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“Faire le mur” 4 siècles de papiers peints
au Musée des Arts Décoratifs, Paris

du 21 janvier au 12 juin 2016



www.lesartsdecoratifs.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 20 janvier 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Dessinateur : Joseph Fuchs, L’Eden, 1er tableau (lés 1 à 4), Manufacture Jules Desfossé, papier à pâte mécanique, impression à la planche de bois, 1861. © Les Arts Décoratifs, Paris, Photo : Jean Tholance.
2/  Dessinateurs : Léonore Fini et Jacques Hincelin, Lendemain de fête, Société française des papiers peints SANITEX, collection « Edition d’art », papier à pâte mécanique, impression au cylindre, 1948. © Les Arts Décoratifs, Paris Photo : Jean Tholance.
3/  Dessinateur et éditeur, Henri Sauvage, papier teinté, impression au pochoir, 1905. © Les Arts Décoratifs, Paris, Photo : Jean Tholance.

 


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Interview de Véronique de la Hougue, commissaire des expositions,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 janvier 2016, durée 10'21". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire :
Véronique de la Hougue, conservatrice en chef - département Papiers peints - musée des Arts décoratifs
Scénographie : Philippe Renaud




Du 21 janvier au 12 juin 2016, le musée des Arts Décoratifs accueille l’exposition « Faire le mur, Quatre siècles de papiers peints ». Présenté dans les galeries d’études, cet événement révèle le fonds exceptionnel du département des papiers peints, en rendant publiques trois cents pièces emblématiques de la collection qui compte aujourd’hui plus de 400 000 oeuvres en réserve. L’exposition juxtapose et compare des productions issues d’origines et de périodes différentes afin d’illustrer un large éventail de styles et de savoir-faire en usage du XVIIIe siècle à nos jours. L’ensemble exposé met ainsi en lumière la place majeure du papier peint dans l’histoire des arts décoratifs, tout en insistant sur les points forts de cette collection qui est la plus importante conservée au monde.

Le titre de l’exposition, « Faire le mur », fait référence aux différents usages permis par le papier peint qui participe à la construction et à l’ornementation d’une paroi murale. À travers plusieurs thématiques développées dans six salles dédiées à l’événement, techniques et époques se mêlent sans ordre chronologique. Des papiers anciens côtoient des pièces contemporaines afin d’illustrer les méthodes de production, les typologies et les formes se répètent, qui changent ou évoluent au rythme de l’histoire de l’art. Le papier peint n’est pas juste une surface couvrante. Il crée des univers nouveaux, des sensations ou encore des ambiances nécessitant des procédés de fabrication complexes. Les motifs, les rendus chromatiques et lumineux, transforment notre perception de l’espace, jusqu’à même laisser apparaître des architectures fictives et des effets de trompe-l’oeil. Ces différents types de papiers sont, certes, les témoignages d’une richesse créative, mais ils sont avant tout des acteurs iconiques dans l’histoire des styles et des tendances, reflétant ainsi le goût et les moeurs d’une époque.

La première salle, au titre évocateur « Anoblir le mur », renvoie à une expression utilisée par les spécialistes qui définissent « l’anoblissement » comme étant un procédé d’embellissement des tissus. Dans le cadre de l’exposition, ce terme est cette fois-ci appliqué au papier peint, afin d’insister sur la capacité de ce dernier à enjoliver les parois murales. Ces attributs de l’ornementation sont illustrés par des pièces maîtresses, telles que les impressions en arabesque du XVIIIe siècle réalisées par la célèbre manufacture Réveillon ou encore par des créations contemporaines du Studio Job et Timorous Beasties. En respectant les normes esthétiques établies, le papier peint est non seulement un objet décoratif, mais il est plus généralement le reflet d’une culture et d’un art de vivre. La deuxième salle, « Imaginer le mur », met l’accent sur les genres artistiques inventés et réinterprétés au fil des siècles, avec des papiers peints tels que ceux d’André Groult, Emile-Jacques Ruhlmann, André Mare, René Fumeron et Léonor Fini. Ces oeuvres évoquent certains savoir-faire traditionnels, mais également des approches novatrices offrant un nouveau souffle à la décoration d’intérieur.

Tout en répondant aux goûts et aux critères de beauté d’une époque, le papier peint a également la capacité de solliciter l’imagination, voire même d’altérer notre impression spatiale d’un lieu. « Déguiser le mur », est une salle qui rend hommage au trompe-l’oeil à travers des créations des XVIIIe et XIXe siècles, comme celles des manufactures Desfossé & Karth, mais aussi Dufour & Leroy. Dentelles et draperies peintes donnent ainsi l’illusion d’un jeu de textures et de volumes qui transforment la planéité du mur. Dans cette même veine, « Raconter le mur » réunit des papiers peints qui renvoient à différents courants stylistiques de l’histoire de l’art. L’étrusque, le néo-classique, le néo-gothique ou encore l’orientalisme, sont des références essentielles pour des manufactures de renoms telles que Délicourt ou Desfossé & Karth, Lapeyre, Sanderson ou encore Zuber. Appliqués sur la paroi, ces ornementations et structures architecturales peintes créent des effets d’optique en ouvrant le mur vers des horizons pourtant factices. Ces recherches autour du dessin et du motif, vont également de pair avec des expérimentations dédiées aux matières et textures. Les deux dernières salles venant clôturer l’exposition ‒ « Inspirer le mur » et « Jouer le mur » ‒ réunissent des productions où le papier laisse place à d’autres matériaux. Le carton, le cuir, ou encore des substances métallisées, libèrent le mur des formes et des méthodes classiques. De nombreux créateurs participent au renouvellement des motifs, comme c’est le cas des éditeurs de Piero Fornasetti, Jean-Charles de Castelbajac et Christian Lacroix. Le papier peint n’est plus juste un ornement, il est une installation murale, jusqu’à même être une oeuvre d’art à part entière.




À voir également : Tissus inspirés : Pierre Frey du 21 janvier au 12 juin 2016

Commissaires :
Véronique de la Hougue, conservatrice en chef - département Papiers peints - musée des Arts décoratifs
Sophie Rouart, responsable du patrimoine Pierre Frey
Scénographie : Philippe Renaud




Du 21 janvier au 12 juin 2016, le musée des Arts Décoratifs accueille l’exposition « Tissus inspirés, Pierre Frey ». Installé dans les galeries d’études, cet événement est le premier grand hommage jamais rendu à cette figure majeure de la décoration intérieure. À travers un parcours chronologique retraçant 80 années de création, oeuvres et savoir-faire définissant l’esprit et le regard de Pierre Frey sont ainsi mis en lumière. Cette présentation inédite de tissus et de papiers peints côtoie non seulement les collections permanentes du musée, mais également des travaux d’artistes contemporains réunis en exclusivité pour l’occasion. Ces derniers permettent de se rendre compte de l’impact considérable de Pierre Frey sur les pratiques artistiques actuelles. En célébrant l’histoire et l’identité de cette Maison, cette exposition plonge le visiteur dans les coulisses du métier d’éditeur de tissus d’ameublement et de papiers peints afin de révéler ses sources d’inspiration et ses méthodes de production.

Cette exposition révèle les plus belles réalisations conçues par la Maison Pierre Frey depuis 1935. En se déployant dans six salles, l’ensemble présente près de deux cents travaux issus des collections du créateur, mettant ainsi en avant l’éclectisme et les collaborations artistiques qui ont jalonné son histoire. Né en 1903, il fait ses premiers pas dans le monde des tissus d’ameublement à l’âge de 17 ans, en tant que coupeur pour la Maison Burger. Il devient ensuite directeur de la Maison Lauer où il rencontre le dessinateur Jean Chatanay, avec lequel il s’associe pour créer leur propre société. En 1937, après avoir racheté les parts de son collaborateur, il inaugure la Maison Pierre Frey, installée au 47 rue des Petits-Champs, où se trouve encore le siège social de l’établissement. Les valeurs qu’il instaure à l’époque demeurent aujourd’hui intactes grâce à ses trois petits enfants et son fils, Patrick Frey qui est responsable de la Maison depuis 1975. Dès la première salle sont expliquées les étapes et les méthodes nécessaires à l’élaboration d’un textile initiant ainsi le visiteur au métier d’éditeur de tissus. Grâce à l’intervention d’un dessinateur, d’un tisserand et d’un imprimeur, Pierre Frey mène un travail d’équipe, où l’implication de chacun est essentielle pour répondre à son exigence de qualité. De l’ébauche au produit fini, les pièces exposées enrichies de motifs, de couleurs et de matériaux variés sont mêlées pour évoquer l’identité stylistique du créateur. La suite du parcours de l’exposition présente des textiles et des papiers peints emblématiques, disposés aux côtés d’oeuvres du musée des Arts décoratifs. L’association des créations Pierre Frey avec ces objets permet d’insister sur les contextes historiques et artistiques dans lesquels ces travaux ont été réalisés et de faire revivre les goûts et les tendances de temps révolus.

Cette approche historique du travail de Pierre Frey est également revisitée par une vision contemporaine, afin d’insister sur la modernité de son travail qui reste au coeur de l’actualité. Cette présentation est complétée par l’accrochage de quatre collections capsules de designers contemporains qui rendent hommage à Pierre Frey. Dans l’espace dédié à la période 1935-1959, Julien Colombier crée ainsi un imprimé aux couleurs franches réagissant différemment aux lumières ultraviolette, offrant une perception changeante de l’étoffe en fonction de l’éclairage. En regard des créations des années 1960-1979 de Pierre Frey, Benjamin Graindorge expose un papier peint pour lequel il a choisi de travailler sur des problématiques de perception visuelle et choisit le pixel comme unité, rejoignant ainsi l’esprit de l’Op’ Art du début des années 1970. Quant à Marcel Wanders, il vient revisiter les travaux des années 1980-1999, pour réinterpréter le thème de la fleur, un motif permanent. Et enfin, Nao Tamura, en résonnance aux étoffes de la Maison Pierre Frey des années 2000-2015, puise dans son univers personnel pour créer un jacquard où le thème de la nature est omniprésent. Pour ce projet, la Maison a souhaité que le tissu soit réalisé dans son usine située dans le nord de la France. L’exposition se termine avec un hommage à la Maison Pierre Frey rendu, cette fois-ci, par sept artistes d’univers et de nationalités différents. Chacun a été sollicité pour travailler sur les concepts de la maison : la couleur, l’encre, l’histoire, la matière, le motif et le bruissement de l’étoffe. Julien Salaud, Peter Gentenaar, Michelle Taylor-Dorset, ou encore Paule Riché, Kumi Yamashita, et enfin Memo Akten et Label Dalbin, font revivre, tout en le métamorphosant l’esprit créatif de la Maison Pierre Frey qui allie tradition et modernité tout en étant tournée vers l’avenir.