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“Dominique Gonzalez-Foerster” 1887 - 2058
au Centre Pompidou, Paris

du 23 septembre 2015 au 1er février 2016



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse avec Emma Lavigne, le 22 septembre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Dominique Gonzalez-Foerster, Lola Montez in Berlin (M.2062), film, 3’58'', 2015. © Dominique Gonzalez-Foerster. © ADAGP, Paris 2015.
2/  Dominique Gonzalez-Foerster, Sans Titre (mm), photographie préparatoire, 2015. © Giasco Bertoli et Dominique Gonzalez-Foerster. © ADAGP, Paris 2015.

 


1707_Gonzalez-Foerster audio
Interview de Emma Lavigne, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 septembre 2015, durée 6'30". © FranceFineArt.

 


texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt.

 

L’exposition comme espace expérimental ouvert

Dominique Gonzalez-Foerster conçoit l’exposition comme un espace expérimental ouvert, s’inscrivant ainsi dans la même lign que ses contemporains Philippe Parreno ou Pierre Huyghes. Elle préfère qu’on en dise le moins possible, laissant la place à l’émergence d’une infinité de récits. Libre de toutes attentes, le spectateur peut se plonger à l’intérieur des oeuvres, se promener au hasard. Il peut retrouver le goût de l’oisiveté, prenant le temps de s’assoir dans un fauteuil à bascule pour lire, ou simplement observer l’extérieur et ses rues parisiennes. C’est la possibilité d’une déambulation qui est offerte aux visiteurs, la possibilité d’habiter ces lieux entre espace mentaux et concrets. Elaborés en toute simplicité à l’aide de quelques objets, un journal, quelques photos, une couleur ou un simple son, ces environnements d’une forme épurée, peuvent réactiver en nous souvenirs et sensations. Tout en finesse, on se retrouve transporter dans une autre époque, un autre espace-temps. Mais cela, c’est à chacun d’en faire l’expérience, de parachever l’oeuvre. Le « spectateur émancipé » pour reprendre le terme de Jacques Rancière, a la possibilité d’interpréter une oeuvre résolument indéterminée.


Relier et mettre à distance

Dominique Gonzalez-Foerster s’attache à tisser des liens mais aussi à maintenir des écarts. L’art serait pour elle un jeu collectif, auquel elle convie le spectateur, mais aussi de multiples références, que se soient dans la littérature, le cinéma ou d’autres domaines variés. Il y a dans un autre temps une mise à distance, les objets que l’on voit nous sont proches mais inconnus, son incarnation de Fitzcarraldo flottant dans un espace obscur nous parait à portée de main tout en restant inaccessible. C’est dans cet écart que la possibilité d’un récit fait jour. Le jeu est constant entre intérieur et extérieur, intime et collectif. Il s’agit bien ici d’élargir les limites de l’oeuvre, de l’espace et du temps mais aussi de l’identité. Le « Je est un autre" de Rimbaud résonne au plus profond de l’artiste lorsque elle incarne successivement Marilyn, Fitzcarraldo ou encore Ludwig II.

Enfin un espace nous permet de découvrir les films de l’artiste alors que le Cosmodrome , « environnement générateur de sensations » est une expérience transformative, aussi particulière qu’intrigante.

Clémentine Randon-Tabas

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz
assistée de Elia Biezunski, Chargée de recherches au Musée national d’art moderne




Le Centre Pompidou consacre à l’oeuvre de Dominique Gonzalez-Foerster une exposition à caractère prospectif et rétrospectif qui met en correspondance une trentaine d’oeuvres dans un labyrinthe d’environnements, de chambres et de passages, et investit plusieurs espaces du Centre Pompidou.

Dominique Gonzalez-Foerster, 1887-2058 déploie dans l’espace une «timeline» ouverte, qui s’étire entre 1887 et 2058, et étend l’idée de rétrospective en conjuguant plusieurs siècles et climats. L’exposition trouve son origine à la fin du 19ème siècle, traverse les expériences du 20éme siècle et projette le spectateur dans des paysages et des intérieurs, tour à tour tropicaux et désertiques, biographiques et dystopiques.

Cet ensemble de réalités parallèles et d’espaces scéniques - où coexistent les genres du paysage, du portrait et des chambres d’époque - devient une demeure fictionnelle aux multiples entrées, construite pour expérimenter les sensations d’intérieur et d’extérieur, d’absence et de présence, les notions d’identité et de fiction, le moment présent et le voyage dans le temps.

Parfois scènes, terrains de jeu ou récits introspectifs, les chambres, les films et les apparitions de Dominique Gonzalez-Foerster s’élaborent à partir d’une mémoire vivante du cinéma, de la littérature et des structures ouvertes de l’architecture et de la musique comme autant de manières d’explorer les limites et les possibles du champ artistique.

À la manière d’un opéra ou d’une comédie musicale, l’exposition fait apparaître toutes sortes de présences cinématographiques, littéraires et scientifiques qui en font un monde hétérogène et multiple habité de sensations, de récits et de citations. Cette exposition constitue à la fois une identification de l’artiste, de l’oeuvre et du spectateur.

Cette monographie consacrée à l’oeuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, artiste majeure de la scène internationale contemporaine dont le commissariat est confié à Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz, s’inscrit dans la série des rétrospectives consacrées aux figures de l’art actuel (Philippe Parreno, Gabriel Orozco, Pierre Huyghe...). D’uneampleur sans précédent, elle est une étape essentielle pour la présentation de l’oeuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, après l’exposition monographique présentée en 2007 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, ses expositions personnelles à la Tate Modern en 2008 ainsi qu’au Palacio de Cristal à Madrid, dont l’organisation était assurée par le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, en 2014, et le cycle d’apparitions programmé durant la semaine d’ouverture de la Fondation Louis Vuitton en 2014.

L’exposition du Centre Pompidou forme une trilogie composée d’un prélude au Musée d’art moderne de Rio de Janeiro (juin - août 2015) et d’une itinérance au K.20 à Düsseldorf, (avril - août 2016).


Projets « satellites »
Terrasse Sud, « Sans titre (jardin Bo Bardi) » du 18 octobre au 2 novembre 2015.
Terrasse Nord, « Dublinesca » du 23 septembre 2015 au 1er février 2016.
Atelier Brancusi, « Sans titre (jardin Brancusi) » du 23 septembre 2015 au 1er février 2016