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“Patrick Neu” article 1655
au Palais de Tokyo, Paris

du 24 juin au 13 septembre 2015



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 22 juin 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Patrick Neu, Verre en cristal d’après La Descente de croix de Pierre-Paul Rubens, 2007. Dessin au noir de fumée sur verre « Connivence 2, Patrick Neu , Les Mondes à l’envers », Musée de l’Image, Epinal ( 18 juin - 2 novembre 2011). © Hélène Rouyer / Musée de l’Image, Epinal.
2/  Patrick Neu, Gantelet d’armure en ailes d’abeilles, 2011. Ailes d’abeille, plâtre. Environ 25 x 15 cm. Vue de l’exposition « Iota Pictura » à La Verrière / Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2012. Photo : Fabien de Cugnac.
3/  Patrick Neu, Armure en cristal, 1995-2007 (collection de l’artiste) et 1995-1998 (collection Frac Lorraine). Cristal, Plume. Dimensions variables. Vue de l’exposition « Patrick Neu », CEAAC, Strasbourg, 2007. Photographe : Rémi Villaggi.

 


1655_Patrick-Neu audio
Interview de Katell Jaffrès, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 juin 2015, durée 9'25". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Katell Jaffrès



Le Palais de Tokyo propose la première grande exposition de Patrick Neu (né en 1963, vit en Alsace). Artiste méconnu, Patrick Neu est un créateur essentiel, au talent immense et dont l’oeuvre, conçue dans la discrétion, encore très peu montrée, est suivie passionnément par quelques écrivains, professionnels de l’art et collectionneurs silencieux.

«Je fais mon travail.
J’ai du mal à dire de l’art,
Le mot artiste me gène aussi…»
Patrick Neu

Patrick Neu développe depuis trente ans son travail en retrait du monde. Chaque oeuvre réalisée détourne des techniques traditionnelles, engage de nouvelles expérimentations qu’il poursuit aussi longtemps que nécessaire. Il manie des matières peu familières du champ de l’art : ailes d’abeilles, suie sur verre, cristal, cire, sculpture en encre de Chine, ailes de papillon, mues de serpent, coquilles d’oeufs, peinture sur cendre etc. « J’inverse les matériaux, les usages. Le cristal pour moi est à la fois coupant, lourd, fragile et transparent (…) Et son utilisation, par exemple pour un objet guerrier, me permet d’ouvrir le champ des interrogations… » (Patrick Neu)

La sélection des oeuvres qui sont présentées dans l’exposition suggère ce dialogue périlleux avec les matières et la mémoire du monde : une armure de samouraï en cristal et une camisole de force en ailes d’abeille réalisées pour l’exposition, une colonne de verre avec noir de fumée, des pattes d’oiseau en métal, des iris mourants à l’aquarelle, un Christ mort sur papier carbonisé, des vitrines enfumées par la mémoire du Jardin des délices de Jérôme Bosch…

Le travail de Patrick Neu incarne un Musée imaginaire évanescent. Il dialogue avec les figures de Bosch, d’Holbein ou de Rubens, qu’il dessine dans le noir de fumée, guidé par les qualités propres de la matière. « Orienté dans ses choix par les réminiscences que certaines images opèrent en lui, la peinture classique traverse depuis toujours son travail et surgit sous des formes totalement inattendues. Notre regard est alors provoqué en écho à une imagerie familière et partagée, comme une connaissance universelle. » (Katell Jaffrès, commissaire de l’exposition)

Les décisions audacieuses, l’aventure de la pensée, l’insistance de la durée, le dialogue avec l’histoire, sont ainsi les ingrédients de sa recherche sur les processus de la mémoire et de l’oubli, sur l’épanouissement morbide des fleurs, sur la rémanence des images archaïques. « C’est une course très risquée où tout peut se produire ». (Patrick Neu)

«Je crois que je travaille très vite. Mais je reviens souvent sur un travail, pour le reprendre, pour le refaire, pour faire mieux, et c’est ce qui donne l’impression de lenteur. Je n’ai pas à prouver quelque chose, une virtuosité, ou... c’est juste de la rigueur. Voilà. Je n’ai pas à être virtuose, je m’en fous. C’est pas mon problème. Ce qui est important, c’est l’objet final, le concept, ou l’idée. [...]dans mon travail, on ne voit pas tout d’un coup. C’est important qu’on soit obligé de chercher, qu’on découvre.» (Patrick Neu)

« Neu tira de sa poche deux boites d’allumettes (petit modèle de la SEITA pour fumeurs). Dans la première, sur un lit de coton hydrophile, le moulage en argent des lèvres d’une jeune femme, un objet d’un ou deux millimètres d’épaisseur. Dans la seconde, une sorte d’extraordinaire monument lilliputien : deux pattes de moineau, coulées avec une précision confondante dans un acier brillant, reposant sur un socle en métal de la taille d’un dé à coudre et dressées cers le ciel lointain comme les pattes des oiseaux morts sur les chemins des campagnes » Didier Semin («Locus Solus, 57. Sublimation des pattes de moineaux», éd. Frac Lorraine, 2008)

Patrick Neu est né en 1963, il travaille en Alsace. Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Décoratif de Strasbourg, il obtient son diplôme en 1986. En 2007, il participe, à l’invitation de Sarkis dont il fut l’élève, à deux expositions, l’une au Louvre et l’autre au Musée Bourdelle à Paris. Son travail a depuis été montré dans des expositions collectives. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1995 puis à la Villa Kujoyama à Kyoto en 1999. En 2008, le Frac Lorraine lui a consacré une exposition monographique intitulée « L’instant n’en finit pas ». Le Mamco (Génève) a présenté son travail en 2010 ainsi que la Fondation d’entreprise Hermès (La Verrière, Bruxelles) en 2012.


Un livre monographique publié par le Palais de Tokyo accompagne cette exposition. il intègre une discussion entre l’artiste et Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo , et un essai de Katell Jaffrès, commissaire de l’exposition.