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“C. W. Eckersberg (1783-1853)” Artiste danois à Paris, Rome et Copenhague
à la fondation Custodia, Paris

du 1er juin au 14 août 2016



www.fondationcustodia.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 31 mai 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Christoffer Wilhelm Eckersberg, Porte gothique du parc Monceau à Paris, 1811. Plume et encre grise, lavis gris sur un tracé au graphite, 228 x 236 mm. © Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris.
2/  Christoffer Wilhelm Eckersberg, Le Pont Royal vu depuis le quai Voltaire, 1812. Huile sur toile, 55,5 x 71 cm. © Statens Museum for Kunst, Copenhague.
3/  Christoffer Wilhelm Eckersberg, Une Cour à Rome, 1814-1816. Huile sur toile, 33,5 x 27,5 cm. © Kunstmuseum, Ribe.

 


1906_Eckersberg audio
Interview de Jan Gorm Madsen, historien de l'art et co-rédacteur du catalogue,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 31 mai 2016, durée 33'14". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Pour la première fois, la France accueille une exposition monographique de Christoffer Wilhelm Eckersberg, artiste danois majeur du XIXe siècle. 125 œuvres y sont dévoilées, parmi lesquelles des tableaux n’ayant pas été montrés au public depuis plus de 100 ans.

Proposée à l’automne 2015 au Statens Museum for Kunst de Copenhague, puis à la Kunsthalle d’Hambourg, l’exposition à la Fondation Custodia se déroule en plusieurs étapes. Au premier étage de l’hôtel Levis-Mirepoix, les tableaux d’Eckersberg sont présentés de façon chronologique et thématique : les années de jeunesse au Danemark, en France et en Italie, avant le développement de son art à Copenhague. Au sous-sol, le visiteur retrouve les dessins et les esquisses de l’artiste, dont douze feuilles issues des collections de la Fondation Custodia.


Les années à Paris et à Rome

Chef de file de l’École de Copenhague, le jeune Eckersberg remporta un prix lui permettant d’étudier en France entre 1810 et 1813. L’année passée dans l’atelier de Jacques-Louis David (1748-1825) bouleversa son séjour parisien. L’enseignement de celui-ci reposait exclusivement sur l’étude d’après le modèle vivant et constituait une nouveauté pour Eckersberg. Les scènes historiques des œuvres de jeunesse de l’artiste changèrent immédiatement de caractère sous l’influence du maître français.

L’exposition de la Fondation Custodia montre plusieurs dessins et tableaux de cette période. Alors qu’il ambitionnait de se consacrer à la peinture d’histoire, genre le plus prisé à l’époque, Eckersberg commença aussi à créer des œuvres d’un autre style. Il réalisa notamment des paysages lors de promenades qui le conduisaient en Île-de-France et des vues urbaines de Paris dont Le Pont Royal vu depuis le quai Voltaire (1812).

Eckersberg quitta la France pour l’Italie en juin 1813 et s’installa à Rome, dans la maison qu’occupait également le sculpteur Thorvaldsen dont il devint un ami proche. Dans ce milieu artistique foisonnant et international, Eckersberg se concentra sur la peinture de plein air qui lui permettait de saisir les caprices des ombres et de la lumière et de les restituer dans l’instant, selon des points de vue ou des cadrages innovants.

Eckersberg s’adonna avec grand intérêt à cette peinture de plein air, réalisant des vues de la Ville Éternelle. Le visiteur peut admirer plusieurs œuvres majeures de cette période, comme Les escaliers de marbre menant à Santa Maria in Aracoeli à Rome (1814-1816) ou Vue à travers trois arches du Colisée à Rome (1814-1816).


Le retour à Copenhague

Après ces séjours en France et en Italie, Eckersberg rentra en 1816 à Copenhague qu’il ne quitta plus. Il occupa les fonctions de professeur puis de directeur de l’Académie royale des Beaux-Arts de Copenhague et consacra le reste de sa carrière à peindre et à enseigner. Il introduisit notamment la peinture de plein air auprès de ses élèves, considérant le paysage comme un sujet digne d’être étudié et représenté.

Les dessins et peintures évoquant la vie quotidienne au Danemark réalisés à partir de 1830, et les nombreux portraits de la bourgeoisie danoise, témoignent de l’intérêt d’Eckersberg pour les mœurs et les scènes profanes. Dès son retour à Copenhague, afin de remercier les généreux mécènes qui lui avaient permis d’étudier à l’étranger, il exécuta le portrait de plusieurs d’entre eux. On remarque dans ces œuvres l’influence française – et tout particulièrement celle de David – par l’agencement des modèles, imposant mais simple, la rigueur de la composition, la clarté des détails et l’observation de la texture et de la qualité des étoffes.

Après les portraits, l’exposition propose au visiteur d’entrer dans l’intimité des études de nus, novatrices par leur caractère réaliste. Au cours de l’été 1837, Eckersberg exécuta cinq tableaux représentant des modèles nus presque de grandeur nature. Pour ces toiles qui devaient servir de références pour ses élèves, il choisit avec soin ses modèles, complémentaires par leur âge, leur type et leur expression concentrée ou distante.

Le parcours de l’œuvre d’Eckersberg s’achève avec les huiles sur toile et les dessins illustrant des marines. Dans celles-ci, Eckersberg mit en œuvre des procédés artistiques au caractère parfois expérimental tel que le format circulaire inhabituel qu’il choisit pour la Traversée à la voile de Copenhague à Charlottenlund (1824).

Deuxième temps de l’exposition, les dessins d’Eckersberg font écho aux intérêts variés du peintre pour les scènes de la vie quotidienne, les paysages ou les marines. Dessinateur minutieux et fidèle aux détails, Eckersberg réalisait souvent une première esquisse sur le vif, adoptant une composition rigoureuse, pour terminer son dessin dans le calme de l’atelier.



La Fondation Custodia publie un catalogue en français à l’occasion de l’exposition, composé de textes de Kasper Monrad, Anna Schram Vejlby, Neela Struck, Jesper Svenningsen et Jan Gorm Madsen.