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“Orient / Asie - aller \ retour” Trésors photographiques du MNAAG
au Musée Guimet, Paris

du 13 avril au 27 juin 2016



www.guimet.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Jérôme Ghesquière, le 27 avril 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Georges-Auguste MARBOTTE (1861-1936), Groupes de personnes en costumes traditionnels, 1895-1896. Tirages modernes d’après un négatif verre au gélatino-bromure d’argent. Don Pierre Marbotte 2014, album-Algérie-05. © DR - MNAAG.
2/  Samuel BOURNE (1834-1912), Tukoji Rao II Holkar, maharaja d’Indore Madhya Pradesh, 1863-1870. Épreuve à l'albumine sur papier. AP15471. © DR - MNAAG.
3/  Ria HACKIN (1905-1941), Kaboul, voile afghan pour les femmes porté dans la rue pendant leur passage sur la voie publique (tchadri) l’enveloppe, tissus de coton coloré (gris-violet ou blanc), la calotte est entièrement brodée main, et la partie qui cache le visage n’est fait qu’à Kandahar, Vers 1933. Épreuves modernes d’après un négatif au gélatino-bromure d’argent. DAFA011. © DR - MNAAG.

 


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Interview de Jérôme Ghesquière, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 avril 2016, durée 20'05". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Jérôme Ghesquière



Le MNAAG dévoile ses trésors photographiques, du 19ème siècle à l’époque contemporaine, et invite à un voyage dans l’espace et dans le temps qui témoigne de l’arrivée, depuis l’orient le plus proche jusqu’à la plus lointaine Asie d’une invention européenne : la photographie. Rapidement adopté, notamment grâce au tourisme, ce média nous livre d’exceptionnels témoignages sur les visages, les villes et les paysages de mondes disparus ou profondément transformés. À ce riche panorama documentaire et artistique s’ajoute une somme de photographies contemporaines inédites due aux photographes Marc Riboud, Suzanne Held, Bohnchang Koo ou Takashi Arai.

Pour la première fois depuis sa réouverture en 2001, le MNAAG explore, sous la forme d’un voyage, son exceptionnelle collection photographique. A travers 156 photographies, dont la plus grande partie remonte au 19e et au tout début du 20e siècle, un itinéraire se dessine depuis la proche Algérie jusqu’au Japon. Suivant les lignes de steamers traversant la Méditerranée, jusqu’à la Grèce et à l’Egypte, haut lieu des origines du tourisme mondial, poursuivant avec les progrès du chemin de fer et l’arrivée de l’Orient-Express à son terminal de la gare de Sirkeci (1883), la photographie est aussi l’histoire du raccourcissement des distances entre les continents du vieux monde. En 1869 est percé le canal de Suez qui permet de gagner plus d’un mois sur le temps de navigation vers l’Asie. Le fonds suit l’histoire du musée, à son origine musée des religions se concentrant peu à peu sur les vastes horizons de l’Asie.

Telle une invitation aux voyages, ce récit en images aux multiples visages et paysages - parfois inattendus – rend tangible les mutations et les permanences de ce monde, sa diversité extrême, ses soubresauts historique et sa tension vers le futur.

Image précieuse et mémorielle avant d’être documentaire, la photographie est également présente au musée par le biais de l’activité des missions archéologiques françaises qui portèrent un autre regard, informé et profond, tant sur les vestiges de son passé que sur les aspects de sa modernité. L’Afghanistan en fut un terrain d’expérimentation tout particulièrement important. En Chine, les missions de Segalen et de Chavannes nous ont laissé les incunables de la photographie dans l’empire céleste. Une série de rares photographies d’Afghanistan prises en 1880-1881 voisine avec un rare album réalisé en Iran en 1860.

Continuant la route, sont ensuite abordés les différents aspects des Indes, alors sous domination britannique ; plus d’une vingtaine d’épreuves proposent une traversé du sous-continent indien à travers l’oeuvre de photographes célèbres comme Felice Beato, Tipe et Bourne. Le voyage se poursuit vers Ceylan, la Birmanie et les toutes premières photographies du Siam, avant celles des découvreurs d’Angkor, de la Cochinchine et du Tonkin, domaines pour lesquels le musée conserve des photographies sans pareil.

L’abord du monde chinois rend aigu la présence croissante des puissances européennes ; le grignotage de la Chine au 19e siècle constitue autant de territoires, enclaves d’une modernité importée avant que d’être adoptée, qui contraste fortement avec la capture d’images d’une Chine impériale semblant figée pour l’éternité. Un rare panorama de Singapour (vers 1874) est attribué à Sachtler, il voisine avec des photographies de Macao et de Hong Kong.

L’Indonésie et les Philippines poursuivent avant de conclure avec la Corée, photographiée en 1908 vue par un jeune photographe, Corpet, mais également présente à travers l’oeil contemporain d’un de ses plus grands photographes, Bohnchang Koo.

Enfin, pour le Japon les collections photographiques du musée sont sans équivalent dans le monde. Dès son ouverture, sous pression occidentale à partir de 1854, Le Bas, Beato, Jansen introduisent la nouvelle technique. Très vite une première génération de photographes japonais - Tamara, Suzuki - s’en emparent. Plusieurs albums seront déployés sur plusieurs mètres ainsi que quelques petits albums de poche à destination des touristes. La photographie contemporaine y est également évoquée avant d’opérer un retour sur l’oeil photographique de Marc Riboud qui a annoncé choisir le musée Guimet comme récipiendaire de l’intégralité de son oeuvre photographique. Il fut le témoin privilégié et plein d’humanisme des changements que connut la Chine communiste qui nous semble elle-même aujourd’hui largement d’hier.