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“Take Me (I’m Yours)” article 1695
à la Monnaie de Paris, Paris

du 16 septembre au 8 novembre 2015



www.monnaiedeparis.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse par Christian Boltanski, Hans Ulrich Obrist et Chiara Parisi, le 16 septembre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Amalia Ulman, What to do about money, 2015. Digitally woven tapestry with metal hanging rod, 53 x 40 inches (134.62 x 101.60 cm), Unique Courtesy the artist and James Fuentes, New York.
2/  Jonathan Horowitz, Free Store, 2009-2010, painted wall and floor graphic, hooks, stuff, dimensions variable. Courtesy of the artist, Yvon Lambert, New York and Sadie Coles, London.
3/  Affiche de l’exposition Take Me (I’m Yours)

 


1695_Take-Me audio
Interview de Chiara Parisi, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 16 septembre 2015, durée 9'07". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Christian Boltanski, Hans Ulrich Obrist et Chiara Parisi.



Après s’être transformée, à l’occasion de sa réouverture en octobre 2014, en usine de chocolat avec la Chocolate Factory de Paul McCarthy, puis en Musée d’Art Moderne – Département des Aigles de Marcel Broodthaers, la Monnaie de Paris invite, une nouvelle fois, les visiteurs à redécouvrir ses espaces grâce à un projet artistique hors norme : Take Me (I’m Yours), ) une exposition collective et participative rassemblant le travail d’une quarantaine d’artistes internationaux, qui transforme ses salons XVIIIe siècle en un lieu d’échange libre et inventif, destiné à bouleverser les rapports traditionnels entre l’art et son public.

Vingt ans après son succès à la Serpentine Gallery, l’exposition conçue par Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist, Take Me (I’m Yours) est récréée à la Monnaie de Paris avec un nouveau vent de liberté. Ainsi chaque visiteur sera invité, pour ne pas dire encouragé, à toucher, utiliser ou emporter avec lui les projets et les idées des artistes invités.

Les commissaires de l’exposition Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist reprennent ce principe fondateur tout en le renouvelant. Ils sont rejoints à cette occasion par Chiara Parisi, directrice des programmes culturels de la Monnaie de Paris, pour offrir un regard renouvelé. Avec plus de quarante projets, l’exposition à Paris gagne en ampleur et en latitude. Le projet initial est revisité par les artistes ayant participé à la première édition (Christian Boltanski, Maria Eichhorn, Hans-Peter Feldmann, Jef Geys, Gilbert & George, Douglas Gordon, Christine Hill, Carsten Höller, Fabrice Hyber, Wolfgang Tillmans, Lawrence Weiner et Franz West), auxquels s’ajoutent de nouvelles collaborations (Etel Adnan & Simone Fattal, Paweł Althamer, Kerstin Brätsch & Sarah Ortmeyer, James Lee Byars, Heman Chong, Jeremy Deller, Andrea Fraser, Gloria Friedmann, Felix Gonzalez-Torres, Bertrand Lavier, Jonathan Horowitz, Koo Jeong-A, Alison Knowles, Angelika Markul, Gustav Metzger, Otobong Nkanga, Roman Ondak, Yoko Ono, Philippe Parreno, Sean Raspet, Takako Saito, Daniel Spoerri, Rirkrit Tiravanija, Amalia Ulman, Franco Vaccari et les artistes Ho Rui An, Félix Gaudlitz et Charlie Malgat de 89plus, le projet international de recherche multiplateforme, conçu comme une cartographie de la génération née à partir de 1989 par Hans Ulrich Obrist et Simon Castets. L’exposition devient aussi un lieu de diffusion des numéros de Point d’ironie (agnès b.).

Dans les murs de la dernière manufacture dans le centre de Paris, l’exposition permet de revenir sur le mythe de l’unicité de l’œuvre d’art et de questionner ses modes de production. A l’image des monnaies, les œuvres sont vouées à la dispersion. Lieu d’interaction entre les visiteurs et les artistes, cette exposition se caractérise par sa forme ouverte et évolutive avec, au moment du finissage, la disparition des œuvres due à leur dissémination totale. Au-delà des circuits économiques habituels, Take Me (I’m Yours) propose un modèle basé sur l’échange et le partage, et soulève ainsi la question de la valeur d’échange de l’art, chère à la Monnaie de Paris.

Take Me (I’m Yours) place le visiteur au centre du dispositif en l’invitant à s’emparer des œuvres et contribuer ainsi à leur dissémination. Les dons des artistes permettent au public de franchir cette barrière physique et morale qui le sépare des œuvres d’art en les emportant avec eux et en donnant ainsi une nouvelle vie aux objets.

Les artistes choisissent de donner aux visiteurs des objets variés qu’ils créent spécialement pour l’exposition comme des œufs peints (Kerstin Brätsch et Sarah Ortmeyer), des sculptures d’os du bonheur produites par une imprimante 3D (Angelika Markul), des badges (Gilbert & George), des DVD qui s’effacent au fur et à mesure qu’on les lit (Philippe Parreno), des marques pages en cuir (Amalia Ulman), des objets trouvés comme des vêtements à emporter dans un sac (Christian Boltanski), des objets que nous connaissons tous comme des petites sculptures de le Tour Eiffel (Hans-Peter Feldmann), des objets en papiers comme des cartes portant des noms de poètes (Etel Adnan), des prospectus proposant un service culturel aux institutions et aux entreprises (Andrea Fraser), une biographie avec une sélection d’ouvrages des trois commissaires de l’exposition (Maria Eichhorn), des confettis en papier rose portant l’inscription « Be Quiet » (James Lee Byars), des cartes de visite peintes en noir (Heman Chong), des posters (Felix Gonzalez-Torres), des pochoirs (Lawrence Weiner), des cartes postales (Hans Peter Feldmann, Yoko Ono, Danh Vo), un journal édité spécialement pour l’exposition (Jef Geys), des magazine créés par des artistes (point d’ironie - agnès b). Des artistes offrent également des œuvres qui disparaissent par la consommation qu’en font les visiteurs comme des boîtes de sardines et des morceaux d’une squelette en marzipan (Daniel Spoerri), de l’eau de rose distillée sur place avec des hosties (Rirkrit Tiravanija), des pilules à l’effet inconnu (Carsten Höller) et des bonbons de la couleur du ciel (Felix Gonzalez-Torres).

D’autres types d’échange sont proposés aux visiteurs comme une transaction monétaire d’un objet contre de l’argent, notamment dans des distributeurs (Fabrice Hyber, Christine Hill, Yoko Ono), mais aussi le troc (Paweł Althamer, Roman Ondak) ou encore un espace de libre service sans intervention monétaire (Jonathan Horowitz). Le public est également invité à suivre les instructions des artistes pour participer à un jeu (Douglas Gordon) ou à laisser une trace visible de son passage dans l’exposition participant ainsi à la création de l’œuvre jour après jour (Gustav Metzger, Yoko Ono, Franco Vaccari, Lawrence Weiner). D’autres artistes leur offrent un service comme le fait de pouvoir se reposer (Franz West) ou encore de faire une ballade avec un chien (Koo Jeong-A).

L’exposition se transforment jour après jour par le passage du public. Elle déborde le cadre des seuls salons d’exposition, les artistes (Charlie Malgat et Ho Rui An) s’emparant de l’application Google pour la visiter en mêlant le passé de l’exposition à la Serpentine à Londres en 1995, le présent à la Monnaie de Paris en 2015, le futur avec les prochaines versions possibles de cette exposition amenée à voyager ou encore de la boîte d’un bouquiniste en face de la Monnaie de Paris (Félix Gaudlitz). Elle se transforme chaque jour à travers les gestes des artistes qui vont surprendre les visiteurs lors d’actions ponctuelles : avec la poésie d’Etel Adnan ou de Fabrice Hyber ou encore à l’occasion de la FIAC du 22 au 24 octobre avec Simone Fattal, Kerstin Brätsch et Sarah Ortmeyer, Jeremy Deller, Gilbert & George, Alison Knowles, Bertrand Lavier, Otobong Nkanga, Takako Saito. En parallèle de ces évènements, Federico Nicolao propose une chronique quotidienne de l’exposition sur Instagram.