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“Christian Vium & Marta Zgierska” Prix HSBC pour la Photographie, lauréats 2016
à la Galerie Esther Woerdehoff, Paris

du 11 mai au 16 juin 2016



www.hsbc.fr/1/2/fondation-photographie

www.ewgalerie.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 9 mai 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  © Marta Zgierska
2/  © Christian Vium
3/  © Marta Zgierska

 


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Interview de Christine Raoult, déléguée générale du Prix HSBC,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mai 2016, durée 13'40". © FranceFineArt.

 


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Interview de Christian Vium, lauréat 2016 du Prix HSBC,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mai 2016, durée 14'48". © FranceFineArt.

 


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Interview de Marta Zgierska, lauréat 2016 du Prix HSBC,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 mars 2016, durée 13'24". © FranceFineArt.
entretien réalisé lors du vernissage presse du Festival Circulation(s)
(avec l'aimable traduction de Carine Dolek - entretien en polonais)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Le Prix HSBC pour la Photographie s’associe à la Galerie Esther Woerdehoff pour exposer les lauréats 2016, choisis parmi 12 photographes proposés par Diane Dufour, conseillère artistique 2016. A cette occasion, les monographies réalisées avec Actes Sud seront présentées en avant-première.



Missions et actions du Prix


Le Prix HSBC pour la Photographie, créé en avril 1995, entre dans sa 21ème année d’accompagnement à la jeune création photographique et s’engage à soutenir de manière encore plus forte le travail de ses lauréats, avec une 5ème étape dans l’itinérance et une aide à la production d’oeuvres présentées lors de cette dernière exposition, insufflant ainsi un nouvel élan aux lauréats. Un concours annuel est ouvert de septembre à novembre à tout photographe n’ayant jamais édité de monographie, sans critère d’âge ni de nationalité.

Chaque année, un nouveau conseiller artistique présélectionne une dizaine de candidats. Il présente alors ses choix au Comité exécutif qui choisit les deux lauréats.

Accompagnement des deux artistes :
• Publication de la première monographie de chaque artiste avec Actes Sud, dans la “Collection du Prix HSBC pour la Photographie”.
• Création et organisation de l’exposition itinérante de leurs oeuvres dans cinq lieux culturels en France et/ou à l’étranger.
• Aide à la production, durant l’année de promotion, de nouvelles oeuvres présentées lors de la 5ème étape.
• Acquisition par HSBC France de six oeuvres par lauréat pour son fonds photographique.




Les lauréats 2016


Christian Vium


« Équipé d’un appareil photo moyen format, d’un carnet de notes et d’un GPS, Christian Vium cartographie Nouakchott, la capitale de la République Islamique de Mauritanie. Débuté en 2010, “The Nomadic City” est un projet laboratoire qui dresse le portrait de cette mégalopole à la croissance fulgurante, construite ex-nihilo en 1957 sur une zone de campements nomades, à travers la juxtaposition de ses propres photographies et de nombreux documents inédits. Les images d’archives, les coupures de presse, les photographies empruntées à des albums de famille, les archives filmiques et les diverses sources écrites auxquelles il a eu accès lors d’une enquête de près d’une année, effectuée sur place dans le cadre de son doctorat en anthropologie visuelle, constituent la matière première d'une installation foisonnante. »
Diane DUFOUR, Conseillère artistique 2016

Biographie : Danois. Né en 1980. Vit et travaille à Aarhus, Danemark
Christian Vium est photographe, réalisateur et anthropologue : il travaille essentiellement sur des projets personnels ancrés sur une observation participative et une collaboration approfondie. Son travail se situe à la croisée des chemins entre documentaire, art et sciences sociales. Ses travaux précédents ont été récompensés par de nombreux prix : FOAM Talents 2015, grand gagnant du concours Lensculture Emerging Talents 2015 et en 2011, le Anthropographia Award for Human Rights aux Etats-Unis. Basé à Aarhus (Danemark), Christian Vium travaille actuellement en tant que boursier post-doctoral en anthropologie visuelle dans le cadre d’un projet de recherche « La Caméra, Critique culturelle ».


Marta Zgierska

« En 2013, Marta Zgierska survit à un grave accident de voiture et traverse plusieurs mois d’épreuves intenses (chirurgies, rééducation, dépression,...). L’événement, traumatique, redéfinit totalement son travail photographique et donne naissance à la série “Post”. En cherchant à incarner son traumatisme à travers la photographie, Marta Zgierska la pratique comme une écriture de soi. Elle met symboliquement à distance ses peurs et ses craintes en les figeant dans une forme d’épure, produisant des images fragiles qui ne tiennent qu’à un fil. Chaque photographie met en scène une partie de son histoire de manière métaphorique, la suggérant par l’ellipse dans une esthétique clinique. Des images glacées, presque silencieuses, qui forment le rébus d’une conversation réduite à l’essentiel, l’articulation visuelle d’un langage minimal de survie. »
Diane DUFOUR, Conseillère artistique 2016

Biographie : Polonaise. Née en 1987. Vit et travaille à Varsovie
Marta Zgierska est née en 1987, à Lublin en Pologne. Elle travaille et vit à Varsovie. Elle est titulaire d’un diplôme d’études supérieures des Beaux-arts en photographie (l’Ecole nationale supérieure Leon Schiller de cinéma, télévision et théâtre), d’une maîtrise en théâtrologie et d’une maîtrise en journalisme.




La sélection 2016

Le Prix HSBC 2016, un état contemporain des doutes, des sortilèges et des pouvoirs de la photographie


Les onze travaux des nominés pour le Prix HSBC 2016 dessinent un territoire marqué par un dépassement des formes classiques d’enregistrement du réel au profit de traductions possibles d’une expérience intérieure. Ici, l’écriture photographique tend à devenir son propre sujet.

Si la photographie apparaît traversée par la tentation de l’anthropologie (Christian Vium), de l’ethnographie (Julien Lombardi), du cinéma (Alejandro Erbetta), ou encore de la nouvelle (Patrick Willocq), les velléités purement documentaires sont rares. Nous sommes face à une photographie de l’ordre du vécu, au-delà des certitudes et des grandes tentatives d’objectivation du monde. Le réel n’est pas affirmé, certifié, ni authentifié, mais rendu à travers une expérience intérieure, que celle-ci soulève des questionnements identitaires (Marta Zgierska, Alejandro Erbetta, Johanna Benainous et Elsa Parra) ou soit vécue par immersion (Julien Lombardi, Yann Laubscher). Ainsi, Jean-François Devillers se rend à Tchernobyl pour exprimer ce que le constat photographique ne parvient à saisir, la persistance du danger et la terreur qu’il inspire. Christian Vium, lui, confronte systématiquement les données historiques recueillies à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, au quotidien de ses habitants : chaque détail est signifiant pour saisir la situation dans son ensemble.

Bien sûr, la tension ne se joue pas entre relevé documentaire et subjectivité de l’auteur : elle se situe plutôt entre la mise en oeuvre d’un dispositif d’enregistrement clinique du monde et, dans un même mouvement, l’exploration de l’insaisissable, de ce qui par nature nous échappe. À l’exception notable des travaux présentés par Jean-François Devillers et Adrien Boyer, l’image n’est jamais prise pour elle-même, elle s’inscrit dans un flux temporel (Erbetta), dans un ensemble qui fait sens par accumulation (Benainous et Parra, Vium,…). Les paysages répondent aux individus (Lombardi), les objets aux corps humains (Young June Kim), les mises en scènes aux rêveries intimes (Patrick Willocq). Par une pratique intériorisée du montage et une recherche de la séquence juste, tous livrent des images à résonnance longue, des photographies hantées par le désir de se mouvoir.

Un nouveau langage photographique semble se dessiner aujourd’hui chez les nominés du Prix HSBC. Une écriture non pas au sujet de quelque chose mais qui serait ce quelque chose même. Une photographie qui ne dévoile pas, ne commente pas, ne résout pas. Une forme d’énigme se suffisant à elle-même.

Diane DUFOUR