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“Korea now !” Design, craft, mode et graphisme en Corée
au Musée des Arts Décoratifs, Paris

du 19 septembre 2015 au 3 janvier 2016



www.lesartsdecoratifs.fr

www.anneefrancecoree.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 18 septembre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  AHN Sang-soo, Journée du hangul, affiche, 2004.
2/  PARK Kum-jun, Harmony through Design – From & to, affiche, 2012.
3/  AHN Sang-soo, Kim Jiha, affiche, 2004.

 


1701_Korea-now audio
Interview de Amélie Gastaut, commissaire de l'exposition pour le Graphisme,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 septembre 2015, durée 8'26". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire général : Olivier Gabet , Directeur des musées des Arts Décoratifs
Commissaires de l’exposition :
Design / Craft : Karine Lacquemant et RHEEM Mi-sun
Mode : Eric Pujalet-Plaà et SUH Young-hee
Graphisme : Amélie Gastaut et CHOI Bum
Scénographie :
Mode : LIM Tae-hee
Design / Craft et Graphisme : JANG Soon-gak
Exposition organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016




Dans le cadre de la manifestation organisée sous l’égide du Comité France Corée, présidé par Henri Loyrette et réalisée en partenariat avec la KCDF - Korea Craft & Design Foundation, le musée des Arts décoratifs présente, du 19 septembre 2015 au 3 janvier 2016, l’exposition Korea Now ! Design, craft, mode et graphisme en Corée. Cet événement majeur et inédit réunissant plus de 700 pièces de 150 artistes , artisans , designers , créateurs de mode et graphistes , dans la quasi totalité des espaces temporaires de l’institution, invite le public français à découvrir l’éclectisme des styles, des goûts et des créations qui donnent tout son éclat contemporain à ce formidable patrimoine artistique encore peu connu en Europe. Séoul, cette mégapole qui intrigue et fascine, est aujourd’hui non seulement un terrain de rencontre mais avant tout le lieu d’une effervescence créative, suivie de près par la scène internationale dans le design comme dans la mode.




Design et Craft sud-coréens
Présentés au coeur de la grande nef ainsi que dans ses galeries latérales, le design et l’artisanat coréens sont mis à l’honneur. Afin de montrer la diversité des métiers d’art issus de ce pays, ont été réunis une centaine d’artistes et plus de quatre cents oeuvres, mêlant ainsi les héritiers des techniques anciennes à une jeune génération en quête de renouveau technologique. La laque Ott-chil, la nacre Najeon, le papier Hanji, le bijou et le travail du métal rythment les premières étapes de cette exposition qui débute dans les galeries Rivoli. Des oeuvres sujettes à de multiples réinterprétations stylistiques côtoient des pièces aux formes plus traditionnelles, classées pour certaines sous l’appellation de Patrimoine culturel immatériel. Les travaux de CHUNG Hae-cho, l’une des références incontestées pour la laque, sont installés avec ceux du jeune créateur LEE Kwang-ho qui offre pour sa part, une approche alternative de ce procédé. Ce regard novateur fait écho aux productions de LEE Youngsoon et de KANG Sung-hee, tous deux spécialistes de l’art du tissage du Hanji, papier d’une grande résistance. L’orfèvrerie, domaine dans lequel les Coréens excellent particulièrement, est illustrée par les arts de la table à travers les productions de KIM Donghyun ou encore de KIM Hyeong-jun. Enfin, deux salles sont consacrées à la scène du bijou contemporain, très active en Corée, avec KWON Seul-gi et MOON Choon-sun, connus pour leurs approches expérimentales du plastique et de la silicone. A leurs côtés sont exposés KIM Hee-joo qui exploite des matières naturelles comme le cuir ou encore MIN Bog-ki et SIM Hyun-seok, fidèles quant à eux aux matériaux plus classiques, comme l’or et l’argent. La nef est essentiellement dédiée au mobilier, au verre et à la porcelaine. Même si le design coréen reste peu diffusé, il est néanmoins présent sur la scène internationale, grâce aux foires prestigieuses telles que celles de Miami et Bâle. Ce regard vers l’étranger est évident chez les jeunes designers ‒ nés pour la plupart pendant les années 1980 ‒ qui mêlent à leur culture artistique d’origine, tout un répertoire formel nouveau, puisé au-delà des frontières coréennes. SONG Seung-yong, l’un des artistes les plus prolifiques de sa génération, laisse transparaître l’impact de sa formation en France en créant des oeuvres aux styles hybrides, comme sa chaise Object O . Dans une veine plus traditionnelle, les pièces de mobilier de BAI Se-hwa illustrent les techniques anciennes du cintrage du bois à la vapeur encore utilisées aujourd’hui. La céramique fait aussi l’objet d’une attention particulière dans les salles longeant les Tuileries. Classées en trois grands thèmes, le céladon, le buncheong et la porcelaine blanche, sont des méthodes de production très appréciées et répandues en Corée. Le céladon, développé sous la dynastie Koryo (918-1392) est aujourd’hui réinterprété selon des formes simples et plus actuelles, avec notamment les oeuvres de LEE Ga-jin. Certains potiers, tels que REE Soo-jong, se réapproprient également le procédé du buncheong, en ayant recours à une gestuelle très spontanée et libre. De même pour la porcelaine blanche de la période Joseon (1392-1910), avec les travaux de KWON Dae-sup, qui tend aussi vers cette tendance de renouveau, avec ses grandes jarres blanches aux formes simples et très épurées. La fin de ce parcours initiatique se termine avec l’évocation d’une maison coréenne Hanok conçue autour du principe du vide, sans portes et avec très peu de meubles, afin de favoriser la mesure et l’harmonie. Une typologie de petites tables mobiles et légères, les soban, façonnées par YANG Byungyong, sont installés afin d’illustrer la vie quotidienne au « ras du sol ». Le travail du bambou et des services de la cérémonie du thé complètent cette vision d’un art de vivre traditionnel.

Mode
L’exposition Korea now ! offre l’opportunité de présenter l’étonnant panorama de la mode coréenne contemporaine, avec plus de cent vingt silhouettes et accessoires. Emergente à partir des années 1980, la création de mode a trouvé sa première reconnaissance internationale la décennie suivante avec les créateurs Séoulites devenus célèbres tels que JIN Te-ok (Jin Tae ok), André KIM, LEE Young-hee (Maison de Lee Young hee) et SUL Yun-hyoung (Sul Yun-Hyoung). Une sélection de leurs créations est présentée dans le parcours qui s’ouvre aussi amplement à l’expression de la génération montante. Les années 2000 et 2010 voient, en effet, arriver sur les podiums de nouvelles silhouettes représentant la vitalité de l’école de Séoul : JUNG Wook-jun (Juun.J) en est un chef de file. Il renouvelle notamment l’image de l’homme en maniant avec une égale maîtrise les références de la mode occidentale et celles du costume traditionnel local. PAI Sung-youn & JUNG Hyuck-seo (Steve j Yoni P), LEE Suk-tae (Kaal E. SUKTAE), KWAK Hyun-joo (KWAK hyun joo collection), CHOI Chul-yong (Cy Choi) comptent au nombre des jeunes créateurs présentés. Leur travail se caractérise par une variété d’inspirations tirées des cultures urbaines et des mythologies contemporaines, allant de la référence aux années 1950 américaines aux citations des mouvements Punk, Hip Hop et bien sûr K Pop. Au-delà de la démarche singulière de ces créateurs, ce projet ambitionne de révéler les rapports étroits qu’ils entretiennent avec leur culture d’origine, une culture riche dont l’héritage ancestral est précisément le facteur d’assimilation de toutes les formes de modernité. La direction artistique de l’exposition est assurée par SUH Young-hee, personnalité influente du monde de la mode et du stylisme photographique coréens. Elle pose un regard original sur la création de mode de son pays en concevant un dispositif d’exposition non chronologique, articulé autour des cinq couleurs cardinales du Obangsaek. Rouge, jaune, noir, bleu et blanc sont chargées d’une symbolique complexe qui prévaut dans la tradition esthétique coréenne. Dans l’exposition, chaque couleur évoque le travail d’un créateur en soulignant sa note expressive dominante. La couleur rouge est, par exemple, associée aux créations de LIE Sangbong (LIE Sang bong) passionné par les rites magiques des chamanes. Le jaune d’or rappelle l’opulence des costumes d’André KIM. Le noir de la nuit est celui de la jeune génération des créateurs. Le bleu, synonyme d’intégrité, est réservé à JUNG Wook-jun (Juun.J). Enfin, le blanc répond à la transparence et à la légèreté des silhouettes de JIN Te-ok. Ce parcours, composé comme une suite chromatique de créations contemporaines, est ponctué de costumes traditionnels illustrant, sous forme de pièces authentiques ou de répliques, l’originalité du « Hanbok » qui est une source d’inspiration essentielle pour tous les créateurs. Korea now ! offre ainsi l’expérience d’une vision poétique et invite à une réflexion sur la dimension culturelle du regard. La scénographie, confiée à l’architecte – designer, LIM Tae-hee, place les créations de mode dans des structures polygonales abstraites qui déjouent le principe occidental de la perspective. Cet événement est en outre l’occasion d’inviter un créateur contemporain parisien à concevoir à partir de soieries traditionnelles une ou plusieurs silhouettes qui seront mises en regard des créations coréennes. Il s’agit d’une collaboration que le musée des Arts Décoratifs propose en partenariat avec le Hanbok Advancement Center. Cette démarche témoigne du fait que la création de mode est aujourd’hui le vecteur d’un important échange culturel entre la France et la Corée.

Graphisme
À travers une vingtaine d’artistes et plus de deux cents oeuvres, affiches sérigraphiées, livres et magazines, révèlent le dynamisme, la diversité et la singularité de cette jeune génération. Intimement liée à l’histoire du pays, celle du graphisme coréen est relativement récente. L’émergence de cette pratique artistique est en effet ponctuée par des moments marquants, tels que la proclamation d’indépendance en 1945 ou encore les Jeux olympiques de Séoul en 1988, qui contribuent au développement d’un milieu propice à la créativité, encore aujourd’hui en plein essor. Si cet art ne dispose d’aucune tradition à proprement dite, il intègre rapidement les codes et les spécificités culturelles locales. En proposant un langage visuel moderne et libre, il est le reflet d’une quête de renouveau, actuellement omniprésente en Corée. Ce volet s’ouvre sur un espace dédié à AHN Sang-soo, reconnu comme le père de la discipline. Créateur influent auprès des artistes émergents, il est le premier à avoir fait de l’alphabet hangul son sujet principal. Inspiré par la poésie du mouvement Dada et par le poète moderniste YI Sang, AHN Sang-soo s’est affranchi des règles normatives de la typographie, en jouant avec la géométrie et l’échelle des lettres, tout en brouillant parfois les codes de la linguistique. À travers son travail, l’exposition évoque ainsi l’engouement commun des graphistes pour la typographie et plus particulièrement pour cet alphabet, inventé au XVe siècle. Le Hangul, initialement créé comme alternative au chinois, alors dominant et réservé aux personnes lettrées, est aujourd’hui devenu une référence culturelle et identitaire primordiale : souvent transmis par les femmes, à sa création, il est aujourd’hui la langue maternelle. Le public est également invité à découvrir le travail de PARK Kum-jun, fondateur du studio 601 Bisang. Ses ouvrages exposés pour l’occasion, révèlent son attention accordée aux qualités formelles du livre en faisant usage de matériaux traditionnels, tel que le papier hanji, fabriqué à la main. PARK Kum-jun, participe également à l’expansion du milieu littéraire, avec notamment la création en 2001 de Paju Book City, ville où se sont implantées plus de cinquante maisons d’édition, bibliothèques et librairies. La jeune génération est aussi représentée par l’atelier Practice, le studio Therewhere, ainsi que par les graphistes Kim Bo-huy, Chris Roe ou encore Park Yeoun-joo. Leurs productions sont à la fois synonymes d’un attachement profond à la tradition et aux fondements des moeurs coréennes, mais sont aussi symptomatiques d’une volonté d’ouverture vers le monde occidental. Depuis quelques années, de nombreux ateliers ont été créés par ces artistes émergents en quête d’indépendance et de liberté créatrice. En élargissant les champs de leur activité, les designers graphiques coréens se positionnent comme des acteurs centraux de la scène artistique, en participant pleinement à son émergence. Parmi eux, Kim Dohyung, et KIM Na, viennent clôturer le parcours de l’exposition.