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“BIP2016” Biennale de l'Image Possible
à Liège, Belgique

du 20 août au 16 octobre 2016



www.bip-liege.org

 

© Julie-Marie Duro, présentation presse, le 18 août 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Sarah Vanagt, Invisible mothers 2. BIP 2016 - L'Image Possible - Le Manège - © Sarah Vanagt.
2/  Richard Mosse, Spiders. BIP 2016 - L'Image Possible - Le Manège - © Richard Mosse.
3/  Sylvain Couzinet Jacques, Untitled, 2015. BIP 2016 - L'Image Possible - Le Manège - © Sylvain Couzinet Jacques.

 


texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Pour sa dixième édition, la Biennale Internationale de la Photographie (BIP) fait peau neuve et se mue en Biennale de l’Image Possible (BIP). Un changement de nom qui marque une volonté, déjà en germe dans les éditions précédentes, de s’affranchir d’une vision traditionnelle, certains diront réductrice, de la photographie. Les expositions présentées cet été à Liège se donnent à voir comme un manifeste, manifeste d’une image possible, décloisonnée, libérée de la référence directe à un médium limitant. Anne-Françoise Lessuisse, directrice artistique du festival, “prend ainsi acte de cette porosité généralisée et de cette contamination des régimes d’images. Cela ne veut pas dire que la photographie est évacuée. Elle est essentielle. Elle est prise dans un réseau”.

Cette fracture de la représentation est omniprésente dans les expositions. Elle permet de nouvelles ouvertures vers un regard politique qui remet en question le rapport entre le dicible et l’indicible. C’est ainsi qu’avec sa série Infra, l’artiste irlandais Richard Mosse donne non seulement une couleur inédite, mais aussi une nouvelle perspective sur le conflit qui frappe le Congo, un conflit trop souvent marqué du sceau du silence. Le choix du film Kodak Aerochrome, cette pellicule militaire qui révèle la chlorophylle – et fait ainsi plus facilement ressortir les armes qui y sont embusquées – teinte de rose une réalité douloureusement sombre. Des couleurs qui, s’ajoutant à une esthétique recherchée, fascinent, absorbent le spectateur et le poussent à regarder un Congo mis à distance, déréalisé.

C’est cette tension entre le visible et l’invisible qu’explore également l’artiste belge Emmanuel Van der Auwera dans une installation de videosculptures. Aux murs des écrans LCD démunis de filtre polarisant qui dégagent une lumière blanche éclatante. “L’image brille ainsi par son absence”. Au milieu de la salle, des fragments de vitres en verre polarisé poussent le spectateur à la déambulation. Au travers d’elles, l’image est enfin possible. Le verre polarisant révèle alors par fragments les vidéos qui défilent sur les écrans. On passe alors du trop peu au trop plein d’images, du désir de voir, à la tentation de ne pas regarder. L’artiste qui souhaite ici placer le spectateur dans un “état de conscience de son regard” atteint son ambition dans une installation au trouble pérenne.

De manière générale, l’ensemble du Manège Fonck, bercé dans une pénombre qui place certaines images au seuil de la perception, insuffle au spectateur un questionnement permanent et une remise en question de ce qui fait une image aujourd’hui. Non loin, l’exposition Transcendent DIY, présentée au Hangar B9 et à la Salle Capitulaire interroge le rapport de la photographie à la main de son créateur et ouvre la voie à des scénographies débordantes. Car l’image n’est possible sans support. Et c’est son support livresque qui sera mis à l’honneur durant le weekend du 8 et 9 octobre. La Biennale de l’Image Possible accueille pour l’occasion la première édition du Liège Photo-book Festival. Deux jours, avec près de 30 éditeurs présents sur le site, pour réfléchir le livre photographique autour de débats, de lectures de portfolio et de projection.

Julie-Marie Duro

 


extrait du communiqué de presse :

 

organisation : Centre culturel de Liège – Les Chiroux



Créée en 1997, à l’initiative du Centre culturel de Liège « Les Chiroux », la Biennale internationale de la Photographie de Liège a évolué parallèlement aux transformations qu’a connues le champ de la représentation visuelle. C’est ainsi qu’en 2010, à l’occasion de sa 6e édition, la Biennale devient “BIP”, un acronyme dont la résonance évoque notamment un signal électronique et l’univers du digital.

La Biennale fut dès le départ un événement thématique, centré assez strictement autour de la photographie, actuelle et historique. A partir de BIP2010, elle met à l’honneur les multiples facettes des pratiques photographiques contemporaines en les confrontant à d’autres aspects de l’image d’aujourd’hui, en particulier la vidéo.

L’événement est cependant resté fidèle à une ligne de conduite : combiner les exigences d’une programmation artistique ambitieuse tournée vers l’international avec une accessibilité la plus large possible, pour atteindre tous les publics. La Biennale a également été constamment attentive aux créateurs émergents, tout en invitant à Liège des artistes de grande renommée.

La 10e édition-anniversaire de BIP va marquer un nouveau tournant : BIP devient la Biennale de l’Image Possible.




10e EDITION, 1ère BIENNALE DE L’IMAGE POSSIBLE

un monde où le visuel sous toutes ses formes occupe une fonction centrale dans notre rapport à l’autre et à la société, l’Image Possible est une nouvelle appellation qui veut explorer les enjeux et l’actualité de ce “devenir-image” du monde.

Avec les développements technologiques incessants, l’hybridation des disciplines artistiques et la présence massive des images et des écrans dans le quotidien, les régimes d’images sont de plus en plus poreux les uns envers les autres et circulent à travers les territoires (artistiques, culturels, médiatiques, intimes, etc.). Beaucoup d’artistes choisissent désormais un médium parce qu’il se révèle approprié à leur propos, passant allégrement de la photo à la vidéo, via l’objet, le pictural, l’installation, le mapping, voire l’hologramme ou la performance. Cette évolution place dorénavant la photographie, comme les autres médias, dans des réseaux où l’hybridité et la perméabilité des frontières, des statuts et des genres se révèlent décisifs.

BIP comme Biennale de l’Image Possible voudrait témoigner, pour cette édition et les suivantes, de cette vaste problématique de la (l’im)puissance de l’image au XXe et surtout au XXIe siècle.

L’Image Possible remplace dorénavant le traditionnel thème. La dimension prospective du “possible”, voire sa résonance d’espoir, nous emmènera vers des propositions visuelles métissées et hétérogènes. BIP défend un art qui prend le risque des autres arts, qui les questionne, les influence et se laisse contaminer en retour. Après avoir travaillé pendant de nombreuses années autour de diverses thématiques (le Territoire, le Contrôle, l’Amour, la Croyance,…), BIP s’oriente à présent vers une exploration plus libre et plus ouverte du champ visuel, toujours plus mixte, métissé, toujours plus riche d’impuretés.

Vidéos, films, photographies, projections, nouveaux médias et installations sont présentés en combinaison et déploient les formes possibles et les statuts variés de l’image analogique ou digitale, fixe ou en mouvement, la triturent, l’explorent, la renversent ou la rétablissent. Hors de ces régimes et manifestations d’images composites, il apparaît que l’image n’a peut-être jamais été autant « possible » qu’aujourd’hui...


Les lieux d’exposition :
Le Manège et Les Ecuries : Caserne Fonck, rue Ransonnet, 2 à 4020 Liège
Hangar B9 et Salle Capitulaire : Campus de l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Boulevard de la Constitution, 41 à 4020 Liège
Centre culturel de Liège Les Chiroux : Place des Carmes, 8 à 4000 Liège
Galerie Satellite : Cinéma Churchill, rue du Mouton Blanc, 20 à 4000 Liège
La SPACE : En Féronstrée, 116 à 4000 Liège
Galerie Les Drapiers : Rue Hors-Château, 68 à 4000 Liège