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“Florian et Michael Quistrebert” The Light of the Light
au Palais de Tokyo, Paris

du 19 février au 16 mai 2016



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 février 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Florian & Michael Quistrebert, Vue d’exposition, The end of the night, LACE, Los Angeles, CA (US) 2013. Courtesy galerie Crèvecoeur.
2/  Florian & Michael Quistrebert, Vue d’exposition, Visions of void, Dundee Contemporary Arts, Dundee (UK), 2015. Courtesy galerie Crèvecoeur.
3/  Florian & Michael Quistrebert, Vue d’exposition, Hyperdelia, Galerie Crèvecoeur, Paris, 2015. Photo : copyright Aurélien Mole. Courtesy galerie Crèvecoeur.

 


1821_Quistrebert audio
Interview de Florian Quistrebert,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 février 2016, durée 10'52". © FranceFineArt.
(de gauche à droite : Florian Quistrebert, Jean de Loisy et Michael Quistrebert)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Saison Arpenter l’intervalle – du 19 février au 16 mai 2016



L’art n’a pas seulement une histoire, il a aussi une géographie. Ses territoires ont les noms des grandes disciplines : sculpture, peinture, cinéma par exemple. Certains artistes explorent les richesses de ces techniques, d’autres arpentent les intervalles entre ces savoirs. Ce sont ces artistes liminaux que cette saison rassemble, ceux qui renouvellent leur champ en prenant, depuis l’ailleurs, leur élan.

Le politique, la littérature, le cinéma permettent à Jean-Michel Alberola, comme à Stéphane Calais, d’affirmer la nécessité pour le peintre d’une « extension de la vision latérale ».

L’intérêt de Florian et Michael Quistrebert pour les aberrations de la perception leur permet de dissoudre le pictural dans le mental. Sara Favriau fait de ses sculptures des instruments d’optique pour percevoir autrement les mondes des autres. Louidgi Beltrame contraint les actions passées à devenir véritables et vécues. Simons Evans enregistre rigoureusement les évènements de sa vie intérieure.

Afin d’apporter au visiteur une intensité renouvelée, des artistes ont conçu des œuvres dispersées dans les intervalles du Palais. Ce sont, sur le mode de l’anémochorie – la dispersion des graines par le vent - des forces qui essaiment : ainsi des oeuvres de Stéphane Calais, Vivien Roubaud, Shana Moulton, Babi Badalov et Martin Soto Climent.

Jean de Loisy




Florian et Michael Quistrebert - The Light of the Light
Commissaires : Khairuddin Hori et Hugo Vitrani




« Nous voulons pousser la peinture vers un état de crise. Cela passe par la saturation, l’excès ou le gigantisme, pour montrer quelque chose d’opposé, de plus subtil et invisible. C’est de la peinture et ce n’est pas de la peinture. Peutêtre est-ce plutôt de l’hyper-peinture, car nous tentons d’en saturer les fondamentaux, de forcer les idées de lumière, matière, format, mouvement, perception, à déborder d’elles-mêmes. » 1

Le Palais de Tokyo présente la première exposition monographique d’envergure de Florian et Michael Quistrebert (nés à Nantes en 1982 et 1976, vivent entre Paris et Amsterdam). Le duo fraternel, nommé au prix Marcel Duchamp en 2014, réalise un ensemble d’oeuvres inédites à cette occasion. Mêlant les couleurs, la lumière, la masse et les illusions, les Quistrebert jouent avec l’esprit et la vision du visiteur, entraînant sa perception vers d’autres dimensions.

Invités à investir une surface de 1000 m2 au Palais de Tokyo, ils déploient un vaste théâtre optique au sein duquel lumières, vidéos et peintures conduisent le visiteur à évoluer entre des oeuvres dont l’expérience est troublée par les brillances et les mouvements internes des objets.

Convoquant, parmi d’autres, les fantômes de Malevitch, De Staël, Tàpies et Picasso, ils rejouent dans leurs œuvres de grands motifs de l’art moderne à partir de techniques expérimentales contemporaines, qu’ils associent à une approche singulière de la matière. Leurs peintures, comme leurs vidéos, explorent des effets d’ombre et de lumière pour leur potentiel hypnotisant et fascinant.

Paradoxales, les oeuvres de Florian et Michael Quistrebert évoquent par la peinture l’impossibilité de la saisie du tableau. Depuis plusieurs années, ils en explorent ainsi la perception en le saisissant sous différents aspects, intellectuels, optiques, symboliques ou encore occultes. Les peintures qui naissent de leur collaboration, entamée en 2007, sont parfois encombrées de matière, parfois effacées ou diluées. Elles ne sont jamais ce qu’elles montrent, ou plutôt ne se stabilisent jamais à l’endroit de leur sujet. « Nous avons voulu faire une peinture qui parle d’elle-même plutôt qu’une peinture “à côté” de la peinture. » 2

Une posture née en 2009, lorsque les frères Quistrebert bouleversent leur pratique au cours d’une résidence New York, renouant à leur manière avec un pan de la modernité du début du XXème siècle lié à l’occultisme et au mysticisme. « Toute la part occulte s’est révélée à nous lors de notre séjour à New York : nous cherchions à nous appuyer sur le modernisme, mais un modernisme qui serait habité, hanté. » 3

Parmi la cinquantaine d’oeuvres peintes conçues pour l’exposition, certaines pivotent lentement sur elles mêmes, comme mues par une énergie propre. De grand format, leurs surfaces aux couleurs iridescentes étonnent tant par leur fini brillant, étincelant, que par la manière dont elles reflètent les lumières artificielles et naturelles de leur environnement. Leur lent tournoiement mécanique et la projection d’une vidéo monumentale en fin de parcours perturbent alors l’équilibre et les repères sensitifs du spectateur en immersion.

Bombes de peintures vaporeuses, eau de javel, bière, pâte à modeler, toile de jute, LED colorées, peinture laque pour carrosserie : depuis 2009, Florian et Michael Quistrebert déploient des outils volontairement pauvres pour actualiser, transgresser ou pervertir des samples de l’histoire de l’art. » 4

« Il y a dans ces décompositions iridescentes quelque chose comme une technologie perverse. À moins qu’il ne s’agisse, tout simplement, de paysages lunaires, de prélèvements de croûtes extraterrestres, de surfaces ovni continuant à mettre dans l’espace les derniers faibles signaux de leur incompréhensible message intergalactique. » 5

Nés respectivement en 1982 et 1976, à Nantes, les frères Florian et Michael Quistrebert vivent et travaillent entre Paris et Amsterdam. Tous deux diplômés de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Nantes, ils travaillent ensemble depuis 2007 et ont été nommés au Prix Marcel Duchamp en 2014. Ils sont représentés par les galeries Crèvecoeur (Paris) et Juliette Jongma (Amsterdam). Leurs oeuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques. Des expositions monographiques de leur travail ont récemment eu lieu au Dundee Contemporary Arts à Dundee (Royaume-Uni, 2015), au Domaine départemental de Chamarande (2010), à la galerie Crèvecoeur (Paris) et à la galerie Juliette Jongma (Amsterdam).

On a également pu découvrir leurs oeuvres dans le cadre de plusieurs expositions collectives, dont « Un mural, des tableaux » au Plateau/FRAC Île-de-France, Paris (2015), « De leur temps » au Hangar à Bananes, Nantes, « Le Club des Sous l’Eau » au Palais de Tokyo, « Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement dans l’art. 1913-2013 », aux Galeries Nationales du Grand Palais (2013), « Paris, The End of the Night » au LACE, Los Angeles (2013), « Les Mystères de l’Ouest » au Centre Georges Pompidou / Musée National d’Art Moderne, Paris (2012).


1. Citation des artistes extraite de leur entretien avec Mara Hoberman publié dans leur monographie éditée par le Palais de Tokyo, février 2016
2, 3. Citations des artistes extraites d’un entretien avec Julien Bécourt, Florian et Michael Quistrebert. La clairvoyance de l’ombre, publié en ligne : http://gaite-lyrique.net/article/florian-etmichael-quistrebert
4. Citation de Khairuddin Hori et Hugo Vitrani, commissaires de l’exposition.
5. Jean-Max Colard, « Mercure au Chrome », in Les Inrockuptibles, 8 juillet 2015, n°1023, p. 97.