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“FLASH !” Avoir 10 ans c’est éblouissant
à la galerie Sit Down, Paris

du 7 janvier au 6 février 2016



www.sitdown.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Françoise Bornstein, le 8 janvier 2015.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Richard Schroeder, A dark and blurry summer #1. © Richard Schroeder, courtesy galerie Sit Down.
2/  Jean-Gabriel Lopez, #26, série Héliographie. © Jean-Gabriel Lopez, courtesy galerie Sit Down.
3/  Camilla Pongiglione, Anatomie #15, 2013. © Camilla Pongiglione, courtesy galerie Sit Down.

 


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Interview de Françoise Bornstein, directrice de la galerie Sit Down,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 janvier 2016, durée 13'44". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Exposition collective pour fêter les 10 ans de la galerie Sit Down avec :
Anton, Aurore Bagarry, Geoffroy de Boismenu, Jérôme Brézillon, François Delebecque, Giorgia Fiorio, Flore, Dolph Kessler, Jean-Gabriel Lopez, Robert McCabe, Yan Morvan, Isabelle Nori, Camilla Pongiglione, Agnès Propeck, Salvatore Puglia, Alisa Resnik, Myriam Richard, Richard Schroeder, Sacha Van Dorssen, Laure Vasconi, Tom Wood.



D’où jaillit la lumière ?

D’un corps surexposé dont le détail saillant force l’anatomie vers une abstraction qu’on ne lui concédait pas au départ ? Ou bien à travers des visions noctambules depuis lesquelles la source lumineuse, devenue balise, surgit de l’obscurité pour nous faire découvrir les signes d’une sémantique urbaine ? A moins que cela provienne de ces paysages inondés de soleil, qui caressant le motif à la manière impressionniste, s’étirent en large spectre sur une nature encore silencieuse et paisible.

Pour ses dix ans, la galerie Sit Down a décidé de fêter l’événement en prenant pour thème l’éblouissement. Une notion intrinsèquement liée au médium photographique s’il en est, puisque cette écriture de la lumière apparaît souvent dans l’image sous forme d’une fulgurance ; plus ou moins nimbée, plus ou moins précise. Une quinzaine de photographes sont donc réunis ici sous l’égide de l’étincelant. Qu’il s’agisse d’une lumière diffuse à travers les déclinaisons de gris arborées par les paysages de Robert McCabe, ou des reflets miroitants des chevelures scintillantes chez Myriam Richard, la brillance est toujours cette apparition. Mais là où il convient d’avouer le caractère fugitif du phénomène optique, il ne se fait pas toujours total. L’éblouissement sait aussi s’immiscer en fin faisceau à travers les rideaux d’une chambre, s’érigeant entre l’intimité des corps comme chez Richard Schroeder, ou bien secrètement par le biais d’une source tamisée sous la tente chez Agnès Propeck. Car c’est tapi dans l’ombre que la lumière se transforme en illuminations. En dernier messager - c’est un mirage qui vient forcer les noirs profonds des déserts - une percée dans la nuit sombre des mondes d’Alisa Resnik.

Qu’il soit à l’origine d’une fascination ou rendu responsable de l’aveuglement qu’il provoque – tel qu’il est suggéré par ce portrait de Camilla Pongiglione dont le flash empêche de deviner le visage, c’est dans tous les cas un échantillon de la photographie contemporaine qui nous est donné de voir rassemblé ici. Une photographie dans tous ses états, tant par la multitude des genres représentés que des techniques employées : du tirage argentique aux impressions jet d’encre, en passant par les techniques mixtes de Salvatore Puglia. Mais aussi du nu au paysage, de la prise de vue nocturne à la mise en scène léchée d’un Dolph Kessler par exemple, qui, avec sa très grinçante et très équivoque Art Fairs Revisited, pose à nouveau la question du regardeur.

S’asseoir et prendre le temps de découvrir, voilà le maître mot qui a accompagné Françoise Bornstein, directrice de la galerie durant ces années de soutien à la photographie contemporaine. Et si la galeriste est animée par l’envie de partager sa passion pour ce médium, elle l’applique en défendant des artistes à l’écriture diverse, notamment la jeune photographie lorsqu’elle décide de soutenir le récent travail d’Aurore Bagarry ou de Camilla Pongiglione mais aussi en choisissant de représenter en France des photographes tels que Giorgia Fiorio, Robert McCabe et Alisa Resnik. Ou encore Tom Wood, dont la galerie Sit Down présenta la première exposition personnelle en France en 2011 ; celui dont Vince Aletti, critique photo pour le New Yorker, écrivait qu’il avait rendu l’oeuvre de Martin Parr “formaliste“. A leurs côtés, Sacha Van Dorssen et Jérôme Brézillon pour ne citer qu’eux, font partie de l’équipe de cette écurie étonnante à qui l’on souhaite, tout autant que les dix années précédentes, de continuer à faire la lumière sur les visages photographiques de demain.

Fanny Lambert