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“Pierre Ardouvin” Tout est affaire de décor
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 16 avril au 4 septembre 2016



www.macval.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 13 avril 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Pierre Ardouvin, Bonne nuit les petits, 2008. Lettres en bois peint, lumières et cabochons multicolores, chenillard, 70 x 750 x 15 cm. Collection FRAC Alsace, Sélestat. Photo © Marc Domage. © Pierre Ardouvin & Praz-Delavallade, Paris/Brussels. © Adagp, Paris 2015.
2/  Pierre Ardouvin, Éclair, 2007. Système électrique, plastique, métal, ampoules, 253 x 223 x 10 cm. Collection MAC VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne. Photo © Jacques Faujour. © Adagp, Paris 2015.

 


1873_Pierre-Ardouvin audio
Interview de Pierre Ardouvin,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 avril 2016, durée 5'52". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Alexia Fabre et Frank Lamy



Le prochain grand temps fort du musée d’art contemporain du Val-de-Marne est consacré à Pierre Ardouvin. Pour cette monographie, tant théâtrale que fantasmagorique, l’artiste français propose une vision globale de son oeuvre en une scénographie minutieusement orchestrée qui met en lumière une sélection d’une trentaine d’oeuvres, assemblées et rejouées pour le MAC VAL. De nouvelles productions et des pièces réactivées se déploient dans les 1350 m2 de la salle d’expositions temporaires du musée, mais aussi dans le vestibule et le jardin.

« Tout est affaire de décor » propose un parcours déambulatoire poétique que le visiteur, littéralement plongé à l’intérieur de l’univers sensoriel et singulier de Pierre Ardouvin, est invité à arpenter et à recomposer. Si les pièces sont autonomes, elles dialoguent pourtant entre elles pour dessiner un véritable paysage mental. Grâce aux réappropriations d’objets familiers revisités par son imaginaire, l’artiste offre ici une sorte de récit personnel et collectif en investissant les espaces communs, comme par exemple les clichés de la culture populaire de la France des années 60 et 70.

Son utilisation de l’objet est surtout liée à son ancrage dans le réel, pour sa charge émotionnelle ou sentimentale. Le sentiment « d’inquiétante étrangeté » qui s'en dégage vient principalement de leur échelle et de leur mise en espace. Pierre Ardouvin invente un univers fictionnel créé par un regard de biais sur le quotidien, sur la société et ce qu’elle génère, en renversant le décor comme il renverse les questions. Ici flottent des meubles suspendus au plafond et là s'étend sur le sol un planeur de 18 mètres d’envergure qui ne semble ni venir d’atterrir, ni prêt au décollage. L'ambiguïté réside entre détente et malaise, regard distancié et englobant, suspension et chute. Le renversement de la perspective est une bascule structurante de ce dispositif immersif où le spectateur, témoin de ce monde désenchanté, devient parfois lui-même objet de spectacle. Les temps se mêlent et une angoisse sourde s’installe dans l'ambiance feutrée de cette scène mélancolique et métaphysique.

Si Pierre Ardouvin est connu pour son utilisation du son et de la musique pop en particulier, cette exposition est baignée dans un silence ouaté, même si chacune des oeuvres est empreinte de résonance sonore mentale.

Avec une apparente légèreté, Pierre Ardouvin aborde les thèmes de la perte, du passage du temps, de l’arrachement, de la solitude. Avec distance et humour, il donne à voir la société du spectacle mise à nue et interroge notre présence au monde en nous propulsant dans un espace en suspens, entre l’innocence de l’enfant rempli d’illusions et la réalité de l’adulte désenchanté. Sous un air de fête, l’ambiance est presque inquiétante, sans jamais être totalement angoissante et l’artiste semble dire que quelque chose va advenir, que quelque chose doit advenir.