Légendes de gauche à droite : 1/ Cléopâtre dans le Grand Hall. © DR. 2/ Bourdelle, sa femme et sa fille dans l’atelier de peinture, vers 1912. © Musée Bourdelle/Roger Viollet. 3/ Rhodia, Cléopâtre et Antoine Bourdelle aux ateliers. Photographie anonyme (tous droits réservés), années 1920. © Musée Bourdelle/Roger Viollet.
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extrait du communiqué de presse :
Commissaires Madeleine Blondel, conservateur en chef du Patrimoine honoraire Amélie Simier, conservateur en chef du Patrimoine, directrice des musées Bourdelle et Zadkine Annie Barbera, responsable des archives, de la bibliothèque et de la documentation au musée Bourdelle
Fille très aimée du sculpteur Antoine Bourdelle, Rhodia (1911-2002) a vécu une enfance choyée dans l’atelier de son père – le musée Bourdelle d’aujourd’hui.
Sa mère Cléopâtre, son époux Michel Dufet et elle-même, n’auront de cesse de préserver la mémoire de l’artiste : ils transformeront à force de ténacité et de passion ce lieu de travail et de vie en un sanctuaire ouvert au public ; en exposant, en publiant, en éditant l’oeuvre de Bourdelle, ils la feront rayonner bien au-delà des murs de l’atelier.
Le parcours est conçu comme un fil rouge traversant le musée : en suivant pas à pas cette femme étonnante, le visiteur déambule au gré des souvenirs, des objets, des mots, des images et des voix.
Dévidant le fil de cette mémoire jusqu’à son coeur le plus intime, l’exposition agit comme un révélateur : elle jette un jour nouveau sur la naissance d’un musée d’artiste.
L’atelier de la mémoire
Son appartement conservait ses effets personnels mais aussi ses dessins d’enfant pieusement rassemblés par son père, ses peintures, sa correspondance, les albums de photographies qui donnent vie aux gestes familiaux, ses mémoires qui, après ceux de sa mère Cléopâtre, relatent les événements marquants d’une vie tout à la gloire du maître. Ces photographies, ces souvenirs, ces mémoires cités en italique sur les panneaux et cartels, rythment le parcours de visite.
« Peintre de génie », selon son père, elle abandonne ses pinceaux pour mieux remplir sa mission. Présente aux côtés de sa mère à la suite de la mort du sculpteur en 1929, elle la soutient dans son combat pour faire de ce lieu un musée.
Devenue conservateur à la mort de Cléopâtre en 1972, elle n’aura de cesse de développer la collection, d’enrichir le parcours muséographique, de constituer une documentation, d’organiser des expositions, de maintenir des liens avec les élèves de Bourdelle. Elle se montre soucieuse de faire rayonner l’oeuvre à travers le monde par des expositions certes mais aussi par des ventes afin que Bourdelle soit présent dans les grands musées.
Sa propriété du Coudray, aménagée avec talent par son mari Michel Dufet, est une galerie de plein air qui donne à voir les sculptures dans un écrin de verdure. Elle se bat aussi pour agrandir le musée afin de présenter des œuvres monumentales.
Atelier de la mémoire, cette exposition propose un parcours à travers le musée dont le guide en serait Rhodia elle-même ; un guide imprégné d’amour filial qui révèle avec pudeur une histoire intime : le quotidien d’une femme qui consacre sa vie à la gloire de son père.
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