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“Claude Rutault” d’où je viens où j’en suis où je vais
au Centre Pompidou, Paris

du 21 octobre 2015 au 11 janvier 2016



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 20 octobre 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Claude Rutault, toiles à l'unité, 1973/légendes, 1985, 1973 - 1985. Présentation 2005, détail, Paris, Centre Pompidou, musée national d'art moderne/centre de création industrielle. ©Photo. Centre Pompidou, MNAM-CCI/P. Migeat/Dist.RMN-GP. ©Claude Rutault.
2/  Yachin Parham, Portrait de l’artiste, Claude Rutault. ©Photo: Yachin Parham. © Galerie Perrotin.
3/  Claude Rutault, toiles à l'unité, 1973/légendes, 1985, 1973 – 1985. Présentation 1989, détail, Paris, Centre Pompidou, musée national d'art moderne/centre de création industrielle. ©Photo. Centre Pompidou, MNAM-CCI/P. Migeat/Dist.RMN-GP. ©Claude Rutault.

 


1745_Claude-Rutault audio
Interview de Michel Gauthier, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 octobre 2015, durée 8'38". © FranceFineArt.
( photo : Michel Gauthier et Claude Rutault )

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Michel Gauthier, Conservateur au musée national d’art moderne



En 1973, Claude Rutault (né en 1941) prend une décision radicale : ses toiles, lorsqu’elles sont accrochées au mur, auront la même couleur que celui-ci. Ainsi la peinture ne se détache-t-elle plus du mur où elle se trouve ; surtout, elle cesse d’être un objet intangible, puisqu’elle est appelée à changer de couleur en fonction des lieux de son accrochage.

L’exposition que le Centre Pompidou consacre à Claude Rutault regroupe un ensemble de sept oeuvres dont six d’entre elles viennent de faire l’objet d’une donation au musée national d’art moderne, ainsi qu’une sélection d’archives, elles aussi données à la Bibliothèque Kandinsky. Cet ensemble témoigne des grands aspects de l’art de Claude Rutault tel qu’il s’est développé depuis 1973. Si l’identité de couleur de la toile et du mur est l’aspect le plus visible et le plus connu de l’oeuvre de Claude Rutault, c’est plus largement une volonté d’extension du domaine de la peinture dont témoigne celle-ci. L’artiste fait oeuvre avec la toile, non seulement quant elle est peinte et accrochée au mur, mais également quand elle est stockée, non-peinte, en pile, à l’endroit ou à l’envers.

Si les successives actualisations des toiles peuvent différer les unes des autres, elles se fondent sur un texte, une manière de partition ou de protocole, appelé définition/méthode, qui fixe les règles de fonctionnement de l’oeuvre. Elle énonce les règles à observer, laissant toutefois le preneur en charge de l’oeuvre (collectionneur, conservateur, commissaire d’exposition) décider de tous les aspects que cette définition/méthode n’a pas fixés. Avec Claude Rutault, la peinture change ainsi de statut. Elle ne consiste plus en un objet qu’il faudrait tenter de conserver le plus longtemps possible dans son état d’origine ; elle doit être interprétée comme peut l’être un morceau de musique : vouée à des actualisations différentes. En cela, l’oeuvre de Claude Rutault, qui a tôt joui d’une reconnaissance internationale à travers les documenta 6 (1977) et 7 (1982), constitue l’une des plus profondes révolutions qu’ait connues la peinture.

L’oeuvre de Caude Rutault est importante car elle ne propose rien d’autre qu’une nouvelle politique de la peinture que l’exposition du Centre Pompidou entend rendre pleinement sensible. Politique non par son contenu, mais à un niveau plus profond : par la pratique nouvelle qu’elle induit, par la redistribution radicale des rôles qu’elle propose sur la scène de l’art.