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“Fourrure, vitrine, photographie” Gilles Saussier et Stéphanie Solinas
au Centre Photographique d’Île-de-France, Pontault-Combault

du 13 mars au 29 mai 2016



www.cpif.net

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse avec Gilles Saussier et Stéphanie Solinas, le 11 mars 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Gilles Saussier, Cimetière des pauvres. Le Tableau de chasse, © Gilles Saussier
2/  Stéphanie Solinas, Dominique Lambert, 2003-2009. Vingt-et-un livres dépliables, boîte 37 x 20 x 26 cm , livre fermé 17,5 x 25 x 1 cm, livre ouvert 25 x 260 cm © Stéphanie Solinas.

 


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Interview de Gilles Saussier et Stéphanie Solinas,
par Anne-Frédérique Fer, à Pontault-Combault, le 11 mars 2016, durée 14'13". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

En 2015-2016, le CPIF et le FRAC Haute-Normandie se sont associés pour présenter une exposition rétrospective du travail du photographe Gilles Saussier. Pour le second volet de cette exposition au CPIF, Gilles Saussier invite Stéphanie Solinas à dialoguer sur l’identité que la photographie construit ou déconstruit.

Confrontant des extraits de leurs principaux projets photographiques et éditoriaux, em>Sans titre. M. Bertillon, Déserteurs et Dominique Lambert pour Stéphanie Solinas, Le Tableau de Chasse, Spolia et Studio Shakhari Bazar pour Gilles Saussier, les deux artistes abordent l’identité non pas comme un bien propre, donné et intériorisé, dont la photographie assurerait la permanence, mais comme un processus ouvert à l’altérité, dans lequel chaque individu s’invente, se recompose, se démultiplie, infiniment mobile.

Identité du dehors et non pas du dedans que prolonge une oeuvre commune, un cadavre exquis autobiographique et photographique, intitulé Fourrure, vitrine, photographie que Stéphanie Solinas et Gilles Saussier ont spécialement conçu pour l’exposition.




Un cintre à l’enseigne d’un magasin new-yorkais dépouillé du manteau de fourrure qu’il servait à suspendre ; des sépultures, relevées au Père-Lachaise, désertées par les noms et les visages de leurs occupants : voilà deux des pièces que Gilles Saussier et Stéphanie Solinas s’échangent pour composer cette exposition, à la manière d’un cadavre exquis, d’un duo ou d’une partie d’échecs.

Entre eux : la disparition, l’absence, des objets, des êtres ou des noms, comme une distance à parcourir, un intervalle où se rejoindre. Entre eux : l’écart qui se creuse, abyssal, dès lors que l’on ne tient plus ni à l’identité, ni au patronyme comme à un donné fondateur, dès lors que pas moins de cent-quatre-vingt-onze Dominique Lambert figurent dans les Pages Blanches.

Acceptée la faille, qui est d’abord une pluralité (« Plutôt que d’être pur, acceptez-vous nombreux. », conseillait Arthur Cravan), on ne se découvre que mieux à travers l’autre, celui que l’on nommera un tiers. Nombre d’histoires se trament et résonnent, dont celle de Marcel Duchamp aux multiples défroques (certain manteau de fourrure arboré au moment de quitter New-York pour la France), pseudonymes, alter egos et autres travestissements.

Au fil du parcours, du Tableau de chasse aux Déserteurs, de Sans titre (Que faire de ses dix doigts) à Spolia, on en croisera des pères, qu’ils soient géniteurs, connus ou non, figures tutélaires à l’instar de Constantin Brancusi, dit le père de la sculpture moderne ou encore fondateurs d’institutions, tel ce Monsieur Bertillon qui créa le service de l’Identité judiciaire et par là un certain usage de la photographie.

Car c’est à se définir en tant que photographes qu’oeuvrent en écho Stéphanie Solinas et Gilles Saussier, avec leurs oeuvres polymorphes (images, éditions, objets, installations) : ancrés dans l’histoire de la photographie, ils n’en échappent que mieux aux figures imposées et aux codes admis (entre autres ceux de la photo d’identité, du photojournalisme et du documentaire), pour sans cesse inventer leurs propres déplacements.

D’où la triade sous le signe de laquelle ils ont placé leur pas de deux : « Fourrure, vitrine, photographie », comme un rappel du Peinture, photographie, film de László Moholy-Nagy, l’intrus et l’étrangeté en plus, et du deux au trois, comme l’excès qui se glisse dans l’image à l’insu de celui qui la prend.

Guitemie Maldonado




Gilles Saussier
Gilles Saussier propose une démarche documentaire expérimentale, dans laquelle les photographies ne figent pas les gestes et les récits de l’Histoire, mais bousculent le travail de définition stable de la mémoire des images. Sa pratique assume l’acte photographique comme un acte performatif, à la croisée du documentaire, du minimalisme et de l’anthropologie.

Stéphanie Solinas
Formée à la photographie à l’ENS Louis Lumière, docteur en Arts Plastiques, Stéphanie Solinas développe une oeuvre variée (images, livres, installations...), foncièrement photographique, qui n’a de cesse d’interroger ce médium. Au travers de dispositifs et autres systèmes élaborés, sa pratique, tournée vers la figure de l’Autre et sa définition, explore la pensée à l’oeuvre dans l’opération même de « voir ».

Gilles Saussier & Stéphanie Solinas
Après une traversée rétrospective, présentée au FRAC Haute Normandie, parmi ses principaux projets menés au Bangladesh, en France et en Roumanie, Gilles Saussier, au CPIF, relance les dés et fait le pari du dialogue pour interroger sous un nouvel angle son oeuvre et son identité de photographe.
Ainsi, se découvrant une affinité élective avec Stéphanie Solinas, et bien que leurs travaux soient formellement éloignés, Gilles Saussier propose avec cette jeune artiste de conjuguer leurs démarches plutôt conceptuelles pour mener une expérience : sous forme de cadavre exquis donner une lecture inédite de leurs pièces.