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“Joris van de Moortel” Birds, Robin Hood, Acoustics, “Noise”, Notating, Detail
à la Galerie Nathalie Obadia - Bourg-Tibourg, Paris

du 12 mai au 23 juillet 2016



www.galerie-obadia.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Joris van de Moortel, le 13 mai 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Joris Van de Moortel, A room full of OSB, 2016. Photographie sur film, calotype sur papier, Plexiglas, peinture acrylique, aluminium, néon, transformateur, photographie couleur, bois. 184 x 100,5 x 11,5 cm . © Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris / Bruxelles, Photo: We Document Art.
2/  Joris Van de Moortel, Rich in detail and failing to exercise selection, everything, everything, just like them (the Flemish), 2016. Bois, néons, plastique, Plexiglass, câbles, transformateur, peinture sur toile, acier. (Triptyque : Panneau central 220 x 100cm - panneaux latéraux 180 x 80cm). 220,5 x 302 x 8 cm encadré. © Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris / Bruxelles, Photo: We Document Art.
3/  Joris Van de Moortel, Drapeau (étale), 2016. Acier, tissu imprimé, 150 x 96 cm, 350 x 110 cm socle. © Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris / Bruxelles, Photo: We Document Art.

 


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Interview de Joris van de Moortel,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 mai 2016, durée 19'10". © FranceFineArt.
(avec Laura Volkert en soutient à la traduction)

 


extrait du communiqué de presse :

 

La Galerie Nathalie Obadia présente la première exposition personnelle de Joris van de Moortel à Paris, après les deux expositions que la galerie de Bruxelles lui a consacré (Getting Comfortable Slowly en 2013 et It’s no longer a thing but a performance group en 2015). Cet évènement préfigure le remarquable solo show que le SCAD - Savannah College of Art and Design (Atlanta, États-Unis) présentera dès le 17 juin prochain.

Joris van de Moortel construit un corpus de travail protéiforme extrêmement consistant et maîtrisé qui mêle l’art et la musique expérimentale comme disciplines indissociables. Simultanément peintre, musicien autodidacte, sculpteur et performer, l’artiste prolonge avec Birds, Robin Hood, Acoustics, “Noise”, Notating, Detail sa réflexion sur la déconstruction comme instance génératrice de création. Avec cette exposition, Joris van de Moortel aboutit à une nouvelle opération cathartique qui marque une étape décisive dans son processus de travail.

L’artiste place dans la galerie un imposant amplificateur architectural comme sas d’entrée et préambule à l’expérience, qui presse le spectateur d’entrer dans un théâtre de vestiges jalonné de reliques, où les traces du processus créatif restent apparentes. Le jeudi 12 mai de 19h30 à 20h, l’artiste et le groupe Spectra Ensemble s’adonneront à une prestation à caractère unique : trente minutes au cours desquelles le groupe s’emploiera à une performance live - prologue essentiel à l’appréhension de son oeuvre.

Sur les scènes des concerts performatifs qui introduisent ses expositions, Joris van de Moortel se livre parfois pleinement à la musique (guitare, chant, mixage, batterie, etc.) en même temps qu’ il mutile les matériaux, tronçonne des parois d’aluminium, brise des pans de verre, projette de la peinture dans des imbroglios de câbles et démolit les instruments qu’il laisse ensuite débranchés parmi les décombres et gravats de ses interventions. Véritable champ de ruines laissé en jachère, le matériel dégradé entre alors dans une phase de rémission le temps de l’exposition : une accalmie qui cessera lorsque l’artiste récupérera les débris de ce butin en friche pour façonner ses prochaines oeuvres.

Pour Birds, Robin Hood, Acoustics, “Noise”, Notating, Detail, Joris van de Moortel nous livrera une performance singulière, dans la lignée de son exposition personnelle à l’institution BE PART en novembre 2015 - exposition pour la première fois entièrement consacrée à l’oeuvre de l’artiste au sein d’une insitution artistique belge. Sur la base de notes, rythmes, sons, de boucles et d’effets sonores, d’observation des bruits sauvages et de l’acoustique du quotidien, et à la suite de sessions de guitares entre Joris van de Moortel et Thomas de Prins, a été écrite une composition complète aux inflexions romantiques. Cette partition sera jouée par le Spectra Ensemble - de distribution classique, tandis que les canaris en cage babilleront le temps de ce live, et prolongeront l’écho de cette performance inaugurale tout du long de l’exposition.

Les volumes créés à partir du reliquat des sessions sonores antérieures complètent l’accrochage autour de l’ilôt central, où l’orchestre prendra place. Les structures des chassis, les formats et l’exigeante attention portée à la composition évoquent la peinture, dont Joris van de Moortel en dépasse superbement les contraintes.

Véritables boîtes-objets, ces volumes sculpturaux et peintures en bas relief associent le travail du néon - esquissé comme un trait à l’aquarelle, la peinture à l’huile, les traces de bombe au spray et de vernis, les matériaux bruts démolis (acier, verre, aluminium, plexiglas, tissu, polyuréthane, plastique, miroir, chaînes, cordes) comme caisses de résonance des concerts passés, le cuir et les vêtements, les moulages en résine et en bronze, les canaris en cage, les grilles métalliques comme trames de canevas, la mousse isolante et le silicone, les câbles électriques qui raccordent ces objets composites, les enceintes, amplificateurs, vidéos, prises, télévisions, transformateurs et microphones, les impressions digitales de films négatifs, duratrans, photographies, calotypes et reproductions sérigraphiés sur papier peint, ou la colle et le plâtras pour agglomérer ces ensembles - qui deviennent alors souverains, vecteurs de sens et objets de mémoires pour Joris van de Moortel.

La lecture de l’ouvrage Background Noise (2006), de Brandon Labelle a partiellement influé sur les questionnements de l’artiste pour cette exposition. Il s’est saisi de la notion de «bruit» dont il ne partage pas la perception négative : «On fait souvent référence à la notion de bruit comme aspect négatif, «faire du bruit» est pour beaucoup très différent de faire de la musique. Ce n’est pas le cas pour moi (...). Le bruit définit notre environnement, architecture, ville, rue, maison, pièce. Imaginez une ville silencieuse, une ville comme Paris: vous seriez complètement désorienté, déphasé, sans vie, isolé, « mort ». Il a examiné la manière dont les oiseaux définissent par voie acoustique leur territoire comme moyen plus ancien - et ingénieux, que la construction par les hommes de murs et de barrières, un raisonnement dont il faudrait examiner le complexe et prodigieux réseau à une époque où la propriété privée est de plus en plus menacée. Enfin, Joris van de Moortel a observé la figure héroïque et paradoxale de Robin des Bois qu’il compare à celle de l’artiste - légende populaire qui le fascine et dont l’arc justicier évoque son signe zodiacal Sagittaire qu’il a tatoué sur le bras droit. A la fois « homme des bois, anarchiste, outsider, ami des pauvres et ennemi de l’état, séducteur, bandit, combattant le mal et l’injustice, voleur des riches pour redistribuer aux pauvres, libre (…) », Joris van de Moortel convoque la figure de l’artiste comme comparable - ou ayant les capacités de l’être, à celle de Robin des Bois le hors la loi, dont l’atelier serait la forêt de Nottingham.

Oeuvre d’art totale et iconoclaste, le travail de Joris van de Moortel se déploie alors sans réserve dans l’espace de la galerie pour nous engager absolument dans un environnement radical, générateur d’émotions.




Joris van De Moortel est né en 1983, à Gand (Belgique). Il vit et travaille à Anvers (Belgique).

Diplômé de la Künstelerhaus Bethanien à Berlin, en Allemagne (2012-2013) et du Higher Institute of Fine Arts (HISK) à Gand, en Belgique (2008-2009), Joris van De Moortel fait partie des artistes contemporains les plus reconnus de la scène artistique contemporaine belge.

Récemment, il a bénéficié d’expositions personnelles importantes avec notamment Ça vous intéresse l’architecture ? Botanical vibrations travel through the air tangled as wires, attempting to play with the rhythmic structure à Be Part (Waregem, Belgique, 2015), Schwarz oder weiss es ist mir gleich, es gibt keine farben in diesem blauen reich au Schauraum Künstlerhaus Bethanien (Berlin, Allemangne 2013), Inside the white cylinder au Transpalette / Centre d’Art Contemporain (Bourges, France, 2012). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives significatives ; notamment à la Künstlerhaus Bethanien (Allemagne, 2015), à la Villa Empain (Belgique, 2015), au Palais de Tokyo (France, 2014), à la Maison Particulière (Belgique, 2013), au SMAK (Belgique, 2013), au Centraal Museum d’Utrecht (Pays-Bas, 2012), à la Zacheta National Gallery of Art de Varsovie (Pologne, 2012), au Palais des Beaux-Arts - BOZAR (Belgique, 2011).

Un grande exposition intitulée Pink Noises lui sera consacrée au Savannah College of Art and Design (Atlanta, États-Unis, du 17 juin au 23 septembre 2016), ainsi qu’un solo show chez Les Brasseurs (Liège, Belgique, en Septembre-Octobre 2016). Son travail sera présenté prochainement dans de nombreuses expositions de groupe, notamment au Ludwig Museum (Budapest, Hongrie, du 14 avril au 3 juillet 2016), à Firma (Vilvoorde, Belgique, du 23 avril (performance) au 22 mai 2016), au Voorkamer (Lier, Belgique, du 4 juin au 24 Juillet 2016), à la Stadtgalerie (Kiel, Allemagne, du 9 septembre au 13 novembre 2016), ou au MAC’s - Le Grand Hornu (du 23 octobre au 22 janvier 2017).

Ses oeuvres ont rejoint d’importantes collections institutionnelles et privées telles que la Fondation Vehbi Koç (Istanbul, Turquie), la Dena Foundation for Contemporary Art (Paris, France/New York, États-Unis), la collection du Centraal Museum (Utrecht, Pays-Bas) et a Ghisla Art Collection (Locarno, Suisse). Joris van de Moortel est représenté par la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles depuis 2013.