contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Gérard Fromanger” article 1918
au Centre Pompidou, Paris

du 17 février au 16 mai 2016



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, séance de tournage, le 15 février 2016.

1818_Gerard-Fromanger1818_Gerard-Fromanger1818_Gerard-Fromanger

Légendes de gauche à droite :
1/  Gérard Fromanger, En Chine, à Hu-Xian, 1974. Série « Le désir est partout », Huile sur toile, 200 x 300 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, achat de l'Etat, 1975. © Gérard Fromanger, 2016. © Collection Centre Pompidou/Dist. RMN-GP. photo Philippe Migeat.
2/  Gérard Fromanger, Album Le Rouge, 1968. 21 affiches sérigraphiées. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, don de l’artiste, 2006. © Gérard Fromanger, 2016. © Collection Centre Pompidou/Dist. RMN-GP. photo Georges Merguerditchian.
3/  Gérard Fromanger, Peinture-Monde, Blanc de titane, 2015. Série « Le coeur fait ce qu’il veut ». Acrylique sur toile, 200 x 300 cm. Collection Leïla Voight. © Gérard Fromanger, 2016. © Collection Centre Pompidou/Dist. RMN-GP. photo Bertrand Prévost.

 


1818_Gerard-Fromanger audio
Interview de Michel Gauthier, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 février 2016, durée 9'32". © FranceFineArt.

 


1818_Gerard-Fromanger audio
Interview de Gérard Fromanger,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 février 2016, durée 20'42". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Michel Gauthier, conservateur au musée national d’art moderne



Le Centre Pompidou consacre une exposition à l’oeuvre de Gérard Fromanger.

Entre 1964 et 2015, à travers un parcours thématique composé d’une cinquantaine de peintures, de deux sculptures, d’une dizaine de dessins et d’un film, dans les espaces réunis de la galerie du musée et de la galerie d’art graphique, cette rétrospective inédite invite le public à découvrir les différentes expressions d’une dualité au coeur de l’art de Gérard Fromanger : la passion picturale et le souci du monde.

Le nom de Gérard Fromanger, sitôt prononcé, convoque pêle-mêle des images et des références, des thèmes et des figures : mai 68, des silhouettes rouges, des scènes de rue, Prévert, Godard, Deleuze, Foucault, le photoréalisme, la Figuration narrative, la peinture et la politique. Ces associations recomposent le décor et recréent l’atmosphère dans laquelle l’œuvre de Gérard Fromanger gagne une large reconnaissance dans les années 1970. Elles ne suffisent pas à définir le projet qui, par-delà les mutations fréquentes que l’oeuvre a connues, et tout au long d’un demi-siècle, affirme sa permanence : une peinture ouverte sur le monde et en même temps pleinement consciente d’elle-même.

Le catalogue de l’exposition est publié par les Éditions du Centre Pompidou, sous la direction de Michel Gauthier, commissaire de l’exposition.




Extrait du catalogue avec le texte de Michel Gauthier, commissaire de l’exposition

Des rhizomes pour dériver
« Une toile monumentale – 320 x 920 cm – dont la surface est divisée en plusieurs dizaines de cases d’inégales dimensions, certaines se chevauchant. Matériel de guerre, monuments, figures de toutes origines, humaines ou animales, peintre au travail ou macules de peinture, autant de vignettes que des lignes de couleur relient en un flux déhiérarchisé d’informations. On pense au microprocesseur de Et toi mon amour mon coeur ma vie et toi (1978). De toutes les couleurs, peinture d’histoire retrouve magistralement le fil perdu de « Tout est allumé ». Fromanger n’a pourtant pas quitté Sienne. En 1971, des passants déambulaient devant les vitrines des grands boulevards. Vingt ans après, ce sont les données qui circulent, qui passent. Images d’avions de chasse, de pyramides d’Égypte ou d’abstraites éclaboussures de couleur que l’empire postmoderne des signes traite tout uniment. Dans « Hommage à François Topino-Lebrun », Fromanger voulait que la peinture d’histoire fût aussi une histoire de peinture.

La peinture d’histoire trouve maintenant sa légitimité dans le primat des images et des signes dans les affaires du monde. Une autre oeuvre de la série « Quadrichromies » offre un étonnant contrepoint à De toutes les couleurs, peinture d’histoire. Dans un format identique, Noir, nature morte se donne comme une histoire de la peinture, sans couleurs. En 1968, Joseph Kosuth fit de la définition du mot « art » dans le dictionnaire une œuvre d’art. C’est une longue liste de noms de peintres. Pour quelques-uns d’entre eux, nous serions bien incapables de les associer à une oeuvre précise. Si le monde s’efface derrière les pictogrammes censés le représenter, la peinture pourrait bien devenir une simple suite de patronymes.

La même série « Quadrichromies » compte également deux portraits, Gilles et Félix. Les visages des deux amis de Fromanger, Deleuze et Guattari, sont dessinés au moyen de ces lignes qui parcourent De toutes les couleurs, peinture d’histoire. En 1982 déjà, pour le grand dessin Anna, l’artiste avait expérimenté cette technique : le visage naît de la rencontre de multiples lignes qui ailleurs sur le papier suivent leur cours, libéré de toute préoccupation représentative. La primauté de la ligne n’est ici pas indifférente. »