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“CERAMIX, Art et céramique” de Rodin à Schütte
à la maison rouge, Paris & Cité de la céramique, Sèvres

du 9 mars au 12 juin 2016



www.lamaisonrouge.org

sevresciteceramique.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 8 mars 2016 (dans l'ordre : Cité de la céramique et maison rouge).

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jessica Harrison, Painted Lady 4, 2014. Céramique, émail peint 21 x 10 x 10 cm. Collection Arnaud Oliveux.
2/  Bertozzi & Casoni, Astratto, 2013. [Abstrait] Céramique polychrome 53 x 79 x 62 cm. Atelier Bertozzi & Casoni.
3/  Shary Boyle, King Cobra, 2010 [Cobra royal]. Porcelaine émaillée et dorée 28 x 36 x 26 cm. Collection Antoine de Galbert, Paris.

 


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Interview de Lucia Pesapane, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 mars 2016, durée 20'17". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Camille Morineau, conservatrice du patrimoine et Lucia Pesapane, historienne de l’art



Les dates de l’exposition à la maison rouge du 9 mars au 5 juin et à la Cité de la céramique du 9 mars au 12 juin.


Sèvres – Cité de la céramique, La maison rouge à Paris et le Bonnefanten Museum (du 16 octobre 2015 au 31 janvier 2016) à Maastricht (Pays-Bas) présentent CERAMIX, un événement à l’ambition internationale. Grâce aux prêts de prestigieuses institutions muséales (le Museo Internazionale della ceramica de Faenza, le Stedelijk Museum à Hertogenbosch et à Amsterdam, le Victoria & Albert Museum de Londres, le Petit Palais, Orsay, et le Centre Pompidou à Paris…) et de collectionneurs passionnés, ce ne sont pas moins de 250 oeuvres, de 100 artistes issus de 25 nationalités qui mettent en lumière les relations entre art et céramique aux XXe et XXIe siècles. Ce sujet est traité pour la première fois dans une grande amplitude chronologique et géographique.

Ce partenariat unique entre trois grandes institutions rassemble, autour de ce projet, des villes européennes qui ont une riche histoire avec la céramique et les techniques qui leur sont associées. L’exposition met en valeur la continuité de l’usage de ce matériau et montre comment il accompagne les révolutions de la modernité. Sur une idée de Camille Morineau, conservatrice du patrimoine, et Lucia Pesapane, historienne de l’art, qui en assurent le commissariat, l’exposition dans un tel contexte collaboratif garantit la plus haute qualité scientifique.

Le statut très particulier des objets en céramique, à mi-chemin entre art et artisanat, explique que la céramique ait pu être longtemps considérée comme un « art mineur » ; c’est précisément de cette dépréciation, de cette proximité du monde artisanal et de fonctions sociales, mais aussi de la liberté de formes et de couleurs due à la fois aux particularités du matériau et à sa relative « déconnexion » de l’univers des Beaux-Arts, que se fonde le renouvellement aujourd’hui de l’usage de la céramique par les artistes.

L’exposition CERAMIX explore les représentations politiques, esthétiques, figuratives ou abstraites via ce foisonnant matériau. La présentation est à la fois chronologique et thématique, le parcours comprend des salles monographiques conçues en étroite collaboration avec les artistes, parmi lesquels Johan Creten, Klara Kristalova, Elsa Sahal, Thomas Schütte… Des thèmes tels que la relecture de la tradition, la mémoire des corps et l’hybridité des formes sont abordés.

L’exposition commence par une évocation du travail d’artistes précurseurs comme Paul Gauguin ou Auguste Rodin qui, à l’aube du XXe siècle, débutent un mouvement révolutionnaire plaçant la céramique au centre d’un questionnement moderniste de l’art. Cette révolution prend de l’ampleur tout en étant réinventée par des artistes d’avant-garde comme Pablo Picasso, Juan Miró, Raoul Dufy et André Derain. Dans les années 50 et 60, en parallèle de l’expressionnisme abstrait en peinture, un nouveau type de sculpture se développe aux États-Unis. Cette utilisation abstraite du médium se retrouve dans le mouvement japonais Sodeisha et le mouvement européen de l’art informel avec Lucio Fontana et le groupe CoBra.

L’exposition présente ensuite les oeuvres d’artistes céramistes imprégnés des mouvements Pop et Funk qui se développent dans les années 70 aux États-Unis. Le travail de Robert Arneson incarne ce mouvement qui reflète une préoccupation de l’ordinaire, de la banlieue américaine et de l’imagerie de consommation. Cette période voit également émerger une génération d’artistes qui utilisent la céramique comme réceptacle d’un nouveau genre artistique, à la jonction entre féminisme, minimalisme et performance. Puis dans les années 80, l’utilisation ironique de références, du pastiche et de citations se développe afin de perturber les notions hégémoniques d’identité culturelle, comme l’incarne le travail de Luigi Ontani.

Enfin, dans les années 1990, la céramique devient un outil de critique sociale et politique : le travail de Ai Weiwei, Ni Haifeng ou encore de l’artiste iranienne Bita Fayyazi abordent des questions liées à l’authenticité, au pouvoir et au post-colonialisme.

Outre cette confrontation et association à l’histoire de la sculpture, l’exposition met également en relation l’utilisation de la céramique par les artistes pour questionner la peinture ou encore son introduction dans la performance et la vidéo, renouvelant ainsi l’histoire de l’installation, en intérieur comme en extérieur, révélant toutes les possibilités offertes par la céramique.


Catalogue de l’exposition aux Editions Snoeck.
Contributions : Camille Morineau et Lucia Pesapane (commissaires de l’exposition), Edouard Papet (conservateur en chef Sculpture au musée d’Orsay), Olivier Le Bihan (professeur d’histoire de l’art contemporain Universités de Nantes), Luca Bochicchio (Archives d’Art Contemporain, Université de Gênes), Masahiro Karasawa (conservateur en chef Galerie de l’artisanat Musée national d’Art Moderne de Tokyo), Jenelle Porter (curator The Institute of Contemporary Art, Boston), Emilie Bouvard (conservatrice du Patrimoine, Musée national Picasso-Paris).