contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Résonances Musique” article 1675
à l’atelier des Forges, parc des Ateliers, Les Rencontres de la photographie, Arles

du 6 juillet au 20 septembre 2015



www.rencontres-arles.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation des expositions, le 7 juillet 2015.

1675_Resonances-Musique1675_Resonances-Musique1675_Resonances-Musique

Légendes de gauche à droite :
1/  The LP Company, The Doctor Zhivagos et son album éponyme, série Figures énigmatiques. Avec l’aimable autorisation des artistes.
2/  Boz Scaggs, Middle Man, Columbia FC 36106, États-Unis, 1980. Photographie de Guy Bourdin. Avec l’aimable autorisation de The Guy Bourdin Estate, 2015.
3/  The LP Company, Album The Ambush, Zeder, série Figures énigmatiques. Avec l’aimable autorisation des artistes.

 


1675_Resonances-Musique audio
Interview de Antoine de Beaupré et Serge Vincendet, commissaires de l'exposition Total Records,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2015, durée 8'03". © FranceFineArt.
(de gauche à droite : Antoine de Beaupré et Serge Vincendet)

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt.

 

La photographie aux carrefours des arts et en emprise avec la vie quotidienne, c’est à cette force de révélation et de résonnance du médium que semble consacrée cette 46e édition des Rencontres, sous l’impulsion de son nouveau patron, Sam Stourdzé, ancien directeur du Musée de l’Elysée à Lauzanne.

C’est certainement dans l’exposition Total Record, construite à partir des collections de Antoine de Beaupré et Serge Vincendet, que cette position médiane de la photographie est le plus éloquemment exprimée.

Certes, cette exposition pourrait être vue comme purement générationnelle, avec un parcours photographique parlant exclusivement à tous ceux qui ont trouvé dans cette alliance de l’image fixe et de la mélodie, dans ce carton imprimé, dans cette pochette glacée, toute la potentialité de réalisation de leurs propres rêves.

Cette sensation, cette illusion peut-être, si elle facilite le passage à l’acte consumériste (l’achat du disque), n’en contient pas moins un pouvoir de subversion inégalable, peut-être d’avantage que ne l’a fait le film. Et c’est l’un des plus grands paradoxes de cette alliance de l’industrie du disque avec celle de l’image photographique, avant l’arrivée du clip. Le pouvoir d’emprise aux potentialités subversives que recélaient les 33 tours permettait le regroupement face aux valeurs étriquées et désuètes, véhiculées par le système éducatif et parental. Les duos MMM / Parr et The LP company présentés aux Rencontres en sont les ricochets.

Si le temps du vinyle parle d’une époque révolue, celle des sociétés dans la jouissance de la reconstruction post-conflictuelle, cette exposition qui lui est consacrée permet une plongée électrisante dans l’histoire de la photographie. Tout en comprenant que cette activité frôlant celle de la production d’une image promotionnelle a été aussi longtemps considérée (et l’est peut-être encore) comme un genre mineur, on est médusé de voir à quel point de très grands artistes ont pu participé, et participent encore à l’une des aventures les plus dynamisantes du XXe siècle.

Enfin, il serait impropre de limiter cette histoire de la pochette de disque et de la fusion du son et de l’image, à un simple alliage de la musique et de la photographie, si l’on ne soulignait pas également l’importance du mot et de sa forme, tant dans son interprétation vocale qu’écrite. Car, ici, les graphistes des pochettes sont également à l’honneur. Qui peut résister à l’intensité de l’échange visuel avec les musiciens de Blue note, offert par le duo photographe-graphiste, Francis Wolf et Reid Miles ? Des musiciens présents dans toute la force de leur humanité au-delà de la relation avec leurs instruments, plus loin que les représentations sociales figées. Un échange visuel encore percutant plus de 50 ans après leur réalisation.

Merci !

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

Total Records, la grande aventure des pochettes de disques photographiques

Commissaires de l’exposition : Antoine de Beaupré, Serge Vincendet et Sam Stourdzé avec la complicité de Jacques Denis.



Une histoire de la photographie au prisme du disque vinyle. Ces deux médias qui auront marqué le XXe siècle furent associés sous toutes les formes, de la création d’oeuvre d’art à l’illustration, de la figuration à l’expérimentation. Cette diversité d’intentions, de propositions, guide cette exposition. 33 tours, 45 tours, un rond dans un carré. Ils sont nombreux à avoir posé leurs empreintes dans ces trente centimètres de côté. Quand on regarde une pochette, on entend presque ce que l’on voit. Combien de classiques qui portent la griffe d’un photographe ! Qui n’a pas acheté un disque sur la foi de sa couverture ? Des photographes se sont fait un style, d’autres ont bâti des icônes, des labels ont construit leur identité sur une charte graphique où la photo prime. Et inversement, de nombreuses images symboles, historiques, du siècle ornent les pochettes. Photoreportage, photomontage, photomaton, photo détournées, surexposées, photo dans la photo, toutes les techniques se retrouvent dans ces trente centimètres. Plus on creuse le sillon, plus le sujet semble infini.
Jacques Denis

Publication : Total Records, la grande aventure des pochettes de disques photographiques, éditions 213, 2015.

www.galerie213.com


La section consacrée au label Blue Note est une production du festival Kyotographie. Michael Cuscuna (Mosaic Records) et Lucille Reyboz & Yusuke Nakanishi (Kyotographie) en sont les commissaires d’exposition.
Photographies des albums de Paul McCartney par Linda McCartney. Commissariat par Paul et Mary McCartney, produit par Linda Enterprises Ltd, Londres.
Tirages par Sean Mulcahy, Metro Imaging, Londres.



The LP Company
LP Collection , les trésors cachés de la musique underground

Commissaire de l'exposition : Sam Stourdzé.




LP Collection présente un instantané du travail de documentation et de diffusion de Laurent & Patrick (LP), en lien avec leur collection de quelque 6 000 vinyles. Recourant aussi bien au film et à la photographie qu’au texte et à la performance, leur démarche se voit prolongée par une série de productions musicales qui prennent, par exemple la forme d’albums numériques et physiques. Partis sur les traces de ces formations de l’ombre, Laurent & Patrick sont également revenus avec une série d’objets et de photographies, reliques de ce sous-continent musical passé sous le radar des observateurs. C’est à ce matériau hybride que la présente exposition donne accès pour la première fois.

Publication : The LP Collection. Les trésors cachés de la musique underground, Le Mot et le reste, 2014.


Laurent Schlittler & Patrick Claudet

Laurent Schlittler est né à Londres en 1966. Il vit et travaille à Lausanne, Suisse.
Patrick Claudet est né à Lausanne en 1973. Il vit et travaille à Lausanne, Suisse.

Respectivement écrivain et scénariste, Laurent & Patrick (LP) ont créé The LP Company en 2013, entité à partir de laquelle ils développent un matériau textuel, performatique, photographique, filmique et discographique sous l’enseigne de leur projet "The LP Collection, les trésors cachés de la musique underground". Point de départ : leur collection de 6000 vinyles qui ont en commun de proposer des musiques aussi passionnantes qu’ignorées par la critique et le public. En constante évolution, leur travail de documentation et de diffusion a notamment donné lieu à la publication du livre "The LP Collection", à diverses performances (palais de Tokyo, Paris ; Lieu Unique, Nantes ; Montreux Jazz Festival, etc.) ainsi qu’à la publication de vinyles et de disques numériques disponibles sur leur plateforme musicale. Le projet "The LP Collection" a reçu le prix Ciampi L’Altrarte aux Serate Illuminate de Livourne, Italie, en 2014.

www.thelpcompany.com
www.thelpcollection.com




MMM, Matthieu Chedid rencontre Martin Parr
à l’Église des Frères-Prêcheurs
du 6 juillet au 30 août 2015

Direction artistique : Matthieu Chedid, Martin Parr et Sam Stourdzé avec la complicité de Charlotte Ortiz.
Concept, composition et interprétation musicale : -M-.
Direction musicale, conception technique et arrangements : Pierre Boscheron.