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“Florence” Portraits à la Cour des Médicis
au Musée Jacquemart-André, Paris

du 11 septembre 2015 au 25 janvier 2016



www.musee-jacquemart-andre.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 10 septembre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Ridolfo del Ghirlandaio, Dame au voile (la «Monaca»), 1510 – 1515 env., huile sur toile, 65 x 48,1 cm. Florence, Galerie des Offices © S.S.P.S.A.E e per il Polo Museale della Città di Firenze.
2/  Agnolo Bronzino, Portrait de dame en rouge. 1532 – 1535, huile sur bois, 89,8 x 70,5 x 2,6 cm. Francfort, Stadel Museum © Städel Museum - U. Edelmann / ARTOTHEK.
3/  Francesco Salviati, Portrait d’un joueur de luth, 1529 – 1530, huile sur bois, 96 x 77 cm, Paris, Musée Jacquemart-André – Institut de France © Paris, Musée Jacquemart-André – Institut de France / Studio Sébert Photographes.

 


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Interview de Carlo Falciani, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 septembre 2015, durée 5'32". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire général de l’exposition : M. Carlo Falciani
Commissaire de l’exposition : M. Nicolas Sainte Fare Garnot




“Quand les portraits offrent à la fois ressemblance et beauté, on peut dire que ce sont des oeuvres exceptionnelles et que leurs auteurs sont de grands peintres .” Vasari, Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, 1568

Au XVIe siècle, l’art du portrait devient de plus en plus répandu parmi les élites florentines qui trouvent là un moyen de porter les traits de leur visage et leur statut social à la postérité. Ils recourent pour cela à des figures littéraires telles que Pétrarque, à des références musicales ou à une mise en scène riche en symboles pour décrire intensément la vie du modèle, sous ses multiples facettes.

Le Musée Jacquemart-André consacre une exposition inédite aux grands portraitistes florentins du XVIe siècle autour d’une quarantaine d’oeuvres.

Outre la présentation des chefs-d’oeuvre de Pontormo, élève d’Andrea del Sarto et maître du maniérisme, ce sera l’occasion d’apprécier les traits raffinés et gracieux, typiques des portraits de Bronzino ou ceux de Salviati témoignant d’un sens achevé de la sophistication.

Cette exposition offre un fascinant panorama de l’art du portrait florentin au XVIe siècle, avec ses principaux thèmes et mutations stylistiques.

À travers le regard des peintres expérimentant de nouvelles manières de représenter leurs contemporains, elle permet d’apprécier les évolutions de style du Cinquecento, un siècle particulièrement mouvementé sur les plans culturel et religieux.

Aux portraits de la période républicaine du début du XVIe siècle empreints de gravité succèdent les représentations héroïques d’hommes de guerre, symboles des conflits militaires et politiques amenant les Médicis à prendre le pouvoir sur Florence en 1530.

Viennent ensuite les portraits de cour, qui se distinguent par leur richesse et leur élégance, et les portraits d’artistes, témoins du rôle nouveau que s’attribuent les peintres de cour, s’ouvrant à d’autres formes d’art comme la poésie et la musique.

Cette exposition bénéficie d’un partenariat exceptionnel des Musées de Florence. D’autres institutions muséales de renommée internationale et collections exceptionnelles telles que la Royal Collection (Londres), le musée du Louvre (Paris) ou encore le Städel Museum (Francfort) soutiennent également cet événement grâce à des prêts remarquables.




La maniera moderna & le maniérisme

Au XVIe siècle, Florence voit les débuts du courant artistique que Giorgio Vasari, définira comme la « manière moderne » et que la critique du XIXe siècle baptisera du nom de « maniérisme ».

Resté longtemps péjoratif, le terme de maniérisme dérive de maniera, largement employé par Giorgio Vasari, dans ses Vies.

Dans l’expression maniera moderna, il désigne le style des artistes de son temps, au sujet desquels il développe le concept de bella maniera ou manière parfaite, pour qualifier notamment l’art de Michel-Ange, insurpassable selon lui.

Grâce, harmonie, imagination, fantaisie et virtuosité, autant de qualités exceptionnelles qui font cette bella maniera.

Le courant que la critique du XIXe siècle a qualifié de maniériste est né à Rome et en Toscane durant la période troublée des années 1515-1520.

De fortes personnalités comme Rosso Fiorentino et Pontormo à Florence, ou Beccafumi à Sienne, cristallisent les inquiétudes et les recherches formelles déjà sensibles chez certains de leurs aînés à l’instar d’Andrea del Sarto et de Michel-Ange.

Profondément novateur, tant dans le domaine de la composition, du traitement des formes et de l’espace que de la couleur, l’art maniériste abonde de citations et de références aux oeuvres de leurs aînés, à commencer par Michel-Ange.

Plus ou moins naturaliste, il prend des formes extrêmement variées selon les interprètes, les lieux et les époques. Parmi ses manifestations les plus courantes : l’allongement des formes, l’angularité, le dynamisme et l’alanguissement. Des types formels se fixent, dont les célèbres silhouettes serpentines ou en amphore, renflées à mi-corps.

Un tel mouvement ne s’est pas cantonné à Rome et à la Toscane.

Des manifestations originales ont explosé partout dans la péninsule, en particulier à Parme, avec Parmesan, mais également à Bologne, où se trouve Primatice, et à Venise, avec Titien et surtout Tintoret. De surcroît, il se diffuse partout en Europe dès les années 1530.

Soit que des artistes étrangers ayant séjourné en Italie le ramènent dans leur pays d’origine, à l’instar d’Alonso Berruguete revenu de Florence en Espagne ou de Jan van Scorel rentré de Rome aux Pays-Bas, soit que des Italiens s’expatrient, tels Rosso Fiorentino et Primatice venus en France à l’appel de François Ier. Ils sont à l’origine de l’Ecole de Fontainebleau au château du même nom, une des plus belles manifestations de l’art maniériste européen.