contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Michel Houellebecq, Rester vivant” Saison Happy Sapiens
au Palais de Tokyo, Paris

du 23 juin au 11 septembre 2016



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 22 juin 2016.

1928_Michel-Houellebecq1928_Michel-Houellebecq

Légendes de gauche à droite :
1/  Michel Houellebecq, France #017. Tirage pigmentaire (2016) sur papier Baryta. Contrecollé sur aluminium. 73,4 x 50 cm. Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Paris.
2/  Michel Houellebecq, Inscriptions #012. Tirage pigmentaire (2016) sur papier Baryta. Contrecollé sur aluminium. 88,1 x 60 cm. Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Paris.

 


1928_Michel-Houellebecq audio
Interview de Karen de Loisy, commissaire associée de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 juin 2016, durée 6'28". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Jean de Loisy, directeur du Palais de Tokyo
Commissaire associée : Karen de Loisy




Non pas une exposition « sur » Michel Houellebecq, mais une exposition « de » Michel Houellebecq : comment l’écrivain produit une forme qui participe à la réinvention de l’exposition en brouillant les cartes entre littérature, photographie et cinéma, entre réel et fiction.

Poète, essayiste, romancier et réalisateur, Michel Houellebecq a un lien étroit avec la photographie, qui accompagne et prolonge sa réflexion depuis le début de sa carrière, et dont il fait souvent état dans ses romans.

L’exposition est un scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain. Composée de sons, de photographies, d’installations et de films conçus par lui et par d’autres artistes invités (parmi lesquels Robert Combas), elle offrira ainsi une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme qu’est Michel Houellebecq.

L’exposition prolonge l’exploration menée par le Palais de Tokyo des échos entre littérature et création contemporaine, depuis l’exposition sur Raymond Roussel en 2013, celle présentée à l’automne 2015 sur John Giorno, ou encore celle sur Jean-Michel Alberola de février à mai 2016, ainsi que « Double Je », d’après une nouvelle de Franck Thilliez, du 24 mars au 16 mai 2016.

Le numéro 23 du magazine Palais, conçu par Michel Houelebecq, sera entièrement consacré à l’exposition.




« À plusieurs reprises j’ai envisagé d’introduire des bifurcations, des options narratives, dans un roman. Je ne suis pas le premier à avoir essayé – ni à avoir échoué.

Coetzee avait inauguré un système intéressant dans son Journal d’une année noire, avec les notes de bas de page. J’ai moi-même essayé d’entrelacer deux narrations, dans La possibilité d’une île. Bon, quand même, l’une des narrations finit par dominer ; ce sont surtout les premières dizaines de pages de Journal d’une année noire qui emportent l’adhésion ; et ce que j’ai surtout réussi, dans La possibilité d’une île, c’est le basculement d’une narration dominante à l’autre (j’ai réussi grâce à la poésie, l’ouvre-boîtes universel).

Ce à quoi nous aspirions tous deux j’imagine, c’est à la seconde dimension, incompatible avec le fil de la temporalité, inatteignable donc, dans les limites de notre art.

Évidemment, faire le plan d’une exposition, on se dit tout de suite : mais oui, bien sûr, c’est ce qu’il fallait faire ! Comment n’y avais-je pas pensé avant ?

Je n’ai pas abusé des bifurcations. Il y a en a une, importante, à peu près à Entrée+30 m ; une autre, moins brutale, vers Entrée+70 m. Sinon il y a des points de passage obligés, mais aussi des salles facultatives. Du point de vue narratologique, c’était bien à faire. Mes lecteurs fidèles, si fidèles (ça en devient réellement émouvant) retrouveront je l’espère mes principales idiosyncrasies.

Un démarrage plombant, non dénué de radicalité, par immersion irrémissible dans le réel.

Un goût évident pour le n’importe quoi mégalomane, l’impression que je peux tout mettre, juxtaposer tous les types de représentation et de discours. ça, c’est plutôt vers le milieu. C’est là aussi que scintillent mes invités, mes net of kin. Merci à eux d’exister.

Sur la fin ça devient évanescent, une spirale de disparition individuelle, une walking ghost phase.

Du coup, un romantisme crépusculaire intrusif se dégage, rééclaire l’ensemble, et on repart pour une seconde visite. ça c’est le succès ultime, je ne peux pas l’espérer très souvent ; si j’y arrive avec une ou deux personnes par jour, ce sera déjà bien. »

Michel Houellebecq