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“À l’ombre des frondaisons d’Arcueil” Dessiner un jardin du XVIIIe siècle
au Louvre, Paris

du 24 mars au 20 juin 2016



www.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage avec la présentation de Xavier Salmon, commissaire de l'exposition, le 23 mars 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jean-Baptiste Oudry, Le Grand Escalier vu depuis le quai du bras mort de la Bièvre. Deux tons de pierre noire, estompe, rehauts de craie et de gouache blanche sur papier beige doublé ; les personnages, d’une autre main, au crayon de graphite ; trait d’encadrement à la plume et encre brune. H. 32,4 ; L. 47,2 cm. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, Inv. 31490 Musée du Louvre © musée du Louvre, dist RMN_Suzanne Nagy.
2/  Jean-Baptiste Oudry, La Dernière Terrasse de l’Orangerie. Deux tons de pierre noire, estompe, rehauts de craie et de gouache blanche sur papier gris-bleu/ H. 35,1 ; L. 51,4 cm. Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, 87.GB.13 image courtesy of the Getty's Open Content program.
3/  Jean-Baptiste Oudry, La Première Grande Terrasse du Château neuf. Deux tons de pierre noire, estompe, rehauts de craie et de gouache blanche sur papier gris (autrefois bleu) doublé ; trait d’encadrement à la plume et encre brune ; deux bandes de papier ajoutées dans les parties inférieure et supérieure. H. 32,5 ; L. 47,6 cm. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, Inv. 31489 © RMN Grand Palais Thierry Le Mage.

 


1848_Arcueil audio
Interview de Xavier Salmon, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 mars 2016, durée 5'51". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Xavier Salmon, directeur du département des Arts graphiques, musée du Louvre.




Le domaine d’Arcueil connut son âge d’or au début du XVIIIe siècle. Proche de l'aqueduc construit pour Marie de Médicis entre 1613 et 1624, le château était entouré par un vaste jardin comportant parterres, surfaces boisées, galeries couvertes et escaliers. À partir de 1752, le château et le parc furent peu à peu laissés à l’abandon puis détruits. Entre les XIXe et XXe siècles, aux alentours de l’aqueduc, surgit la ville d’Arcueil. Des jardins somptueux et de leurs nombreuses dépendances, il ne reste aujourd’hui que des fragments. Cependant, la mémoire historique de ces lieux demeure dans les dessins de paysages d’Arcueil exécutés dans les années 1740-1750 par différents artistes. L’exposition vise à réunir pour la première fois la quasi-totalité de ces dessins.

Le site du Jardin d'Arcueil ne présente plus aujourd’hui que de maigres souvenirs de sa splendeur passée : un pont aqueduc du XVIIe, profondément modifié sous le Second Empire, la Faisanderie, une fontaine, quelques terrasses arborées et les vestiges épars des murs de soutènement qui structuraient les coteaux de la vallée de la Bièvre.

Dès le XVIe siècle, un jardin en terrasses était venu agrémenter une maison de plaisance appartenant à la famille de Guise. Le domaine connut des embellissements successifs, en particulier lorsque Françoise de Brancas (1652-1715), princesse d’Harcourt, décida de mettre au goût du jour château et jardins. Son fils aîné, le prince de Guise, poursuivit son oeuvre en donnant au parc une surface de plus de vingt hectares. Après la mort du prince, le domaine fut morcelé par ses héritiers.

Peu auparavant, à partir de 1744, ces jardins merveilleux étaient devenus l’une des excursions préférées de certains des artistes les plus renommés du temps. À faible distance de Paris, ils offraient le spectacle d’une nature pittoresque, parce que savamment domestiquée, où l’oeil pouvait à loisir s’exercer à l’art de la perspective, de l’ombre et de la lumière, tout en découvrant les premiers effets d’un entretien moins rigoureux. De tous, Jean-Baptiste Oudry fut indéniablement le plus assidu. On lui doit ainsi plusieurs dizaines de feuilles qui, toutes de belles dimensions, aiment à jouer du contraste de la pierre noire, de l’estompe et de la craie blanche sur le bleu du papier. À la suite d’Oudry, Charles Natoire, François Boucher et Jacques-André Portail prirent aussi le chemin d’Arcueil. Le propos demeurait le même, rendre hommage à la nature, mais avec parfois plus de liberté, comme s’il fallait encore accentuer le pittoresque d’un jardin qui n’en était déjà pas dépourvu.

Aujourd’hui dispersés de par le monde, tous ces dessins aident à comprendre la configuration des lieux et l’agencement des terrasses. Ils révèlent l’aspect du château neuf, des parterres, des bosquets, des escaliers, des fontaines, des fabriques et des treillages.