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“Mélanie Matranga, 反复” Saison La vie magnifique
au Palais de Tokyo, Paris

du 21 octobre 2015 au 10 janvier 2016



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 19 octobre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Mélanie Matranga, Vue de l’exposition A perspective, somehow, Karma International, Zurich, 2015. Photo: Gunnar Meier. Courtesy Karma International et Mélanie Matranga.
2/  Mélanie Matranga & Valentin Bouré, From A to B through E, 2014. Images tirées de la vidéo HD, n&b, son, 6 min. / stills from the HD video, b&w, sound, 6 min. Courtesy de l’artiste/ Courtesy of the artist.
3/  Mélanie Matranga, Complexe ou compliqué, 2014, corde à piano, papier, enceintes, lecteur mp3, dimensions variables / electrical cables, paper, metal, playlist, dimensions variable. Courtesy de l’artiste / Courtesy of the artist.
Mélanie Matranga, Complexe ou compliqué, 2014, moquette, raccords électriques, dimensions variables / carpet, electrical cables, variable dimensions. Courtesy de l’artiste/ Courtesy of the artist. Vue d’exposition / installation view: “L’époque, les humeurs, les valeurs, l’attention”, 16ème prix de la Fondation d’entreprise Ricard, Fondation d’entreprise Ricard, Paris, 2014. Photo: Aurélien Mole. Courtesy de l’artiste/ Courtesy of the artist.

 


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Interview de Mélanie Matranga,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 octobre 2015, durée 7'02". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Saison La vie magnifique

Faire advenir la poésie dans tous les moments de notre existence, magnifier les instants simples de nos vies occidentales, sublimer le banal, voilà ce qu’abordent les trois générations d’artistes qui se côtoient cet automne au Palais de Tokyo au sein de la saison « La vie magnifique ».

Trois générations d’artistes qui, comme l’écrivait René Crevel à propos de Sonia Delaunay, aiment « suffisamment la vie magnifique pour nous offrir des chefs-d'oeuvre qui embelliront nos gestes quotidiens ». *

Ugo Rondinone célèbre l’immense John Giorno, et à travers lui la poésie comme mode de vie. Cet hommage inédit, cette déclaration d’amour sous la forme d’une exposition-œuvre signée Ugo Rondinone manifeste l’importance et l’influence de John Giorno, figure majeure de la scène underground américaine des années 1960, complice de la Beat Génération, poète visuel et performer qui depuis plus de cinquante ans est l’ami inspirant de plusieurs générations d’artistes.

Ragnar Kjartansson s’attache à dépeindre les stéréotypes du bonheur occidental en brouillant les frontières entre le banal et le sublime. Cette attention à la fragilité précieuse des sentiments est exprimée avec humour dans la grande installation performative Bonjour, produite en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris.

Mélanie Matranga, quant à elle, crée un flottement entre espace intime et exposition. Elle fait participer le visiteur à des moments suspendus dans lesquels la rêverie, l’attente, les corps croisés dans cet espace presque domestique maintiennent les émotions, les désirs et les objets au seuil de leur formalisation.

* René Crevel, « La mode moderne, visite à Sonia Delaunay » pour la revue Integral (Bucarest), n° 67, octobre 1925 - Détours, Pauvert, 1985.




Commissaires : Thomas Boutoux et Benjamin Thorel

« J’utilise plus des structures émotionnelles que des structures formelles, les émotions générées par l’écoute de la musique, la gêne provoquée par la vue d’une scène érotique dans un espace public sans que l’on s’y attende... passer par des chemins très détournés comme ces structures pour exprimer quelque chose sans jamais bien y arriver. » Mélanie Matranga

Le Palais de Tokyo présente la première exposition personnelle d’ampleur de l’artiste française Mélanie Matranga (née en 1985, vit à Paris). Dans l’exposition seront créés plusieurs environnements, plusieurs moments, grâce à un important ensemble d’images, de sculptures et d’éléments d’architecture.

« En jouant sur des clichés touchant à la jeunesse, à son image et à son narcissisme soi-disant passif, Mélanie Matranga joue avec l’attention du visiteur, son humour, et ouvre des brèches dans des systèmes de représentation pris pour acquis. » Benjamin Thorel et Thomas Boutoux, commissaires

Les dessins, sculptures et vidéos de Mélanie Matranga mêlent des signes renvoyant à l’intériorité et des éléments liés à des attitudes et des habitudes sociales. Ensemble, ils composent des lieux où le singulier paraît se diluer dans le commun, et où l’intime se retrouve découvert, exposé. Ainsi de ses sculptures en silicone qui empruntent — littéralement — leurs formes à des intérieurs. Réalisées en moulant des meubles, des parois, des sols ou autres surfaces en volumes présentes dans des espaces domestiques, ces empreintes en dessinent les fantômes au sein de l’exposition. Elles figurent métaphoriquement des moments subjectifs, et renvoient de manière sensible à des états de relâchement, de flottement ou de suspens.

Décliné de différentes manières, le titre en mandarin de l’exposition ne renferme aucun sens caché - 反复, qui se prononce [fanfu], signifie « encore et encore » - participant de la création d’une atmosphère particulière, d’une situation d’indécision pour qui ne sait pas lire cet alphabet.

Les visiteurs évoluent à travers l’exposition en passant d’un milieu et d’un état à un autre : au fil de chemins détournés, il s’agit de mettre en place une atmosphère singulière, passant par des codes et des formes génériques, où l’expression de soi, paradoxalement, n’est possible qu’à condition de perdre son identité. Un fumoir (fonctionnel), deux mezzanines, des canapés ou des lits sur lesquels s’installer pour regarder la télévision et un film de fiction inédit de l’artiste sont présentés dans l’exposition, ainsi que des lampes en papier japonais inspirées par le travail de Isamu Noguchi. Certaines sont réalisées à la main et disproportionnées ; d’autres, produites en série et bon marché. Ces éléments banalisés de nos intérieurs sont alimentés par un réseau de longs câbles électriques circulant dans toute l’exposition, du sol au plafond.

Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA). Elle a participé aux expositions collectives « Mobile Device » (Bodega, Philadelphia, 2011), « The Issues of Our Time » (castillo/corrales, Paris, 2013), « The Issues of Our Time (3): Less Time, More Issues » (Artists Space, New York, 2014), « Europe, Europe » (Astrup Fearnley Museum, Oslo, 2014), « Theater Objects. A Stage for Architecture and Art » (gta Exhibitions / LUMA Foundation, Zurich, 2014).

En 2014, elle a fait partie des artistes sélectionnés pour le Prix de la Fondation d’Entreprise Ricard, et a été la première lauréate du Frieze Artist Award : dans ce cadre, elle a réalisé une mini-série en 3 épisodes diffusée en ligne, « From A to Be through E » , qui a été sélectionnée au festival Kino der Kunst de Munich en 2015. Elle est représentée par la galerie Karma International, à Zurich, où elle a réalisé l’exposition « A perspective, somehow » début 2015.