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“Jean-Michel Alberola” L’aventure des détails
au Palais de Tokyo, Paris

du 19 février au 16 mai 2016



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 février 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jean-Michel Alberola, Je suis un objet visible de votre puissance d’achat, 1999. Huile sur toile. 23,5 x 18,5 cm. Collection particulière. Photo : Bertrand Huet / Tutti. ADAGP, Paris 2016.
2/  Jean-Michel Alberola, Celui qui stratège, 2001-2002. Huile sur toile. Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris & Brussels. ADAGP, Paris 2016.
3/  Jean-Michel Alberola, Donne moi de l’air, 2002. Aquarelle. Courtesy de l’artiste. ADAGP, Paris 2016.

 


1820_Jean-Michel-Alberola audio
Interview de Katell Jaffrès, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 février 2016, durée 5'44". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Saison Arpenter l’intervalle – du 19 février au 16 mai 2016



L’art n’a pas seulement une histoire, il a aussi une géographie. Ses territoires ont les noms des grandes disciplines : sculpture, peinture, cinéma par exemple. Certains artistes explorent les richesses de ces techniques, d’autres arpentent les intervalles entre ces savoirs. Ce sont ces artistes liminaux que cette saison rassemble, ceux qui renouvellent leur champ en prenant, depuis l’ailleurs, leur élan.

Le politique, la littérature, le cinéma permettent à Jean-Michel Alberola, comme à Stéphane Calais, d’affirmer la nécessité pour le peintre d’une « extension de la vision latérale ».

L’intérêt de Florian et Michael Quistrebert pour les aberrations de la perception leur permet de dissoudre le pictural dans le mental. Sara Favriau fait de ses sculptures des instruments d’optique pour percevoir autrement les mondes des autres. Louidgi Beltrame contraint les actions passées à devenir véritables et vécues. Simons Evans enregistre rigoureusement les évènements de sa vie intérieure.

Afin d’apporter au visiteur une intensité renouvelée, des artistes ont conçu des œuvres dispersées dans les intervalles du Palais. Ce sont, sur le mode de l’anémochorie – la dispersion des graines par le vent - des forces qui essaiment : ainsi des oeuvres de Stéphane Calais, Vivien Roubaud, Shana Moulton, Babi Badalov et Martin Soto Climent.

Jean de Loisy




Jean-Michel Alberola - L’aventure des détails
Commissaire : Katell Jaffrès




« Je ne fais que des détails, je ne fais que ça. Je compte simplement sur l’addition des détails ». 1

Jean-Michel Alberola (né en 1953 en Algérie, vit à Paris) est à la fois l’un des artistes français les plus connus et les plus mystérieux de sa génération. Le Palais de Tokyo l’invite à réaliser une exposition personnelle d’envergure, la première à Paris depuis sa rétrospective au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, il y a près de 20 ans.

Politique, poétique, engagée et profonde, l’oeuvre de Jean-Michel Alberola est une étendue qui lui permet de réagir par l’art sur le réel, les sentiments et l’état du monde – les questions migratoires présentes dans son travail depuis plus de 10 ans, la société de consommation, le capitalisme –, à travers des peintures, des néons, des films, des textes, des objets, des installations, des sculptures, des murs peints, des éditions et des tracts.

Mettant en scène de nombreuses oeuvres inédites, dont un film sur Saint François d’Assise évoquant sa réflexion sur la pauvreté, une lithographie représentant la reine Zenobie de Palmyre, et « Passage de frontière », un monumental dessin sur tissu sur la question du déplacement, en dialogue avec de précédentes créations, parmi lesquelles l’intégralité de ses Néons, ainsi que plusieurs grandes peintures murales, l’exposition initiera un voyage qui stimulera le regard et la pensée.

Convoquant au fil de son parcours les figures de penseurs majeurs, de Robert Louis Stevenson à Guy Debord, de Franz Kafka à Karl Marx, l’exposition formera ainsi le point de départ d’une réflexion plus large sur l’histoire et l’état du monde, sur le temps ou sur les déplacements, des plus infimes aux plus actuels.

Évoluant entre réflexions artistiques et questionnements politiques, entre conceptualisme, abstraction et figuration, l’oeuvre de Jean-Michel Alberola, unique et percutante, n’est jamais dénuée d’humour. L’artiste travaille par morcellement et superpositions, alliant le verbe au langage des formes. Associant des fragments de corps ou de géographies à des énoncés ou des injonctions ambigües, telles La sortie est à l’intérieur ? ou Ni la loi, ni la grâce, il compose autant de rébus philosophiques qui questionnent notre regard tout comme le rôle de l’art dans la société.

L’exposition personnelle de Jean-Michel Alberola au Palais de Tokyo entend cartographier la diversité méconnue de son travail, en arpentant avec lui les intervalles entre esthétique, politique, et sentiment. « Il y aurait donc une tentative, ici, de démontrer qu’une unité se faufile au milieu de ce désordre. Comme une fourmi qui porterait plus que son poids vers l’entrée de la fourmilière. » 3

« Conçue comme un objet pensant, L’aventure des détails invite le regardeur à se déplacer et à déplacer son regard. Chaque oeuvre peut se lire comme le détail d’un rébus. Autonome en soi, leur réunion crée cependant du sens comme un grand ensemble. à chacun d’entrer dans le jeu poétique, littéraire et historique. Ainsi les oeuvres de Jean-Michel Alberola invitent à expérimenter un territoire géographique vaste et sans frontière. Les caractéristiques de sa topographie engagent vers une direction ou une autre, par une ligne droite ou un détour, une ascension ou une descente. » 4

« Alberola est capable de révéler les plus efficaces paradigmes visuels avec seulement quelques inventions d’images-textes sélectionnées avec précision, étonnamment touchantes, énigmatiques et suggestives. Tels les cycles de fresques du Moyen-Âge tardif, (…) ces images–textes donnent, en se concentrant sur les éléments essentiels du message esthétique, une œuvre picturale incroyablement forte et d’une profondeur inoubliable, extrêmement cohérente et pourtant complexe intellectuellement. » 5

L’aventure des détails s’inscrit dans un cheminement initié depuis plusieurs années entre l’artiste et le Palais de Tokyo. Jean-Michel Alberola a conçu en 2012 La Salle des instructions, une salle de conversations dont les peintures murales témoignent d’une réflexion sur l’urgence politique. Les différentes phrases qui y apparaissent, telles « La question du pouvoir est la seule réponse », « Aérer l’âge d’or » ou « Arpenter l’intervalle », deviennent des injonctions lisibles d’un point de vue personnel, philosophique ou politique, préfigurant les grands sujets de l’exposition.

Artiste majeur et inclassable de la scène française, Jean- Michel Alberola s’est fait connaître au début des années 1980 par le retour à la figuration et à la « peinture cultivée ». Ses oeuvres sont présentes dans de grandes collections muséales, en France comme à l’étranger. Des expositions personnelles de son travail ont été récemment organisées au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne et au Musée des Beaux-Arts de Nancy (2008), à la Bibliothèque Nationale de France (2009), et au Forum de la Fondation d’entreprise Hermès, à Tokyo (2009).

On a également pu découvrir ses oeuvres dans le cadre de nombreuses expositions collectives, dont Inside au Palais de Tokyo, De Giacometti à Tapiès, 50 ans de collection à la Fondation Maeght (2014), Mathématiques, un dépaysement soudain à la Fondation Cartier pour l’art Contemporain, Néons à la maison rouge, Les Maîtres du désordre au Musée du Quai Branly (2012) et Eclairage en groupe, co-produite par le FRAC Picardie et la Maison de la Culture d’Amiens en 2012.

1. Citation de l’artiste extraite d’une interview In revue Entre, 2014.
3. Citation de l’artiste extraite de « L’addition des détails. Chapitre Premier », in K.O.S.H.K.O.N.O.N.G, numéro 4, printemps 2014, p. 18.
4. Citation de Katell Jaffrès, commissaire de l’exposition.
5. Lóránd Hegyi in Jean-Michel Alberola, La précision des terrains vagues, Un, Deux... Quatre Editions, 2008, p.