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“Michel Le Belhomme” Mouvements de terrain
à la galerie binôme, Paris

du 28 janvier au 26 mars 2016



www.galeriebinome.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Valérie Cazin et Michel Le Belhomme, le 28 janvier 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Michel Le Belhomme, Les deux labyrinthes #6, 2014.
2/  Claire Laude, L'arbre, série When water comes together with other water, 2012-2015.
3/  Anais Boudot, Felures, 2014.

 


1800_Michel-le-Belhomme audio
Interview de Michel Le Belhomme, photographe et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 28 janvier 2016, durée 17'15". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Michel Le Belhomme et Valérie Cazin
Scénographie : Michel Le Belhomme




Avec Michel Le Belhomme • Anaïs Boudot • Claire Laude • Alexandra Pouzet

La Galerie Binôme ouvre la programmation 2016 avec Michel Le Belhomme, récent lauréat du Solas Photography Prize, lequel conçoit l’exposition Mouvements de Terrain en confrontant sa série Les deux Labyrinthes aux travaux photographiques d'Anaïs Boudot, Claire Laude et Alexandra Pouzet.

Analyse de la représentation du paysage et du rapport au territoire, l’exposition se construit à partir des décalages, des glissements et des tangentes opérés entre les oeuvres et les univers respectifs des quatre artistes. Par delà la diversité des échelles de leurs interventions - à même le terrain (Alexandra Pouzet & Claire Laude), la maquette (Michel le Belhomme) ou le plan du papier photographique (Anaïs Boudot & Michel Le Belhomme) - leurs images naissent dans un geste et une ambition analogue de requalification des surfaces.

Plis, cassures, découpes et tracés creusent des circulations internes et ouvrent des points de passage entre les oeuvres exposées. Mouvements de Terrain dessine une tectonique du paysage, le relief d’un champ transversal comme espace de métamorphose.




Espace photogénique par excellence, empreint d’un romantisme historique, la représentation du paysage s’articule le plus souvent sous l’angle du contemplatif et du vertigineux. Or à mes yeux, une représentation s’affirme et se libère dans sa capacité à se mettre en conflit avec son référent et la création s’incarne par une faculté à analyser et déconstruire. L’exposition Mouvements de Terrain s’inscrit et revendique cette mise à distance. Chaque artiste s’approprie le paysage comme Terrain de recherche, l’expérimente comme une matière brute du visible pour opérer une mise en mouvement de la représentation.

Que l’approche soit structurelle, physique, intime ou littérale, elle développe une vision périphérique du paysage, détournant le réel photographique. Il est proposé de dépasser une simple déambulation narrative au sein de ce registre formel du territoire, au moyen d’une collision dialectique et syntaxique avec celui-ci. Les images relèvent ainsi davantage du balancement et de la transformation que de la captation brute. Chacun à sa manière fait oeuvre d’intensification ou d’effacement du sujet. Pour échapper à la passivité de la simple vision, il s’agit donc de remodeler la logique apparente de notre perception du réel, par une mise hors champ et hors cadre du paysage. Par des jeux d’hybridations et de mutations, chacun propose ainsi une mise en regard dysfonctionnelle.

L’ambition de cette exposition n’est pas seulement d’associer ainsi des pratiques singulières ou de casser la logique élémentaire d’une présentation linéaire et unilatérale, mais d’offrir une expérience exclusive de prolongements et de débords. La circulation scénographique, basée sur des dialogues croisés et des confrontations, procède autant de glissements de regards que d’actes photographiques. Parce qu’au delà de la pluralité des pratiques et des esthétiques, chacun de nous éprouve la nécessité de faire qu’une photographie ne soit pas simplement une image.

Michel Le Belhomme, janvier 2016.