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“Salon de Montrouge” 61ème édition
Le Beffroi, Montrouge

du 4 au 31 mai 2016



www.salondemontrouge.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 2 mai 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Rémy Briere, Les larmes de crocodiles, 2014. Poudre de bronze, résine, 26x28x28cm. © Rémy Briere.
2/  Marie B. Schneider, Dans l’air, le fond, 2013. Photographie, Dimensions variables. © Marie B. Schneider.
3/  Alicia Zaton, Portret Rodzinny, « portrait de famille », Pologne, 2014. Photographie. © Alicia Zaton.

 


1883_Montrouge audio
Interview de Marie Gautier, directrice artistique associée du Salon de Montrouge,
par Anne-Frédérique Fer, à Montrouge, le 2 mai 2016, durée 12'17". © FranceFineArt.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.

 

Gaia Fugazza explore sa condition de femme, creuse en profondeur avec la brutale et vivante impudeur d'un animal labourant le sol de ses pattes. Toute sa recherche est là, sur le tableau qu'elle offre, en strates de bois gratté, en couches de pigments, de peinture, en fin traits dessinés, en traces de matières inconnues, improbables, improvisées, en formes maitrisées ou accidentelles. Sa condition féminine est un aveu fragile, une sexualité confrontée à la technique contraceptive, un corps colonisé par stérilets ou implants mammaires. La femme n'est pas que féminin, il y a d'autres choses qui n'ont pas encore été explorées, qui n'ont pas encore de nom mais qui sont là, vécues, parties intégrantes de son expérience. C'est ce que l'artiste recherche. Son œuvre est honnête et courageuse, sensible jusqu'à la violence, puissante de sa réussite à épurer le dessin jusqu'à sa plus simple intimité.

Voilà la belle découverte de ce 61éme Salon de Montrouge, quand au reste, des champignons poussent dans des tubes chromés, un écran montre la vidéo d'une jeune femme préparant des œufs brouillés pour un homme maussade, des vitres de banques posées sur des rouleaux de papier portent l'impact de coups de marteau (ou de balles ?), une phrase écrite en néon rose reprend un slogan sorti tout droit d'un t-shirt H&M ou bien en renverse le sens... Peu importe dans la mesure où ces travaux se révèlent inefficaces à générer la moindre réaction tant que l'on n'a pas lu le cartel expliquant la longue démarche de l'artiste.

Ce Salon de Montrouge marque par sa rupture avec les éditions précédentes. La sélection de cette année célèbre certes des travaux aux formats rigoureux, aux références bibliographiques solides, mais le sentiment qui s'en dégage est celui d'une approche scolaire. Les œuvres présentées semblent formatées dans l'unique but de séduire un jury, excluant de ce fait le public d'un entre-soi élitiste. Avec une froideur de tableau Excel, les artistes classifient, rangent, dissèquent, alignent leurs concepts, dressent les plans de construction de leurs œuvres dans une anesthésie totale de vie et de ressenti, oubliant ce qui fait le rapport à l'autre. Ils essaient trop fort de démontrer leurs compétences, se démarquer des autres, convaincre et vaincre pour nous inviter à passer de l'autre côté du miroir d'Alice. On observe, on intervient, on interroge comme il se doit mais sans vraiment prendre parti, sans engager le spectateur, oser tendre la main jusqu'à le toucher, lui saisir le bras pour qu'il s'arrête un instant, le frapper, pourquoi pas. Après tout, c'est bien pour être interpellé que l'on visite un salon d'art contemporain.

Sylvain Silleran

 


Les lauréats de la 61e édition du Salon de Montrouge sont :

Grand prix du 61e salon de Montrouge et du Palais de Tokyo : Anne Le Troter

Le Palais de Tokyo réalisera un projet avec Anne Le Troter en février 2017, dans le cadre de sa mission de soutien à la création émergente. Elle remporte également un eBook personnel édité par Tribew consacré à son travail, ainsi qu’un an de mise en ligne gratuite de ses œuvres sur la plateforme.

Prix du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine : Anne-Charlotte Finel
Anne-Charlotte Finel recevra le soutien du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine pour la réalisation d’un projet inédit. Elle sera en résidence à l'Ecole Municipale des Beaux-Arts, galerie Edouard Manet de Gennevilliers.

Prix des Beaux-Arts de Paris : Clarissa Baumann
Clarissa Baumann bénéficiera d’une aide à la production des Beaux-Arts de Paris. Les lauréats 2016 représenteront en outre la sélection française de la Biennale Jeune Création Européenne, exposition itinérante à travers 8 pays qui dévoile et soutient la scène émergente européenne en art contemporain.


Deux autres prix ont également été remis

Le Prix de l’ADAGP
a été décerné à Clarissa Baumann, également récipiendaire du Prix des Beaux-Arts de Paris. Clarissa Baumann recevra une dotation de l'ADAGP, et aura également son portrait filmé par Arte et diffusé sur le site d’Arte Créative.

Le Prix Kristal a été décerné à Julien Fargetton. Le Prix Kristal a été remis par un jury d’enfants issu du Conseil municipal des enfants. Julien Fargetton, lauréat du Prix Kristal, bénéficiera d’une exposition personnelle à la Galerie Artyfamily.


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Ami Barak, Directeur artistique
Marie Gautier, Directrice artistique associée




Le Salon de la jeune création contemporaine depuis 1955
Rendez-vous incontournable de l’art contemporain et véritable tremplin pour les créateurs de demain, le Salon de Montrouge a su s’affirmer comme LA manifestation emblématique en Europe pour la découverte des artistes dans toutes les disciplines. Depuis sa création, le Salon de Montrouge constitue un soutien essentiel sur lequel repose l’avenir de la scène artistique française, dans toute sa diversité et pour un public toujours plus nombreux (plus de 25 000 visiteurs en 2015). Organisé et financé par la Ville de Montrouge depuis 1955, le Salon a révélé de nombreuses figures, comme Felice Varini, Hans Bouman, Jacques Bosser, Hervé Di Rosa, Théo Mercier, Djamel Tatah, Georges Rousse, Julien Salaud…


Une 61e édition profondément renouvelée

Après une 60e édition couronnée de succès, le Salon entame un profond renouvellement en faisant appel à l’analyse esthétique rigoureuse d’Ami Barak, l’un des catalyseurs les plus actifs de la scène artistique contemporaine (ancien directeur du Frac Languedoc-Roussillon, président de IKT – International Association of Contemporary Art Curators, directeur artistique de la Nuit Blanche en 2003 et 2004…).
Sur les 1500 m2 du Beffroi, photographies, performances, peintures, vidéos et installations se révèlent au grand public pour la première fois au sein d’une véritable exposition. Il s'agit d'un parti-pris nouveau impulsé par le regard curatorial d’Ami Barak et de Marie Gautier, directrice artistique associée.

Ainsi, le 61e Salon de Montrouge consistera en une véritable cartographie de la jeune création contemporaine, mise en valeur par la scénographie à la fois sophistiquée et élégante de Ramy Fischler et Vincent Le Bourdon, et une identité visuelle entièrement conçue par la jeune graphiste Camille Baudelaire.

Les 60 artistes de la sélection 2016, venus de France, de Belgique, du Brésil, de Chine, d’Espagne, d’Italie, d’Inde, d’Iran ou encore du Liban, seront soumis aux regards expérimentés d’un jury composé de personnalités de l’art contemporain. Présidé par Alfred Pacquement, conservateur et directeur du Musée National d’Art Moderne de 2000 à 2013, le Jury remettra, lors du vernissage le 3 mai prochain, les trois prix du Salon de Montrouge. Parallèlement, un quatrième prix, consistant en une dotation, sera remis par l'ADAGP.

A l’honneur de cette 61e édition sera le Cabaret Voltaire, lieu emblématique qui marque la naissance du mouvement dada, dont on fête le centenaire en 2016.

Cet anniversaire sera célébré au Beffroi avec l'exposition "Le Cabaret au Salon" et une programmation de performances et projections.




Editorial d’Ami Barak et de Marie Gautier, direction artistique.

La 61e édition du Salon de Montrouge est le pari d’une nouvelle direction artistique. La Ville de Montrouge, à travers son Salon de la jeune création, a su se positionner précocement et se forger une place de choix dans la cartographie de l’émergence. Sa primauté et son savoir-faire développé au cours des années par différents acteurs lui assurent une notoriété certaine, qu’il nous est essentiel de perpétuer. Il était donc primordial, pour nous, d’asseoir les valeurs défendues par le Salon de Montrouge depuis sa création, sans révolutionner ce qui a été mis en place par nos prédécesseurs.

Le principe d’exposition a cependant été totalement repensé pour valoriser les dénominateurs communs entre les artistes, les accointances thématiques, les tendances de l’art en plein essor.

En compagnie de deux scénographes de talent, Ramy Fischler et Vincent Le Bourdon, nous tenons à privilégier un parcours thématique, une immersion dans la diversité des propositions artistiques. Et ce, avec l'optique curatoriale de mieux lire les propos et démarches qui se dessinent, de mettre en dialogue les artistes et leurs productions pour tisser une cartographie de la scène émergente, que vous aurez le plaisir de venir découvrir dès le 4 Mai prochain.

Nous avons aussi souhaité marquer l’identité visuelle du Salon en invitant une graphiste jeune et inspirée, Camille Baudelaire, à repenser et réaffirmer visuellement les enjeux et contours de ce dernier.

Renouveler la forme donc, pour mieux saisir et faire avancer la question de l’excellence.

Pour cette nouvelle édition, le comité de sélection, composé de personnalités de choix du monde de l’art a su exprimer des partis pris d’excellence et de rigueur, guidé tant par la qualité des travaux que par leur représentativité dans le contexte actuel.

60 artistes de talent seront à découvrir cette année, venus de France mais aussi d’ailleurs, de Belgique, du Brésil, de Chine, d’Espagne, d’Italie, d’Inde, d’Iran ou du Liban.

Un jury d'exception, présidé par Alfred Pacquement, décernera les 3 prix qui couronneront les lauréats de l’édition 2016.

Enfin, car il s'agit de faire événement, nous avons décidé de célébrer, cette année, les 100 ans du Cabaret Voltaire. Telle une mise en écho, nous voulons ancrer ce moment dans une histoire et célébrer la jeune création à l'aune d'un mouvement qui a modifié les pratiques et ne cesse d'impacter sur la création actuelle.

Le Cabaret s'invitera donc en parallèle du Salon, avec une programmation de trois soirées de performances.




Parcours de l’exposition

Avec les deux scénographes Ramy Fischler et Vincent Le Bourdon, Ami Barak et Marie Gautier ont privilégié un parcours thématique, une immersion dans la diversité des propositions artistiques.

Leur scénographie, discrète mais déterminante, aménage un environnement où les oeuvres sont privilégiées et mises en exergue. La compartimentation modulaire disparaît au profit d’une mise en espace respectant les contraintes intrinsèques à chaque projet.

À travers cinq chapitres thématiques – Chez moi, chez toi, chez les autres ; Raconte-moi la planète ; Ironie de l’histoire ; La Veille des formes ; Je t’aime moi non plus (à la folie, pas du tout) – le parcours du Salon de Montrouge souligne les émulations à l’oeuvre ainsi que les obsessions esthétiques et conceptuelles chez cette nouvelle lignée d’artistes.

Chez moi, chez toi, chez les autres traite de la subjectivité artistique à l’oeuvre dans notre monde globalisé. Le chez soi est constamment le miroir du voisin, que ce soit celui de palier ou celui des antipodes. La dissemblance n’a de cesse de muter et de muer à chaque génération. Raconte-moi la planète rassemble les différents regards que porte cette génération sur notre environnement, du paysage à l’écologie, et laisse transparaître aussi bien les inquiétudes que les affirmations militantes. On remarque moins de contemplation et davantage d’engagement. Ironie de l’histoire, entre Histoire et actualité, déploie un regard critique sur le monde dans lequel nous vivons, avec ses drames et ses emballements, mais aussi avec une marge de désenchantement appréciable. La Veille des formes part du constat qu’il y a, à n’en pas douter, un questionnement formel spécifique à chaque génération. Repenser et instaurer des constructions et des mises en forme personnalisées, c’est une façon maîtrisée de se singulariser. Je t’aime moi non plus (à la folie, pas du tout) a pour thème l’altérité comme objet repensé. Il y a comme un parfum d’exacerbation des histoires individuelles, des récits personnels, sans pour autant s’enfermer dans des tours d’ivoire.


Archives FranceFineArt.com :

60ème édition du Salon de Montrouge
du 5 mai au 3 juin 2015

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http://www.francefineart.com/index.php/agenda/14-agenda/agenda-news/1748-1619-montrouge-60eme-salon



59ème édition du Salon de Montrouge
du 30 avril au 28 mai 2014

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http://www.francefineart.com/index.php/agenda/14-agenda/agenda-news/1388-1327-montrouge-salon