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“La franc-maçonnerie” article 1866
à la BnF François Mitterrand, Paris

du 12 avril au 24 juillet 2016



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 11 avril 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  L’apparition de la Reine de la Nuit, (acte I, scène 6). Décor de C. F. Schinkel, 1819 pour La Flûte enchantée de Mozart. Bibliothèque-musée de l’Opéra.
2/  La Maçonnerie secourant l’humanité. Estampe. Dpt. des Estampes et de la photographie, BnF.
3/  La Bible hystoriaulx, traduction avec gloses de Guyart des Moulins, XIVe siècle. Dpt. des Manuscrits, BnF.

 


1866_franc-maconnerie audio
Interview de Pierre Mollier, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 avril 2016, durée 9'40". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Sylvie Bourel, conservateur, département des Manuscrits, BnF
Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France
et conservateur du Musée de la franc-maçonnerie
Laurent Portes, conservateur en chef, département philosophie, histoire, sciences de l’Homme, BnF




La Bibliothèque nationale de France, qui conserve l’un des plus importants fonds maçonniques au monde, consacre une exposition majeure à la franc-maçonnerie française. En partenariat avec le Musée de la franc-maçonnerie, elle présente plus de 450 pièces, certaines encore jamais montrées, issues des collections de la Bibliothèque mais aussi des principales obédiences françaises ou de prêts étrangers exceptionnels. Les origines de la franc-maçonnerie, l’histoire de son implantation en France, ses symboles et rituels, ses contributions dans de multiples domaines - politique, religieux, artistique et philosophique - enfin, l’évocation des légendes qui lui sont attachées constituent le parcours de cette exposition dont l’ambition est de faire comprendre, dans un esprit didactique, ce qu’est la franc-maçonnerie.

L’exposition s’attache d’abord à retracer les origines – encore en partie mystérieuses – de la franc-maçonnerie moderne. Comment, au cours du XVIIe siècle en Grande-Bretagne, une confrérie de métier s’est-elle transformée en une société de rencontres et d’échanges ? Des documents exceptionnels, tels les manuscrits médiévaux des Anciens Devoirs datant de 1390 et 1425, ont été prêtés par la British Library. La Grande Loge d’Écosse a accepté de montrer les fameux Statuts Schaw de 1599 ou le premier « livre d’architecture » (registre de procès-verbaux) connu d’une Loge remontant à la fin du XVIe siècle, qui quitteront Édimbourg pour la première fois. Le visiteur pourra aussi découvrir l’original du journal de l’alchimiste Elias Ashmole qui relate son initiation en 1645 et les tout premiers documents de la franc-maçonnerie française, saisis par la police de Louis XV dans les années 1730.

L’exposition introduit ensuite le visiteur dans l’univers des symboles et des rites de la franc-maçonnerie. Qu’est-ce que l’ « initiation » ? Comment fonctionne la « méthode symbolique » ? Quels sont les principaux rites ? Comment se déroule la vie en Loge ? Des pièces remarquables sont là aussi présentées, comme les singuliers Manuscrits Noël de1812, véritable cours de symbolisme mystique illustré de centaines de dessins aquarellés à la plume.

En France – des Lumières du XVIIIe siècle à la construction de la IIIe République – la franc-maçonnerie est intervenue dans le débat public : tolérance, laïcité, éducation, solidarité… Les loges sont passées d’un libéralisme philosophique sincère à un militantisme républicain et laïque. S’appuyant notamment sur une série de pièces relatives à la célèbre Loge des Neuf Soeurs, présidée par Benjamin Franklin et qui initia Voltaire en 1778, l’exposition montre comment la franc-maçonnerie a soutenu les mouvements qui ont donné naissance aux valeurs de 1789 et marqué l’histoire de la République. Le manuscrit de La Marseillaise de Rouget de Lisle est mis en regard des témoignages sur sa vie maçonnique. De Victor Schoelcher à Jules Ferry, les « pères fondateurs » de la République en France se voient consacrer des séquences mettant en parallèle leurs grandes réalisations et leur engagement maçonnique.

L’exposition explore enfin l’imaginaire suscité par la franc-maçonnerie depuis ses origines : légende noire avec les fantasmes d’un antimaçonnisme multiforme, pittoresque ou virulent, légende dorée avec la mise en scène de la franc-maçonnerie dans les arts et les lettres, de La Flûte enchantée de Mozart au Corto Maltese du dessinateur Hugo Pratt, en passant par les oeuvres de Tolstoï ou Kipling.

L’exposition s’ouvre et se clôt sur un panorama de la franc-maçonnerie actuelle et des vidéos d’interviews de Maçons d’aujourd’hui.




Parcours de l’exposition


Des origines encore en partie mystérieuses

La franc-maçonnerie moderne naît au seuil du siècle des Lumières. Mais tout commence bien avant, sur les chantiers des cathédrales du Moyen-Âge où les maçons s’organisent en confréries, se dotent de règlements et façonnent une histoire légendaire. Les manuscrits présentés dans l’exposition, Le Livre des métiers d’Etienne Boileau (vers 1268), les Anciens Devoirs des confréries de Maçons de 1390 et 1425 ou encore les Carnets de Villard de Honnecourt (XIIIe siècle), décrivent l’organisation et les manières de travailler de ces maçons devenus, même s’ils construisent bien d’autres bâtiments, « les bâtisseurs de cathédrales ». La force du symbole va conférer à la maçonnerie un prestige et un lustre particulier parmi les arts et métiers. A partir du XVIe siècle, l’architecture fera partie de la culture de l’humaniste puis de l’honnête homme.

Aux XVIe et XVIIe siècles, en Grande-Bretagne, et plus particulièrement en Écosse, certaines confréries de maçons se transforment en sociétés de rencontres et d’échanges, accueillant des membres étrangers à l’art de bâtir. Pour les distinguer de leurs prédécesseurs, on les appelle maçons « acceptés » ou « spéculatifs » (du latin speculativus, abstrait), soulignant ainsi l’aspect symbolique de leur engagement, à la différence des maçons « opératifs » qui taillent la pierre.

Ces deux termes « opératifs » et « spéculatifs » sont d’origine anglaise mais ont été adoptés par les historiens. Les francs-maçons du XVIIIe siècle – et d’aujourd’hui – sont les héritiers de ces maçons « spéculatifs ». Tout en conservant les rites et les symboles issus du métier de maçon, les francs-maçons ne se consacrent plus à la réalisation matérielle des bâtiments mais au travail sur eux-mêmes et à la construction d’une société meilleure et plus éclairée.

Cette enquête sur les origines – encore en partie mystérieuses – de la franc-maçonnerie s’appuie sur les documents les plus anciens témoignant de l’activité des loges à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle en Écosse, comme le journal de l’érudit alchimiste Elias Ashmole qui nous rapporte son initiation en 1645. La franc-maçonnerie moderne naît en1717, à Londres, alors capitale des idées philosophiques, avec la création de la Première Grande Loge. Les disciples de Newton y sont très présents autour du huguenot français Jean-Théophile Désaguliers. Sous leur influence, l’article 1er de leur nouveau règlement, les Constitutions d’Anderson, proclame la liberté de conscience. La tolérance religieuse est en effet une valeur fondatrice de la franc-maçonnerie.

La franc-maçonnerie s’implante en France vers 1725 dans l’ambiance libérale et anglophile de la Régence. Elle apparaît dans le sillage de Britanniques exilés pour des raisons politiques ou religieuses. D’abord accueillie comme une mode par l’aristocratie, elle s’étend rapidement à la bourgeoisie et s’enracine durablement dans la société d’Ancien Régime. Les plus anciennes Loges attestées en France sont celles créées à Paris vers 1725. A partir de Paris, des Loges s’implantent dans les grandes et moyennes villes du Royaume autour de 1740 : Lyon, Marseille, Orléans... À Bordeaux, des marins et des négociants irlandais fondent la Loge L’Anglaise en 1732. À Toulouse, ce sont des Irlandais « jacobites » (partisans de la dynastie déchue des Stuart) qui créent la Maçonnerie. Cependant, en 1737, le gouvernement prend ombrage de ces succès et interdit la franc-maçonnerie. Les premiers documents maçonniques français qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui sont donc les pièces saisies par la police. La BnF conserve ainsi les papiers de la Loge Coustos-Villeroy – registre et textes divers – confisqués à l’automne 1737. Ils sont présentés pour la première fois au public.


Une société initiatique

L’une des caractéristiques de la franc-maçonnerie est sa dimension initiatique et symbolique. On trouve le verbe « initier » dans le plus ancien texte maçonnique français, les Règles et devoirs de l’Ordre des Francs-maçons du Royaume de France (1735), qui rappelle la discrétion à laquelle les maçons se sont engagés vis-à-vis des gens extérieurs, en tout cas « jusqu’à ce qu’ils soient initiés dans l’Ordre ». En écho, on apprend en 1742 que les francs-maçons professent « deux sortes de doctrines dont ils appelaient une exotérique, qu’on pouvait communiquer aux étrangers, et l’autre ésotérique ou secrète qui était réservée aux membres des loges » (Apologie pour l’Ordre des francs-maçons). Dès le XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie se pense comme une société initiatique. Au XXe siècle, cette notion d’initiation fera l’objet de multiples approches théoriques tant de la part des philosophes pérénialistes que des tenants de la psychologie des profondeurs.

La Loge, groupe de base des francs-maçons, se réunit dans un local aménagé spécifiquement pour la pratique des rites appelé « temple », dont la disposition intérieure et la décoration sont le cadre de l’initiation maçonnique et sa première traduction visuelle. Ces réunions, les « tenues », accueillent d’une vingtaine à une cinquantaine de « Frères » ou de « Soeurs ».

Les rites et la méditation sur des symboles doivent conduire le franc-maçon à porter un nouveau regard sur lui-même et à percevoir une réalité plus subtile du monde qui l’entoure. Les « Tableaux de Loge » présentés dans l’exposition avec les principaux symboles utilisés dans les cérémonies et l’enseignement des différents grades renseignent sur ce parcours : la franc-maçonnerie propose deux types de cheminement initiatique qui, dans la pratique, sont suivis l’un après l’autre. Le candidat est d’abord reçu aux trois premiers grades d’Apprenti, Compagnon et Maître. Puis, quelques années après, il peut s’engager dans divers systèmes de « hauts grades ». Ceux-ci seront l’une des formes d’expression privilégiée des courants spiritualistes qui se développeront au XVIIIe siècle, apparaissant en quelque sorte comme une mise en forme maçonnique de thèmes tirés du vaste fonds de l’ésotérisme occidental.

Une légende est racontée au candidat à chaque passage de grade, qui donne l’occasion de lui présenter des symboles et de l’engager à certaines réflexions. Ces légendes ne sont pas simplement lues mais « jouées » par les membres de la Loge et le candidat lui-même, dans un esprit qui peut rappeler les « mystères » du Moyen Âge ou le « théâtre sacré » de certaines religions orientales. Ainsi les rites maçonniques ne délivrent-ils pas simplement un enseignement mais veulent aussi faire vivre une expérience.

Les principaux rites Maçonniques fixés au XVIIIe siècle sont encore pratiqués de nos jours : Rite Français, Rite Écossais Ancien Accepté, Rite Écossais Rectifié, Rite Suédois, etc. L’exposition présente les attributs et ornements – les « décors » dans le vocabulaire des Loges – utilisés dans ces différentes cérémonies maçonniques : tabliers, bijoux, outils symboliques etc., ainsi que des oeuvres exceptionnelles inspirées par le symbolisme maçonnique parmi lesquelles La Carte philosophique du Frère Duchanteau (1776), Les Figures secrètes des Rose-Croix (1786), les extraordinaires manuscrits enluminés du Frère Noël (1809) et les estampes maçonnico-kabbalistiques de David Rosenberg (1830). Une séquence présente également la vie en Loge, ses usages, la façon dont s’y organise le travail et la nature des recherches qui y sont conduites.


De la tolérance religieuse aux idées nouvelles

La franc-maçonnerie française ne s’est pas cantonnée à l’initiation et aux symboles, elle s’est aussi impliquée, très tôt, dans les débats de « ce monde », de la promotion de la tolérance religieuse à la défense des valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité.

En France, dès 1737, le gouvernement du cardinal Fleury cherche, vainement, à interdire la franc-maçonnerie, y voyant un repaire de jansénistes, opposants à la monarchie absolue et partisans de la liberté de conscience. L’année 1738 inaugure une série de bulles papales d’excommunication des francsmaçons.

A partir de 1740, la Maçonnerie s’étend cependant dans toute la France, rares sont les villes qui ne comptent pas de Loges. Elles sont un lieu de convivialité où – dans l’esprit du siècle – les Frères célèbrent la vertu et l’égalité. La franc-maçonnerie apparaît alors comme un vecteur de diffusion de l’esprit des Lumières, aussi bien grâce à des Loges de prestige, comme celle des Neuf Soeurs qui rassemble l’élite du « parti philosophique » - l’exposition présente ainsi un rare certificat de la Loge signé par Benjamin Franklin, le naturaliste Lacépède, le musicien Niccolo Piccinni ou les peintres Jean-Baptiste Greuze et Joseph Vernet - que dans les provinces reculées.

La Révolution française met en oeuvre les principes d’égalité civile et de liberté religieuse qui ne seront pas remis en cause par la suite, même par la Restauration monarchique. S’ouvre ainsi une période charnière, poursuivie sous l’Empire malgré une étroite surveillance par le régime napoléonien, qui voit la diffusion dans le monde profane d’idées en adéquation avec celles de la Maçonnerie.

Sous la pression des événements, au cours du XIXe siècle, les loges passent progressivement d’un libéralisme philosophique sincère, mais parfois platonique, à un militantisme républicain et laïc. Durant ce « siècle des Révolutions » (1830, 1848, 1870), la Maçonnerie accompagne, voire devance et inspire les progrès sociaux. En 1848, le Frère Victor Schoelcher – on le découvre dans les archives de la Loge La Clémente Amitié – fait aboutir son généreux combat pour l’abolition de l’esclavage. Le poids de l’histoire explique que, sans abandonner son caractère spéculatif et philanthropique, la francmaçonnerie française (et, avec elle, celle des pays latins et de culture catholique d’Europe et d’Amérique du Sud) se soit, dès ce moment et jusqu’à nos jours, impliquée majoritairement dans le débat politique et religieux.

Gambetta, Jules Simon, Jules Ferry et la plupart des grandes figures qui fondent la IIIe République appartiennent à la franc-maçonnerie. Pour eux, l’école, le suffrage universel et la science sont les clefs du progrès. Le Frère Léon Bourgeois, chef du premier gouvernement radical en 1895, théorise cette philosophie sous le nom de « Solidarisme ». Un travail législatif assidu, où le rôle de la franc-maçonnerie est central, conduit ainsi à transformer à marche forcée le visage de la société française, que ce soit par l’oeuvre scolaire de Jules Ferry (l’école primaire gratuite, laïque et obligatoire), par l’institution du Code du travail, dû au Maçon Arthur Groussier, ou par la loi de Séparation de l’Église et de l’État, dont Émile Combes avait préparé les conditions de l’adoption.


Noirs complots et légende dorée : les imaginaires maçonniques

Poursuivie dès ses débuts au XVIIIe siècle par la police de Louis XV, puis condamnée par le pape Clément XII, la francmaçonnerie nourrit depuis trois siècles un imaginaire hostile qui en fabrique la légende noire, alimentant notamment le discours complotiste. En même temps, la Maçonnerie irrigue régulièrement un imaginaire artistique, notamment poétique et littéraire, plus léger et plus lumineux, de Mozart à Hugo Pratt.

On peut dire que l’antimaçonnisme est né en France avec la franc-maçonnerie, au XVIIIe siècle, très concrètement d’abord sous la forme de descentes de la police du roi dans les lieux de réunion des premières Loges. Au XIXe siècle, les liens de plus en plus étroits entre les Maçons et le courant libéral et républicain suscitent une vive opposition du côté des monarchistes et des catholiques. Sous la IIIe République, les grandes figures sont aussi de grands francsmaçons, la promotion de la laïcité, de l’école de Jules Ferry et de l’égalitarisme républicain, exacerbent l’hostilité du camp adverse. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des associations comme le Comité antimaçonnique puis la Ligue franc-catholique, des revues comme La franc-maçonnerie démasquée et La Bastille antimaçonnique voient le jour pour « combattre la franc-maçonnerie ». L’idée du « complot judéo-maçonnique » se développe. Le régime de Vichy et l’Occupation sont pour les francsmaçons une période noire, la franc-maçonnerie tombant dès le 13 août 1940 sous le coup des « interdictions secrètes » décrétée par Vichy. Aujourd’hui encore, l’antimaçonnisme, notamment dans sa veine complotiste, continue de se frayer un chemin, de l’idée d’un pouvoir des « arrière-Loges » à celle d’une conspiration des « Illuminati ».

En même temps, la Maçonnerie irrigue régulièrement un imaginaire artistique, notamment poétique et littéraire, plus léger et plus lumineux, de Mozart à Hugo Pratt.

Mozart fut initié à la franc-maçonnerie en 1784, à Vienne, et resta un Maçon actif jusqu’à sa mort en 1791. Il avait composé un hymne maçonnique dès 1772. L’un de ses opéras les plus célèbres, La Flûte enchantée, met en scène un parcours initiatique, ponctué d’épreuves, sur fond de lutte entre les Ténèbres et la Lumière. Pour cette raison, La Flûte enchantée est régulièrement considérée comme un « opéra maçonnique » même si ce n’est pas la franc-maçonnerie qui l’inspira directement. Cependant on imagine assez bien que l’appartenance notoire et active de Mozart à la franc-maçonnerie et l’argument initiatique de l’oeuvre, sans oublier son caractère égyptisant, aient pu contribuer à tailler à cet opéra une « vraie-fausse » réputation.

De grands auteurs de la littérature mondiale ont utilisé l’imaginaire maçonnique et mis en scène les idéaux et les traits, réels ou supposés, et souvent poétiquement extrapolés, de la vie en Loge : Tolstoï dans La Guerre et la Paix ; Gérard de Nerval, chez lequel la symbolique et l’ésotérisme sont omniprésents, dans le Voyage en Orient ; George Sand, fascinée par ceux qu’elle appelle « les Invisibles », dans Consuelo et La comtesse de Rudolstadt ; Jules Romains dans Les Hommes de bonne volonté, à travers notamment le personnage de Lengnau ; enfin, eux-mêmes francs-maçons notoires, Rudyard Kipling et dans une autre veine, non moins poétique, l’auteur de bandes dessinées Hugo Pratt. Ainsi, de La Flûte enchantée aux aventures de Corto Maltese, une légende dorée de la franc-maçonnerie inspire romans, opéra ou bandes dessinées.