame de Paris et Quatrevingt-treize, servent de point de départ pour introduire le dialogue entre ces deux artistes et constitue une invitation à découvrir la « communauté des égaux » que Victor Hugo évoquait dans son William Shakespeare.

Une seconde section, très développée, fait ensuite dialoguer les deux artistes à travers des thèmes iconographiques qui leur sont communs – paysages suisses, burgs, châteaux et villes imaginaires, rêveries sur des thèmes héraldiques, architectures orientales, vision de la femme, etc. – révélant d’étonnantes rencontres.

Une troisième étape explore la relation des deux artistes sur le mode poétique, rapprochant de vers de La Légende des siècles des dessins où Soutter semble faire sien le projet hugolien et revisite à son tour l’histoire de l’humanité.

Enfin, se plaçant sous le signe de Shakespeare, figure commune de leur panthéon respectif, la dernière section s’attache à montrer – notamment avec l’engagement plus direct du corps dans la pratique commune du dessin aux doigts – comment les deux artistes incarnent à travers leurs oeuvres la vision humaniste qui est la leur.

Sans dogmatisme, basé sur la sensibilité visuelle, ce parcours invite ainsi à suivre les pas de deux artistes singuliers qui, indépendamment de toute pratique professionnelle ou académique, bousculent les catégories de l’art en véritables révélateurs d’âme qui ne se laissent guider que par leur vision et leur liberté.