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“Ugo Rondinone : I love John Giorno” Saison La vie magnifique
au Palais de Tokyo, Paris

du 21 octobre 2015 au 10 janvier 2016



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 19 octobre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  John Giorno, LIVING IN YOUR EYES, 2015. Acrylic on canvas / acrylique sur toile, 101.6 x 101.6 cm. Courtesy the Artist & Elizabeth Dee New York. Copyright Etienne Frossard.
2/  Rirkrit Tiravanija, untitled 2008 (JG reads), 2008. Film 16 mm. Courtesy de l’ artiste et Gavin Brown’s enterprise, New York.
3/  Giorno Poetry Systems, The Dial-A-Poem Poets : Biting off the Tongue of a Corpse GP 005, released by Giorno Poetry Systems. LP art work, front conver, 1975. Courtesy Giorno Poetry Systems.

 


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Interview de Florence Ostende, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 octobre 2015, durée 8'56". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Saison La vie magnifique

Faire advenir la poésie dans tous les moments de notre existence, magnifier les instants simples de nos vies occidentales, sublimer le banal, voilà ce qu’abordent les trois générations d’artistes qui se côtoient cet automne au Palais de Tokyo au sein de la saison « La vie magnifique ».

Trois générations d’artistes qui, comme l’écrivait René Crevel à propos de Sonia Delaunay, aiment « suffisamment la vie magnifique pour nous offrir des chefs-d'oeuvre qui embelliront nos gestes quotidiens ». *

Ugo Rondinone célèbre l’immense John Giorno, et à travers lui la poésie comme mode de vie. Cet hommage inédit, cette déclaration d’amour sous la forme d’une exposition-œuvre signée Ugo Rondinone manifeste l’importance et l’influence de John Giorno, figure majeure de la scène underground américaine des années 1960, complice de la Beat Génération, poète visuel et performer qui depuis plus de cinquante ans est l’ami inspirant de plusieurs générations d’artistes.

Ragnar Kjartansson s’attache à dépeindre les stéréotypes du bonheur occidental en brouillant les frontières entre le banal et le sublime. Cette attention à la fragilité précieuse des sentiments est exprimée avec humour dans la grande installation performative Bonjour, produite en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris.

Mélanie Matranga, quant à elle, crée un flottement entre espace intime et exposition. Elle fait participer le visiteur à des moments suspendus dans lesquels la rêverie, l’attente, les corps croisés dans cet espace presque domestique maintiennent les émotions, les désirs et les objets au seuil de leur formalisation.

* René Crevel, « La mode moderne, visite à Sonia Delaunay » pour la revue Integral (Bucarest), n° 67, octobre 1925 - Détours, Pauvert, 1985.




Commissaire : Florence Ostende



« Au début des années 1960, j’ai eu la chance de rencontrer de nombreux artistes comme Andy Warhol, Jasper Johns, Robert Rauschenberg, John Cage, Trisha Brown, Carolee Schneeman, qui ont eu une influence majeure sur mon travail. Que ce soit une performance ou un tableau, tout ce qui leur venait à l’esprit, ils le faisaient vraiment ! Je me suis rendu compte que la poésie avait 75 ans de retard derrière la peinture, la sculpture, la danse et la musique. Si ces artistes y arrivaient, pourquoi pas moi avec la poésie ? »1 John Giorno

I Love John Giorno est la première rétrospective mondiale sur la vie et l’oeuvre du poète américain John Giorno (né en 1936, vit à New York), figure majeure de la scène underground américaine des années 1960. L’exposition est conçue par l’artiste suisse Ugo Rondinone (né en 1964, vit à New York) comme une oeuvre à part entière.

« J’ai imaginé l’exposition en huit chapitres qui représentent chacun une facette de l’oeuvre foisonnante de Giorno. L’ensemble reflète son processus de travail et permet de comprendre la double influence de la culture américaine et du bouddhisme sur sa vie et son art, » 2 explique Ugo Rondinone.

« Rondinone a sculpté cette exposition avec l’exigence d’un physionomiste modelant la vie intérieure de Giorno en miroir de son oeuvre. C’est dans un Palais de Tokyo transformé en ‘palais des glaces’ que le visiteur est invité à traverser le labyrinthe d’une vie, reflétée dans mille éclats de miroirs - que ce soit les premiers films inédits de Warhol, de rares thangkas bouddhistes ou les poèmes peints de Giorno ». Florence Ostende

Personnage iconique des premiers films d’Andy Warhol, Giorno s’inspire de la libre appropriation des images du Pop Art et capture sur le vif la langue populaire des publicités, de la télévision, des journaux et de la rue. Dans la lignée de la Beat Generation, il renouvelle le genre de la « poésie trouvée » et oeuvre pour rendre la poésie ouverte à tous.

Dès le début des années 1960, Giorno conçoit le poème comme un virus qui doit se transmettre au plus grand nombre. En composant un simple numéro de téléphone, son oeuvre culte Dial-A-Poem [Composez un poème] (1968) rend accessible l’écoute de poèmes par téléphone et dépasse rapidement le million d’appels.

Qu’ils soient enregistrés sur un disque, peints sur une toile, déclamés sur scène ou déstructurés sur la page d’un livre, les poèmes sont considérés par Giorno comme des images, dont la reproduction par la technologie est sans limite. « À l’ère du sampling, du copier-coller, de la manipulation digitale du texte et de l’art de l’appropriation - qui trouve son apogée dans le hip hop et l’orgie textuelle du web - le monde rattrape enfin les techniques et les styles dont Giorno fut le pionnier il y a plusieurs décennies ». 3

À la croisée de la poésie, des arts visuels, de la musique et de la performance, l’exposition révèle l’influence marquante de la vie et de l’oeuvre de Giorno sur plusieurs générations d’artistes qui ont réalisé son portrait – du chef-d’oeuvre filmique Sleep (1963) d’Andy Warhol à son remake par Pierre Huyghe, en passant par R.E.M, Rirkrit Tiravanija, Elizabeth Peyton, Françoise Janicot, Verne Dawson, Billy Sullivan et Judith Eisler.

La section dédiée au Giorno Poetry System (1965-1993), confiée au commissaire d’exposition Matthew Higgs en collaboration avec les artistes Angela Bulloch et Anne Collier, retrace l’activité de production, de diffusion et de promotion de plus de 50 disques et albums par 150 artistes, musiciens, poètes et performers dont Frank Zappa, Debbie Harry, William S. Burroughs et Phillip Glass.

Célèbre pour ses sculptures anthropomorphiques, ses masques noirs et ses clowns hyperréalistes, Rondinone réinvente ici le format de la rétrospective à la manière d’un portraitiste. Rondinone affirme la nécessaire reconquête d’une forme de spiritualité à travers les correspondances entre art et poésie.

« Le titre I Love John Giorno est un ‘ Je ‘ collectif dans lequel Ugo Rondinone invite chacun de nous à partager et à ressentir l’engagement spirituel et politique d’une figure emblématique de la contre-culture américaine. Bien plus qu’une première rétrospective, cette exposition est une déclaration d’amour qui marque l’invention d’un nouveau genre ». Florence Ostende

Avec : Anne Collier, Angela Bulloch, Verne Dawson, Judith Eisler, John Giorno, Mark Handforth, Matthew Higgs, Pierre Huyghe, Françoise Janicot, Scott King, Elizabeth Peyton, Ugo Rondinone, Erik Satie, Michael Stipe, Billy Sullivan, Rirkrit Tiravanija, Andy Warhol.


(1) Propos recueillis d’après l’entretien de John Giorno avec Hans Ulrich Obrist en 2002, in Hans Ulrich Obrist: Interviews Volume 2, Milan : Charta, 2010.
(2) Propos recueillis par Florence Ostende, conversation avec l’artiste, décembre 2014.
(3) Marcus Boon, « Introduction », in Subduing Demons in America, Selected Poems 1962-2007, Soft Skull Press, New York, 2008, p.X.


À l’occasion de l’exposition I LOVE JOHN GIORNO de Ugo Rondinone, le Palais de Tokyo, en partenariat avec Orange, propose de faire revivre l’oeuvre culte de John Giorno Dial-A-Poem (1968), qui permet l’écoute de poèmes, oeuvres sonores, chansons et discours historiques par téléphone en appelant gratuitement le numéro vert 0 800 106 106* pendant toute la durée de l’exposition du 19 octobre 2015 au 10 janvier 2016.