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“Hélène Lucien & Marc Pallain” Fukushima : l’invisible révélé
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 7 septembre au 30 octobre 2016



www.mep-fr.org

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 6 septembre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Hélène Lucien / Marc Pallain, Série I Chronoradiogramme Sans titre, Iitate 2012. Exposition 7,3 à 10,8 μSv/h. © Hélène Lucien / Marc Pallain.
2/  Hélène Lucien / Marc Pallain, Tokyo - Aoyama-ku, 2016. © Hélène Lucien / Marc Pallain.
3/  Hélène Lucien / Marc Pallain, Poses de radiographies, Zone interdite - Namie, Fukushima-Ken, 2016. © Hélène Lucien / Marc Pall.

 


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Interview de Hélène Lucien et Marc Pallain,
Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 6 septembre 2016, durée 13'47". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Comment donner une représentation de l’inimaginable et de l’inaccessible ? Après la catastrophe de Fukushima en 2011, Hélène Lucien et Marc Pallain croisent leurs pratiques artistiques pour tenter d’y apporter un nouveau regard.

Plasticienne, Hélène Lucien guide ses travaux dans l’expérimentation et la recherche de résonnances entre différents médiums et pratiques artistiques, afin de souligner l’écart existant entre notre connaissance du monde physique et ses représentations.

Photographe, Marc Pallain inscrit son travail photographique autour de la narrativité temporelle et son impact sur l’espace urbain ou rural. Il met en lumière la mémoire en traitant les traces inscrites sur les paysages ou les visages.

Fruit de la rencontre de ces deux démarches artistiques, l’exposition « Fukushima: l’invisible révélé » est pensée comme un parcours sensoriel de la réalité d’une zone nucléarisée, où chaque élément apporte un éclairage singulier aux conséquences mémorielles, quotidiennes, indicibles de cet accident et interroge le visiteur sur l’après Fukushima au delà des seules frontières nipponnes.

Les chronoradiogrammes de la première salle, qui constituent le coeur du projet, sont présentés comme des vitraux offrant une fenêtre sur l’invisible et entrent en résonnance avec des photographies prises sur la zone, des montages vidéo et des sculptures réalisées pour l’occasion. Tous ces éléments questionnent « l’esthétique de la catastrophe », la « mise en spectacle » d’un événement paradigmatique et s’imposent comme des enregistrements révélateurs, tout autant que des créations d’une réalité silencieuse, insistante et insensible.

En révélant l’invisible, Hélène Lucien et Marc Pallain offrent des représentations temporelles du dialogue entre la réalité sans cesse changeante de la zone évacuée et la trace imprimée sur le film radiographique. Ils réveillent ainsi la mémoire collective, redonnent un visage aux habitants du site, et observent les efforts de l’Homme et des organisations gouvernementales, qui tel Sisyphe, tentent inlassablement d’effacer l’irréparable.


Salle 1 : Chronoradiogrammes
Cette salle propose au visiteur un travail sur la représentation de l’invisible. Conçue comme une chambre noire pour souligner l’écart existant entre notre propre connaissance du monde physique et ces représentations qui s’imposent comme « l’image de quelque chose ».
Les chronoradiogrammes, dont les blancs sont les seuls points de lumière de la salle, questionnent et perturbent.

Salle 2 : dispositif vidéo
Cette salle présente plusieurs photos et dispositifs vidéos traitant de la réalité quotidienne de la zone aujourd‘hui. Ils apportent un éclairage singulier sur les « efforts cosmétiques » produits par le gouvernement japonais pour fictionner une « normalité » attractive afin de faire revenir les populations.
Deux autres vidéos répondent à ce premier dispositif en livrant un regard sur les personnes vivant sur la zone, qui ont accepté de se livrer face caméra sans parole, nous invitant à regarder en face leur réalité.

Salle 3 : le dosimètre
Cette salle présente un dosimètre chargé de pierres précieuses, objet nécessaire pour alerter de la dangerosité de certains lieux. Le dosimètre devient un « must have », accessoire indispensable et nouveau marché pour les marques fashion et luxe. Le dosimètre comme marqueur social supplémentaire ?

Salle 4 : terre contaminée
Cette salle est une installation présentant des sacs de terre contaminée sur le modèle de ceux empilés et stockés sur toute la zone évacuée. Mais le véritable sujet de cette installation est l’absence si fortement ressentie sur les zones. Des silhouettes, des portraits, des objets et un paysage sonore viennent compléter ce dispositif, incarnant l’empreinte des habitants ayant laissé leur maison et leurs biens derrière eux.