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“Karoline Schreiber” Quelques trous du cul et un aspirateur automatique
au Centre culturel Suisse, Paris

du 26 février au 3 avril 2016



www.ccsparis.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Karoline Schreiber, le 26 février 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Karoline Schreiber, 13032008, 2008.
2/  Karoline Schreiber, Fur No2, 2015.
3/  Karoline Schreiber, dessin mural.

 


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Interview de Olivier Kaeser, co-directeur du Centre culturel Suisse,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 février 2016, durée 10'12". © FranceFineArt.
(de gauche à droite : Samuel Herzog, Mirjam Fischer, Olivier Kaeser, Karoline Schreiber et Jean-Paul Felley)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Karoline Schreiber pratique principalement le dessin et la peinture. Dans ses dessins, elle développe une méthode intuitive qu’elle nomme « dessin automatique » en référence à l’écriture automatique prônée par les Surréalistes. Depuis 2006, elle conçoit des performances dessinées – la dernière en date a eu lieu au PS1 à l’occasion de la New York Art Book Fair. Pour sa première exposition personnelle en France, elle présente au CCS une série radicale de « portraits » d’anus inconnus. Lors du vernissage, elle réalisera une performance en dessinant à même le sol, avant qu’un aspirateur robot muni de stylos ne prenne le relais en s’activant régulièrement, et de manière aléatoire, jusqu’à la fin de l’exposition.

À voir également, une performance le vendredi 1er avril à 20h : Karoline Schreiber draws while Anders Guggisberg is playing music




Extrait - le phare n° 22 - Trous du cul et automates par Sarah Merten

[…]
Quelques trous du cul est la suite de la série de dessins Sept Barbes célèbres et un trou du cul inconnu (2013), qui juxtapose la pilosité faciale de personnalités connues à un énorme anus. La nouvelle série créée pour l’exposition conserve le réalisme de la représentation : sur des toiles grand format, l’orifice corporel le plus tabouisé est dessiné d’un trait exact et présenté de manière indifférente, presque scientifique. L’agression inhérente au titre vulgaire désignant une personne déplaisante se heurte, dans les immenses représentations, au paysage corporel qui rappelle un cratère et dérive vers l’abstrait.

Le vulgaire et le répugnant, dont la transposition artistique révèle cependant une beauté fascinante, reviennent comme un leitmotiv dans l’oeuvre variée de Karoline Schreiber. De même son intérêt pour le corps humain, notamment féminin – un terrain de négociation des valeurs sociales de beauté, de force et de vitalité.

Dans le groupe des Dessins automatiques – qui, dans un style de bande dessinée, voient le jour quotidiennement depuis quelques années suivant les mêmes conditions formelles –, la lutte pour arriver au corps idéal s’exprime principalement dans l’anormalité de celui-ci. Sur les plus de trois mille six cents dessins accumulés à ce jour, exécutés au feutre noir fin sur papier blanc carré, s’ébattent ici et là, à côté d’ébauches de compositions d’objets et de lignes, des créatures bizarres aux membres d’une énormité caricaturale et présentant des excroissances et des furoncles inquiétants. « Je ne sais pas au départ ce que je vais dessiner, j’aborde la page blanche le plus possible sans idées préconçues », explique l’artiste.

Elle s’inspire ce faisant de l’écriture automatique des surréalistes qui fut adaptée aux arts visuels dans les années 1920 : il s’agit de faire parler l’inconscient, l’onirique et le spontané de la manière la plus libre possible. Karoline Schreiber fait également appel à cette stratégie dans ses « dessins performances » au cours desquels un projecteur permet de suivre en direct, sur un écran, le mouvement de sa main qui dessine.
[…]



Karoline Schreiber (née en 1969) vit à Zurich. Elle a étudié le design graphique à Berne, a vécu plusieurs années à New York, a cofondé le groupe d’artistes femmes mit qui a réalisé des performances dans l’espace public de 2000 à 2008, et a complété sa formation en art à la ZHDK à Zurich en 2011. Elle enseigne le dessin à la HKB de Berne depuis 2001. Quelques expositions personnelles : Stadtgalerie, Berne (2016) ; Galerie Krethlow, Berne (2014) ; Das kleinste Atelier der Stadt, Bahnhof Thalwil (2013). Quelques expositions collectives : Cantonale Berne Jura, Kunstmuseum Thun et Kunsthaus Interlaken (2014) ; Centre Pasquart, Bienne (2013). Performances de dessin : NY Art Book Fair, MoMA PS1, New York ; message salon, Rote Fabrik, Zurich ; Kreuzberg Pavillon, Berlin ; Chamber of Fine Arts, Zurich (2015) ; Diensgebäude, Zurich ; Kunstverein Tiergarten, Berlin ; Drawing Now, Carousel du Louvre, Paris (2013). Ouvrage de référence : Karoline Schreiber, Letzte Nacht, The Green Box, Berlin, 2015.