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“Pablo Reinoso” Un monde renversé
à la Maison de l'Amérique latine, Paris

du 1er juin au 5 septembre 2015



www.mal217.org

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 1er juin 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Pablo Reinoso, Laocoonte, 2014, bois sculpté, 150,5 x 186,5 x 35 cm. © Pablo Reinoso Studio.
2/  Pablo Reinoso, Beam Bench 02, 2014, acier peint, 62 x 330 x 105 cm. © Pablo Reinoso.
3/  Pablo Reinoso, Retour végétal (bois sculpté et acier, 2015) et Milonga (chaussures, bois et fibre naturelle, 2015). © Rodrigo Reinoso.

 


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Interview de Pablo Reinoso,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 1er juin 2015, durée 16'23". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Jérôme Sans



La Maison de l’Amérique latine accueille du 1er juin au 5 septembre 2015 (interruption du 31 juillet au 17 août 2015) la première exposition adoptant, sous le commissariat de Jérôme Sans, une approche rétrospective de l’oeuvre de Pablo Reinoso, artiste franco-argentin majeur, dont les sculptures et installations ont été présentées dans le monde entier. Aux oeuvres historiques s’ajouteront des productions spécifiques qui envahiront l’ensemble des espaces de la Maison de l’Amérique latine.

Cette exposition monographique met en perspective plus de 30 ans de la démarche singulière de Pablo Reinoso qui s’est littéralement approprié le lieu pour l’occasion afin de mieux le renverser.

Arabesques d'acier, volutes de bois ou paysage de marbre, les oeuvres de Pablo Reinoso (né en 1955), entre sculpture et design, s’affranchissent de leur forme d’usage initiale pour bouleverser notre environnement et le faire entrer dans une nouvelle dimension. En écho et à l’inverse de l’art minimal, les sculptures de Pablo Reinoso se jouent de la rigidité des formes et des objets usuels qu’elles habitent pour leur donner une soudaine expansion. Elles se déploient telles des corps incarnés, mouvants, impermanents, qui ne sauraient se limiter à leur dimension ou à leur fonction.

Dans une logique d’extension des matériaux, ses sculptures ou environnements, véritables surprises visuelles issues d’une esthétique minimaliste des années 1960, auraient pris corps, se seraient dotés de vie. De ses Breathing sculptures, qui ne sont pas que des formes pures mais respirant comme autant de corps animés, à ses fameux Spaghettis Benchs d’où surgissent des branches contaminant progressivement leur environnement, jusqu’à la série réalisée à partir des iconiques chaises Thonet, les oeuvres de Pablo Reinoso renouvellent la perception des objets qui nous entourent. Pourquoi les oeuvres ne seraient-elles que des sculptures et ne pourraient-elles devenir des socles pour incarner également des bancs, des chaises ou simplement des structures à activer ? Des oeuvres à double face qui n’auraient plus peur d’être aussi fonctionnelles que visuelles. Des formes, des volumes à s’approprier librement, sans mode d’emploi ni retenue.

D’une manière légère et «naturelle», Pablo Reinoso renverse sans en avoir l’air les codes de l’art et du comportement respectueux, à distance de l’oeuvre d’art. Et si l’art devait étendre son territoire ?

Opérant tour à tour un renversement des repères spatiaux ou dessinant de multiples volutes évoquant la croissance inexorable du monde végétal jusque dans un monde urbain, ses sculptures réinventent les sens, faisant basculer l’environnement dans un monde imaginaire où le bois, le marbre, le bronze et l’acier prennent vie, comme animées du souffle d’une respiration. Ces matériaux nobles semblent défier le temps et les lois de la pesanteur, à l’image d’une nature sauvage et vivace qui, par-dessus tout, reprend ses droits.

Qu’elles soient propices à la contemplation ou invitent à l’intimité, ses installations dessinent une atmosphère étrangement fantastique, comme autant d’énigmes renvoyant aux méandres de l’inconscient. La Maison de l’Amérique latine devient ici la trame de nouvelles expériences hallucinatoires de Pablo Reinoso. L’artiste s’empare des lieux pour y insuffler les premières lignes d’une nouvelle histoire. Un monde à l’envers.