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“Simone Nieweg” Dans les bois
au Goethe-Institut, Paris

du 25 mai au 1er septembre 2016



www.goethe.de/paris

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l’exposition avec Simone Nieweg, le 26 mai 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Simone Nieweg, Pinienwald bei Le Barroux, Vaucluse, 2012. © Simone Nieweg.
2/  Simone Nieweg, Wald bei Cronenberg, Bergisches Land, 2012. © Simone Nieweg.

 


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Interview de Simone Nieweg,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 mai 2016, durée 18'48". © FranceFineArt.
(avec l'aimable traduction de Verena Majer)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Dans le cadre du projet interdisciplinaire « NEUES RHEINLAND / LA JEUNE SCÈNE ARTISTIQUE EN RHÉNANIE ». Avec l’aimable soutien de la Kunststiftung NRW

« L’École de photographie de Düsseldorf » est devenue aujourd’hui une composante importante dans l’évolution de la photographie contemporaine. On compte parmi ses acteurs reconnus les fondateurs Bernd et Hilla Becher ainsi que les élèves et représentants des générations suivantes. La photographe de Düsseldorf Simone Nieweg est elle aussi issue de cette école. Pour le lancement de son projet interdisciplinaire « Neues Rheinland », le Goethe-Institut a le plaisir de présenter une sélection des travaux photographiques de cette artiste.

L’exposition Dans les Bois montre des photographies de forêts et d’arbres en Europe et en Amérique du Nord qui symbolisent tout particulièrement l’oeuvre de Simone Nieweg et sa représentation de la nature. Depuis quelques années, l’artiste se concentre sur des travaux mettant en scène des forêts dans différents pays et continents. Ils seront exposés au Goethe-Institut du 26 mai au 1er septembre 2016.


Simone Nieweg (née en 1962 à Bielefeld) a étudié à la Kunstakademie Düsseldorf (Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf) où elle fut en 1989 l’élève de Bernd Becher. Elle vit et travaille actuellement à Düsseldorf. Se spécialiser sur un thème, le travailler le plus longtemps possible et de façon exhaustive, telle était la démarche de Bernd Becher qu’il a transmise à tous ses élèves. C’est ainsi que, porté par la volonté de représenter sobrement, et de manière concentrée, les choses dans toute leur simplicité, le couple d’artistes Bernd et Hilla Becher a systématiquement développé dans les années 1950 le concept de la « nouvelle objectivité ». Tout en se spécialisant sur un topo précis, le photographe est sans cesse en chemin ce qui lui permet de saisir précisément les divers aspects du monde.

Simone Nieweg a fait le choix de photographier la nature. Depuis plus de trente ans, elle se consacre à des paysages agraires et naturels. Si ses images sont vides de toute présence humaine, elles sont riches en détails et empreintes d’une atmosphère que l’on appréhende physiquement. Son oeuvre respecte de manière impressionnante l’équilibre entre romantisme et objectivité : des lieux concrets et pourtant symboliques, nimbés d’une lumière artistique.

Dans l’exposition Dans les Bois, Nieweg, s’inspirant du poème de Heinrich Heine « Waldeinsamkeit », poursuit l’ambiance tantôt mélancolique et romantique, tantôt sauvage et fantastique qui est celle de ces lieux. Ses clichés dévoilent tout autant la forêt comme lieu de nostalgie et de retraite, apparemment préservé et mystérieux, que le rapport économique qu’entretient l’homme avec celle-ci.

Lors de ses longues randonnées à travers les bois, l’artiste munie de son appareil photo à large format attend patiemment l’absence de vent et l’éclairage adéquat. Grâce à cette approche lente et précise, le temps semble suspendu dans ses photos, tout comme le calme qui règne en cet endroit. Pris isolément comme le Kiefer am Matilija Creek ou en rangée notamment dans Wald bei Cronenberg, les arbres s’élancent vers le ciel et quittent le cadre de l’image. Des percées de lumière dessinées sur le sol et le choix des perspectives offrent au spectateur une place imaginaire dans l’image et invitent le regard à se promener à la surface de la photo.

La composition est quelquefois parfaitement suggestive. Sur un cliché, le mince tronc d’un sorbier ayant poussé là tout seul semble poser fièrement et brille au milieu d’une plantation de sapins (Eberesche I, Aachen 2014). D’autres images jouent avec les palettes de couleurs de la lumière naturelle qui, si elles ne se révèlent dans la réalité qu’à un spectateur attentif, apparaissent clairement dans la photo et font naître une magie subtile (Waldweg bei Bad Leonfelden, 2000).

Le regard de Simone Nieweg sur la nature est source d’espoir, car il montre aussi comment la nature se soustrait, dans sa diversité infinie même, aux contraintes de la sylviculture et à l’intervention constante de l’homme. L’exposition est accompagnée d’un catalogue avec 90 illustrations en couleurs et le poème de Heinrich Heine. (S. Nieweg : der Wald, die Bäume, das Licht. München 2016, éditions Schirmer/Mosel)