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“Prix découverte 2016” Sarah Waiswa, lauréate 2016
à la Grande Halle, parc des Ateliers, Les Rencontres de la photographie, Arles

du 4 juillet au 25 septembre 2016



www.rencontres-arles.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation de l'exposition, le 7 juillet 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Basma Alsharif, High Noon, USA/JAPON, 2015, photographie couleur. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Imane Farés.
2/  Daisuke Yokota, Dans l’atelier de Daisuke Yokota, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et Jean-Kenta Gauthier (Paris).
3/  Sara Cwynar, Toucan dans la nature (Post-It), 2013. Avec l’aimable autorisation de l’artiste, de Foxy Production, New York, et de la Cooper Cole Gallery, Toronto.

 


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Interview de Mouna Mekouar, nominatrice,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2016, durée 9'21". © FranceFineArt.

 


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Interview de Stéphanie Moisdon, nominatrice,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2016, durée 8'47". © FranceFineArt.

 


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Interview de Stefano Stoll, nominateur,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2016, durée 7'44". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

La lauréate du Prix découverte 2016 est Sarah Waiswa



Le prix Découverte récompense un artiste utilisant la photographie et dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être. Tous les ans depuis 2002, les nominateurs invités par les Rencontres d’Arles désignent chacun deux photographes participant à ce prix sous forme d’une exposition personnelle au parc des Ateliers. Lors de la semaine d’ouverture, les professionnels présents désignent parmi les dix artistes le lauréat qui recevra un prix de 25 000 euros. Les nominateurs 2016 :
- Florian Ebner, directeur de la collection de photographie du musée Folkwang à Essen, Allemagne ;
- Mouna Mekouar,
commissaire d’exposition indépendante ;
- Stéphanie Moisdon,
critique d’art et commissaire d’exposition, codirectrice du Consortium, centre d’art contemporain de Dijon ;
- Aida Muluneh,
photographe, fondatrice du Addis Foto Fest à Addis-Abeba, Ethiopie ;
- Stefano Stoll,
directeur du festival Images à Vevey, Suisse.

Depuis 2002, la fondation LUMA est le partenaire exclusif du prix Découverte.



Artistes présentés par Florian Ebner

Né en 1970 à Regensburg, Allemagne. Vit et travaille à Essen, Allemagne. Florian Ebner a étudié la photographie à l’École nationale supérieure de la Photographie d’Arles et l’Histoire de l’art à l’université de la Ruhr à Bochum. Depuis fin 2012, il est directeur de la collection de photographie du musée Folkwang à Essen. De 2009 à 2012, il a été directeur du Museum für Photographie de Braunschweig, et en 2008- 2009 il était en charge de la collection photo de la Galerie berlinoise. Auparavant, il a enseigné la photographie à l’Académie des arts visuels de Leipzig. En 2015, il a été le commissaire du pavillon allemand de la 56e Biennale de Venise.

Frank Berger : Weissenfels
Né en 1972 à Leipzig, Allemagne. Vit et travaille à Leipzig, Allemagne. Une grande partie de mes travaux photographiques consiste en des projections sérielles de diapositives. L’intérêt photographique ne réside pas dans l’instant décisif mais dans des espaces-temps qui se manifestent dans la succession d’images. Les séries se focalisent sur des scènes et des scénarios urbains. Je photographie les protagonistes qui s’y attardent depuis le même point de vue sur plusieurs heures. Les images, montrées par projection successive de diapositives analogues, se suivent sans aucun fondu enchaîné. Weissenfels retrace, au cours d’une journée, les nombreuses allées et venues de véhicules qui témoignent indirectement des opérations ayant lieu à l’intérieur d’un abattoir. L’installation, qui couvre vingt années, consiste en trois projections réalisées avec des appareils qui suivent l’évolution de la technique sur la période.

Stéphanie Kiwitt : MÁj/My
Née en 1972 à Bonn, Allemagne. Vit et travaille à Bruxelles, Belgique. Le titre de mon nouveau travail Máj/My est emprunté au nom d’un grand magasin pragois qui, des années 1970 à la chute du régime communiste, s’est appelé « Máj » (« mai » en tchèque) avant de devenir « My » en 2009. La sonorité commune des deux mots, qui renvoient à des systèmes économiques et politiques bien distincts, devient stratégie marketing. Le Mai socialiste se transforme ainsi en un pronom possessif néolibéral à la première personne du singulier. Cette astuce formelle permet de substituer de manière inaudible un nouveau nom à l'ancien tout en faisant perdurer la sonorité ancienne. Ma posture photographique oscille entre sobriété documentaire et regard subjectif et construit. Prises à Prague, les photographies de publicités, d’étalages garnis ou vides, de marchandises neuves ou d’objets déjà usagés, sont mises en regard et se répondent mutuellement. Chaque image entre en résonance avec la suivante.



Artistes présentés par Mouna Mekouar
Née en 1980 à Casablanca, Maroc. Vit et travaille à Paris, France. Diplômée de l'Institut national du patrimoine et doctorante en Histoire de l'art, Mouna Mekouar est commissaire d’exposition indépendante. Elle a été commissaire ou commissaire associée de plusieurs expositions, parmi lesquelles Daoud-Aoulad Syad (MEP, Paris, 2015), Formes Simples (Centre PompidouMetz, 2014-2015), Anywhere, anywhere out of the world, carte blanche dédiée à Philippe Parreno (Palais de Tokyo, Paris, 2013), Chefs-d’oeuvre ? (exposition inaugurale du Centre PompidouMetz, 2010) et Roger Parry (Jeu de Paume, Paris, 2007). Elle a parallèlement contribué à deux éditions de Photoquai (Musée du Quai Branly, Paris, 2009 et 2011) en sélectionnant les photographes du Maghreb et du Moyen-Orient. Elle est l’auteur de plusieurs essais parus dans des catalogues d’exposition et dans des revues spécialisées comme Études photographiques, Images Re-vues, Patrimoines, Revue de l’art et artpress.

Basma Alsharif
Née en 1983 au Koweït. Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis. Mon travail évolue entre le cinéma et l’installation. En recourant à la photographie, au film, à la vidéo, au son, au langage et à la performance, j’utilise l’expérience de la communication visuelle en tant que fonction intuitive permettant de révéler la faillibilité de notre perception et l’échec de l’histoire. Je dialogue avec le politique sur un plan émotionnel et viscéral, par le biais d’oeuvres aux dimensions immersives et lyriques. En créant des environnements familiers menant à des expériences déroutantes, mon oeuvre distille une sensation faite à la fois de sécurité et d’étrangeté. L’environnement naturel est une obsession chez moi : la nature nous offre de quoi survivre, et cependant nous détruisons activement notre environnement, tout en imaginant en faire partie intégrante. Mes images nous renvoient à notre propre existence, précaire et pourtant persistante, sur cette planète.

Daisuke Yokota
Né en 1983 à Saitama, Japon. Vit et travaille à Tokyo, Japon. Il y a quelques années, abandonnant la technique argentique pour le procédé numérique, j’ai compris que certaines limites techniques et financières s’en trouvaient repoussées et que je pouvais dès lors réaliser un très grand nombre de photographies. Cependant, l’attention portée à mes travaux semblait s’affaiblir et quand j’observe ces nombreux fichiers sauvegardés, ils apparaissent toujours différents de ce que j’avais imaginé. La photographie parvient parfois à transformer le spectacle de l’instant présent en souvenir, mais elle échoue à capter, comme un filtre dans mon champ de vision, ma mémoire ou mes émotions. J’ai tendance à porter un regard sur le monde par-délà ces effets. Ainsi, il me semble indispensable de rendre visibles ces choses invisibles.



Artistes présentés par Stéphanie Moisdon
Née en 1967 à Paris, France. Vit et travaille entre Paris, France, et Lausanne, Suisse. Critique d’art et commissaire d’exposition, Stéphanie Moisdon est codirectrice du Consortium, centre d’art contemporain de Dijon. Elle est par ailleurs professeure à l’École supérieure d’art et de design de Lausanne (ECAL). Cofondatrice avec Eric Troncy du magazine Frog, elle écrit régulièrement dans Beaux Arts Magazine, Artforum, artpress ou Purple. Elle a organisé de nombreuses expositions dont récemment 1984-1997. La décennie (Centre Pompidou, Metz) et Sturtevant Sturtevant (MADRE, Naples) et a notamment été commissaire de la 9e biennale de Lyon (2007). Depuis 2006, elle dirige une école alternative et itinérante, « L’École de Stéphanie », qui s’est associée avec différentes institutions artistiques. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Jean-Luc Verna, Les Roches Noires (2014), Dominique Gonzalez-Foerster (2002), ainsi que Stéphanie Moisdon, anthologie de ses propres textes critiques (2007).

Marie Angeletti
Née en 1984 à Marseille, France. Vit et travaille à Berlin, Allemagne. Marie Angeletti se sert de la photographie pour retranscrire des expériences, des systèmes existants ou ce qu’il y a autour de l’image elle même. L’arrière-plan narratif suggère plus qu’il n’explicite, laissant les images agir comme des surfaces de projection. La plupart du temps, rencontres et commandes constituent le point de départ de son travail. Angeletti utilise la photographie avec la souplesse qui caractérise la circulation digitale des images, et une fluidité qui résulte aussi de modes d’existence. Ces images se situent au croisement de deux trajectoires. L’une, analytique et esthétique, explore la manière dont l’art circule et se consomme sous toutes ses formes, des plus institutionnalisées aux plus sauvages. L’autre, plus existentielle, rend compte d’une déambulation quotidienne qui cherche le point de rencontre de l’individuel et du collectif.

Christodoulos Panayiotou
Né en 1978, Limassol, Chypre. Vit et travaille à Limassol, Chypre, et Paris, France. L’approche de Christodoulos Panayiotou est résolument multidisciplinaire, nomade et synoptique. Dans ses projections, dispositifs d'expositions et ses lectures-performances, il inclut autant l’architecture que la chorégraphie, le texte et l’image, l’histoire antique et ses récits cachés. L’invention de l’archéologie joue pour lui un rôle central qui lui offre la possibilité de créer des structures narratives complexes sur le temps et l’émergence de nouveaux espaces d’imagination. Invention qui rejoint la question contemporaine de la production de formes, de rituels, de documents, de fictions et de ruines. Stéphanie Moisdon



Artistes présentés par Aida Muluneh
Née en 1974 à Addis-Abeba, Éthiopie. Vit et travaille à Addis-Abeba, Éthiopie. Aida Muluneh est photographe, entrepreneuse culturelle et directrice de Desta For Africa (DFA). Diplômée du département de Communication audiovisuelle de l’université d’Howard (Washington DC), elle est également artiste. Ses oeuvres font partie de la collection permanente du Musée national d'art africain de Washington, du Hood Museum (Hanover, États-Unis) et du Museum of Biblical Art (New York). En 2007, elle est lauréate du Prix de l’Union européenne des Rencontres africaines de la photographie (Bamako, Mali) et en 2010, elle remporte le CRAF International Award of Photography (Spilimbergo, Italie). Elle est la fondatrice du Addis Foto Fest, premier festival international de photographie d’Afrique de l’Est.

Nader Adem : La Vie d’une personne handicapée
Né en 1984 en Arabie Saoudite. Vit et travaille à Addis-Abeba, Éthiopie. La collection de photographies réunies dans La Vie d’une personne handicapée présente les portraits et les récits personnels de dix individus vivant avec différents handicaps physiques, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ce travail aborde la résilience de chacun de ces individus, leur détermination, leurs espoirs et leurs triomphes sur des limitations qui sont en fin de compte aussi bien sociales que physiques. Le style poignant de cette série reflète la persévérance et les défis auxquels la communauté des handicapés de mon pays doit chaque jour faire face. En mettant en lumière un groupe social bien trop souvent négligé, je m’attache également à raconter l’histoire d’individus s’efforçant de combattre et de surmonter la perception générale que le reste de la société a de leurs capacités limitées.

Sarah Waiswa : Étrangère en terre familière
Née en 1980 à Kampala, Ouganda. Vit et travaille à Nairobi, Kenya. La série Étrangère en terre familière dénonce la persécution des albinos en Afrique subsaharienne. En Tanzanie, par exemple, des croyances attribuent des pouvoirs magiques à leurs membres et organes. En raison de la peur liée à l’inconnu et à la différence, les albinos sont toujours victimes de discrimination et subissent les pires humiliations. Ce projet regroupe plusieurs portraits d’une femme albinos photographiée dans le bidonville de Kibera et illustre ma vision tourmentée du monde extérieur. La série témoigne du quotidien d’une albinos confrontée aux dangers liés aux rayons du soleil et à la société. Elle montre également comment son sentiment de non-appartenance l’a plongée dans un état second.



Artistes présentés par Stefano Stoll
Né en 1974 à Zurich, Suisse. Vit et travaille à Vevey, Suisse. Stefano Stoll est le directeur du festival Images à Vevey, Suisse. Cette biennale d’arts visuels est spécialisée dans les installations monumentales en plein-air. Elle propose tous les deux ans des projets photographiques réalisés sur mesure dans les rues, les parcs, les musées et galeries de la ville. Dans ce cadre, il gère également un « off space » dédié à la photographie contemporaine (Espace Quai1) ainsi que le Grand Prix international de photographie de Vevey. Au cours de ses études, il a cofondé et codirigé le premier festival de photographie de Suisse : les Journées photographiques de Bienne. Il a également été en charge des affaires culturelles de la ville de Vevey de 2004 à 2015. En tant qu’auteur, il est membre d’AICA Press et écrit sur la politique culturelle, l’art et la photographie.

Beni Bischof
Né en 1976 en Suisse. Vit et travaille avec sa femme et son fils à Saint-Gall, Suisse. Je travaille sans retenue, à l’intuition. Je m’amuse à condenser le grotesque, le ridicule, le banal et l’absurde de façon ironique et énigmatique en utilisant une grande variété de médias. En plus de mes dessins, collages, peintures, sculptures et installations, le magazine Lazermagazin, que j’autopublie, lancé en 2015, atteste de mon inextinguible fièvre créatrice. Je considère la banalité de la vie quotidienne avec autant de mépris que les drames de la vie politique. Mon matériau provient de romans de gare, de magazines de mode, de publicités et du monde virtuel. Je veux briser la précieuse illusion de la prétendue exclusivité et présenter une vision consternante de la société. Mon travail se développe d’une manière à la fois fluide et explosive. Mes images décrivent la vie, dans toute sa joie et sa tristesse, dans son caractère confus et burlesque, cette vie que j’aime à représenter en des tonalités sombres.

Sara Cwynar : Flat death
Née en 1985, à Vancouver, Canada. Vit et travaille à New York, États-Unis. À partir d’objets et de photographies trouvées, je compose des images qui tentent de capturer la sensation du temps qui passe. Je m’intéresse aux images commerciales démodées, à l’échec, produit par le temps, de leur supercherie visuelle, au déclin de leurs pouvoirs de séduction. Mon travail met en lumière la manière dont ce qui fut familier devient étranger, la façon dont les objets fétichisés peuvent perdre leur éclat, dont le glamour s’émousse. Ces travaux actualisent le sens mystérieux d’un monde perdu, celui des images patiemment accumulées et redimensionnées, de façon à prouver au présent que les images ne meurent jamais : elles flottent quelque part entre le règne traditionnel de l’argentique et Internet, entre des liens affectifs complexes et le kitsch.