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“L’Inca et le conquistador” article 1650
au musée du quai Branly, Paris

du 23 juin au 20 septembre 2015



www.quaibranly.fr

 

© Pierre Normann Granier, présentation presse, Paris le 22 juin 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Anonyme, Portrait d’Atahualpa, Inca XIV, XIXe siècle. N° inventaire: CH-1937. Huile sur toile, 102 x 81 cm.
© Museo Nacional de Arqueología, Antropología e Historia del Perú, Lima.
2/  Juan B. Lepiani, Los Trece de la Isla del Gallo, 1902. N° inventaire: Inv. 92-16. Huile sur toile. 251 x 379,5 cm.
© Museo Nacional de Arqueología, Antropología e Historia del Perú, Lima.
3/  Aryballe à décor de spondyles, 1450 - 1532. N° inventaire: 71.1894.105.1, Terre cuite polychrome. 62 x 53 x 55 cm, 16300 g. © musée du quai Branly, photo Claude Germain. Usage de l'objet : Cette jarre servait à transporter la bière de maïs, que le souverain offrait à ses sujets lors des rassemblements périodiques dans les capitales provinciales ; elle illustre à ce titre la générosité institutionnelle de l’Inca.

 


1650_Inca-conquistador audio
Interview de Bernard Lavallé,
Professeur émérite de civilisation hispano-américaine à la Sorbonne Nouvelle-Paris III,

par Pierre Normann Granier, à Paris, le 22 juin 2015, durée 4'25". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire :
Paz Núñez-Regueiro, responsable de collections Amériques au musée du quai Branly




L’Inca et le conquistador met en scène la conquête du Pérou à travers l’épopée de ses deux principaux protagonistes, le souverain inca Atahualpa et le conquistador Francisco Pizarro. La rencontre de ces deux personnalités illustre la confrontation de deux mondes radicalement différents qui allaient vivre, en s’affrontant, une profonde révolution politique, économique, culturelle et religieuse. Leur rencontre et leur conflit marqua le destin du plus grand empire jamais connu dans les Amériques, le Tahuantinsuyo inca (v. 1450-1532), et celui de l’empire espagnol, alors en pleine expansion sous le règne de Charles Quint.

Des années 1520 jusqu’à l’assassinat de Pizarro par les siens en 1541, l’exposition retrace les moments clés de l’histoire du continent sud-américain. Elle s’articule autour des récits espagnols et andins de la conquête, qui diffèrent les uns des autres selon la vision qu’ils ont des mêmes événements. Faisant dialoguer objets incas et hispaniques, d’une grande rareté et d’une variété formelle, l’exposition revient sur les épisodes de cette conquête et met l’accent sur la rencontre avec l’Autre.




Parcours de l’exposition

La conquête d’un monde nouveau
Armures, cartes géographiques du début du 16e siècle, chroniques espagnoles et gravures évoquent les premiers temps de la conquête espagnole du Nouveau Monde et l’arrivée de Pizarro sur le continent américain. Ces objets montrent également comment se construit le récit de cette conquête, fruit des témoignages variés des Espagnols et des Amérindiens. Au Pérou, la « vraie » histoire de la conquête est plurielle, mêlant visions espagnoles et andines des événements.

Deux destinées
Pizarro et Atahualpa sont présentés en vis-à-vis et, à travers eux, les deux empires dont les destins vont se croiser. Après une présentation du contexte historique et politique de la découverte du Nouveau Monde, l’exposition dévoile les ambitions espagnoles en Amérique du Sud et les expéditions menées par Pizarro pour conquérir le riche royaume du Pérou. En parallèle, le visiteur découvre le Tahuantinsuyo inca, son mode de gouvernance et la rivalité fratricide entre les princes Atahualpa et Huáscar qui aboutit à une guerre civile et à la prise de pouvoir d’Atahualpa. Deux empires en expansion qui dans les premiers temps du contact s’observent, échangent et tentent de dialoguer. Armes et armures, incas et espagnoles, peintures, textiles, pièces d’orfèvrerie et céramiques illustrent cette mise en scène du pouvoir, avant l’affrontement.

Cajamarca
Les deux parcours « inca » et « espagnol » se rejoignent à Cajamarca. La conquête du Pérou est souvent résumée à la rencontre, le 16 novembre 1532, d’Atahualpa et de Pizarro dans cette ville des hautes terres andines. Ce jour-là, les Espagnols font l’impensable : se saisir du fils du Soleil. Le parcours narre l’entrée dans la ville de Cajamarca, la rencontre et le dialogue manqué entre les camps espagnol et inca, la capture d’Atahualpa, la rançon versée par les Incas puis l’exécution de l’Inca le 26 juillet 1533. Véhiculés par les chroniques espagnoles et indiennes, ces épisodes transparaissent de manière différente. La présentation se fait l’écho de ces différences ainsi que des codes culturels des deux camps.

Guerres de conquête
Pizarro mène la conquête de l’Empire inca : les Espagnols poursuivent leur progression, jusqu’à la prise de la capitale impériale de Cuzco qui marque une étape historique tant le symbole est fort et les trésors nombreux. Les expéditions espagnoles se poursuivent dans tout l’empire, au Nord comme au Sud ; des villes sont fondées, telle Lima qui devient la capitale des Espagnols sur l’Océan Pacifique. Mais la tension monte dans les deux camps. Manco Inca, le nouvel Inca nommé par les Espagnols, assiège les Espagnols à Cuzco et attaque Lima. Les rivalités personnelles entre conquistadors entrainent par ailleurs une guerre civile : l’associé de Pizarro, Diego de Almagro se révolte. Il est capturé puis exécuté (1538). Puis c’est au tour de Pizarro, désormais marquis et gouverneur, d’être assassiné par ses compatriotes (1541). En contrepoint de la mort de Pizarro, sont présentés les éléments permettant d’évoquer le sort du corps d’Atahualpa. Enterrés à Cajamarca, ses restes sont récupérés par les indigènes soucieux de préserver le corps sacré de l’Inca défunt. Sa momie est emportée dans un lieu resté secret tandis que se met en place un culte autour de sa personne.

La fin des conquistadores
En 1542, les Nouvelles lois des Indes entraînent le soulèvement des conquistadores au Pérou. Gonzalo Pizarro, frère de Francisco, à la tête des conquistadores, se soulève contre la Couronne espagnole. Sa défaite marque la fin de la période de conquête du Pérou : il s’agira à présent pour la couronne espagnole d’organiser son empire. Se met progressivement en place une société multiculturelle, qui associe l’héritage ibérique au legs indigène. C’est sur ces bases que se construit encore aujourd’hui l’identité collective du Pérou contemporain.