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“Anne Paulus” Sons noirs
à la Galerie Schumm-Braunstein, Paris

du 7 mai au 13 juin 2015



www.galerie-schummbraunstein.com

www.annepaulus.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Anne Paulus, le 6 mai 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Anne Paulus, Parole du pot vide | Écho n° XIVI, eau-forte sur papier Hahnemühle, 78 x 53 cm, 8 ex., 2014.
2/  Anne Paulus, What we have lost II, eau-forte et estampe numérique sur papier Awagami, 2014.
3/  Anne Paulus, Parole du pot vide | Écho n° III, eau-forte sur papier Hahnemühle, 78 x 53 cm, 8 ex., 2014.

 


1620_Anne-Paulus audio
Interview de Anne Paulus,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 6 mai 2015, durée 10'00". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Anne Paulus a participé avec la Galerie à de nombreuses expositions collectives, manifestations, salons ; et, une exposition personnelle, “Configuration d’un lieu”, en dialogue avec Eun-Kyung Kim Yun, artiste coréenne, lui avait été organisée en 2008.

Cette année, la Galerie Schumm-Braunstein a le grand plaisir de présenter une exposition personnelle d’Anne Paulus, en solo, “Sons noirs” avec des ensembles d’estampes et de céramiques, mettant en lumière un très beau jeu de correspondances. Pendant l’exposition paraîtra le livre d’artiste Sonidos negros, avec des citations de Federico García Lorca.

La démarche d’Anne Paulus est tout à fait originale et cette exposition cherche à en rendre compte. Depuis douze années, Anne Paulus a une pratique singulière de l’estampe : elle ne travaille que la “taille-douce”, principalement l’eau-forte, mordant dans l’acide nitrique les plaques d’acier. Anne Paulus aime creuser l’image profondément, immergeant maintes fois le métal, support de son dessin, érodant, faisant front, dans une plongée au coeur de la matière. À l’épreuve du feu.


Corps manquant
au territoire du soi
Morsure

écrivait-elle pour Morsure, livre d’artiste édité par les Éditions GSB de la Galerie en 2010.


Sous l’action du feu de l’acide, je mets à jour les vibrations internes de la matière. Un monde chaotique apparaît alors qui m’entraîne dans une plongée méditative aux dimensions spatiales et temporelles infinies. Par l’orchestration de ces turbulences, je cherche à créer un pont entre le silence éclatant du papier nu et les sons noirs émis par la surface de la matrice.

Sons noirs. Qui ont résonné quand, il y a deux ans, Anne Paulus a découvert un livre sur le raku. Elle a été frappée par le parallélisme entre certaines techniques de cette céramique et son propre travail de gravure à l’eau-forte. Retentissement immédiat : elle s’est formée au travail du raku pour réaliser des terres enfumées. Et depuis, sa pratique de l’estampe a sans cesse dialogué, vibré, avec celle de la céramique. De fait, la série des onze estampes montrées ici s’intitule : Parole du pot vide | Écho.

Sous l’action impétueuse du feu, la terre cuit, s’enfume et garde en son coeur la violence de ces transformations. Mes céramiques, des bols, sont des pièces uniques, entièrement façonnées à la main. Les fumées présentes dans le four à bois laissent leurs empreintes indélébiles dans la terre, créant ainsi à la surface des pièces un champ de modulations colorées.

Le bol, contenant premier, avec sa simplicité de forme et son usage intemporel, qu’on a plaisir à contempler dans ses profondeurs obscures 2, nous ramène à la matrice d’où nous tous sommes issus… le bol contient le monde. Métonymie du cosmos, il renvoie aussi aux rapports du plein et du vide, dimension omniprésente de son travail de graveur.

Observer les gestes d’Anne Paulus fascine (une vidéo À l’atelier sera présentée pendant l’exposition) : l’engagement du corps entier dans les passages de la presse à taille douce, les mouvements de la main, le creux, réceptacle, creuset où s’élabore la forme, où l’énergie se capte, les éminences de la paume qui caressent la matière ou le grain du papier, essuient l’encre de la plaque de métal ou polissent les formes, tout est ttenuto, tenu, entre maîtrise et humilité.

Seront aussi présentes à la Galerie les séries d’estampes Phi, What we have lost, confrontation technique entre eau-forte et tirages numériques et Edges. Edges (Bords) pièces bâties comme de longs itinéraires, parcours en pulsations, territoires gravés aux rivages découpés sur le vide. Verticalisée, chaque estampe se présente comme une haute colonne aux lignes de construction fortes et apparentes ; à la fois totem d’un monde minéral et déploiement à hauteur d’homme d’un univers cartographique rêvé.

À la recherche de nouveaux paysages et d’accents ignorés, Anne Paulus trace une oeuvre magnifique, bâtie en contrepoint, tout à la fois à l’écoute de turbulences minérales et de figures de silence. Son oeuvre apparaît en quelque sorte à un point d’inflexion, de jonction, entre le duende du flamenco ibérique et le nabi, désolation dépouillée et humble du zen