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“Denis Savary” Jour blanc
au Centre culturel Suisse, Paris

du 22 janvier au 3 avril 2016



www.ccsparis.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Denis Savary, le 22 janvier 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Denis Savary, Dimanche, 2016.
2/  Denis Savary, Carmila, 2016. Photo : Marine Peixoto & Caroline Cutaia.
3/  Document préparatoire d’après une photographie d’Henri Stierlin tirée de la couverture du livre "Architecture universelle - Monde Grec", édition Office du livre, Fribourg, 1964.

 


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Interview de Denis Savary,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 janvier 2016, durée 16'50". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

“Touche-à-tout subtil et protéiforme, Denis Savary fourmille d’idées, jongle avec les références, crée des atmosphères et donne plusieurs vies à ses oeuvres. Ce fin connaisseur de l’histoire de l’art propose une exposition aux narrations croisées qui se nourrissent les unes les autres.” Entretien avec l’artiste par Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser pour le phare n° 22.

La pratique de Denis Savary est multiple. Elle se décline tant en dessins, vidéos, installations, qu’en scénographies ou mises en scène. Chaque exposition est une narration, où ses oeuvres convoquent une multitude de références aux croisements de la science, des beaux-arts, de la zoologie ou de la littérature. Son projet pour le CCS, composé de plusieurs oeuvres inédites, démontre un intérêt particulier pour l’architecture, qu’elle soit d’inspiration classique (un temple grec), Renaissance (les jeux d’eau des jardins de la Villa d’Este) ou populaire (une maison de poupée). Il accumule les indices d’un univers dans lequel les coïncidences sont volontaires et les échos infinis.

À voir également, la pièce Lagune mise en scène par Denis Savary, les 22 et 23 mars à 20h.

Une monographie, Jour blanc, éditée par le CCS, paraît en mars. Avec le soutien du Service des affaires culturelles de l'Etat de Vaud.

La Galerie Xippas présente du 23 janvier au 5 mars une exposition consacrée à Denis Savary.




Extrait de l’entretien avec à Denis Savary par Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser pour le phare n° 22.


CCS / Ton exposition au CCS est constituée en majorité de nouvelles oeuvres. Parmi elles, tu as imaginé une installation intitulée Loggia, qui se déploie sur les deux grands murs de la salle. Quelle est l’histoire de cette oeuvre ?

Denis Savary / Il s’agit d’un ensemble de grandes formes découpées dans des matelas qui reprennent les espaces vides entre les colonnes du temple d’Héra dans la zone de Paestum au sud de l’Italie. Un temple grec que j’ai découvert sur la couverture d’un livre de George Hersey The Lost Meaning of Classical Architecture, Speculations on Ornament from Vitruvius to Venturi. Les formes qui apparaissaient en creux sur l’image ont particulièrement retenu mon attention. Elles semblaient dessiner des figures.

J’avais déjà travaillé sur ce type de motif avec le projet Charbons, un ensemble de figures en bois carbonisé sur la tête desquelles étaient placés des pans de façades. Une fois rassemblées, ces pièces constituent une sorte de village en ruine. Dans Loggia, une fois accrochées côte à côte, ces figures produiront l’image d’une architecture fantôme, dont on n’aurait gardé que les fenêtres. Ces ouvertures matérialisées par les matelas proposeront une vue opaque et cotonneuse sur l’extérieur, qui renverra directement au titre de mon exposition, Jour blanc, qui, lui, évoque un phénomène bien connu des hivers alpins.

Jour blanc était également le titre d’une de mes installations murales réalisées lors de ma récente exposition au Mamco. Il s’agissait d’un crépi blanc pailleté de verre, qui renvoyait à un souvenir d’un quatrième étage ouvert sur l’extérieur avec des baies vitrées donnant sur le Salève et les Alpes. J’ai souhaité réemployer ce titre pour cette exposition au CCS, car j’aimais bien l’idée de proposer, à nouveau, un curieux effet d’intérieurextérieur, qui est le propre aussi de la position qu’occupe le Centre culturel suisse à Paris, pour nous, les artistes suisses.


CCS / Au centre de l’espace, tu places deux fontaines circulaires illuminées. Quelle est l’inspiration de cette oeuvre ?

Denis Savary / Il s’agit d’une chose récurrente dans mes expositions. En 2007, j’avais déjà placé deux fontaines dans l’espace central du Musée Jenisch. Elles étaient disposées au milieu d’un ensemble de bustes issus de la collection. Ensuite, à la Kunsthalle de Berne (2012), deux nouvelles fontaines nous accueillaient en descendant les escaliers, elles prolongeaient l’ambiance de ma vidéo Le Must, qui était projetée au mur et qui montrait une discothèque déserte filmée en plan fixe. Plus globalement, j’y lis l’idée d’un jaillissement contenu, d’une forme expressive enfermée dans une enveloppe. J’y vois une métaphore de mes oeuvres, spécialement de mes sculptures, à l’image de ma pièce Feu d’artifice, qui évoque une pyrotechnie froide contenue dans des volumes opalins en verre soufflé. Mes expositions sont comme des installations, des oeuvres qu’il serait possible de visiter de l’intérieur. D’un point de vue sonore, les clapotis des fontaines et la présence absorbante des matelas au mur devraient produire une ambiguïté et conforter le spectateur dans son impression d’entredeux.

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