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“Bouchardon (1698 - 1762)” Une idée du beau
au Louvre, Paris

du 14 septembre au 5 décembre 2016



www.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 13 septembre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Edme Bouchardon, Modèle posant pour L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule. Département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) Thierry Le Mage.
2/  Edme Bouchardon, L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule. Département des Sculptures, musée du Louvre © RMN - Grand Palais (Musée du Louvre), Hervé Lewandowski.
3/  Edme Bouchardon, Femme nue de dos, bras gauche le long du corps. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado.

 


1967_Bouchardon audio
Interview de Guilhem Scherf, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 septembre 2016, durée 15'51". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires de l’exposition :
Guilhem Scherf, conservateur général, département des Sculptures, musée du Louvre et Juliette Trey, conservateur, département des Arts graphiques, musée du Louvre.




Le musée du Louvre et le J. Paul Getty Museum de Los Angeles rendent hommage à Edme Bouchardon, sculpteur et dessinateur de renom, qui fut considéré dès son époque comme « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle » (Cochin).

Cité dans l’Encyclopédie comme le continuateur de Puget et de Girardon, Bouchardon fut perçu par ses contemporains comme le promoteur du renouveau dans les arts. Alors que de nombreuses études ont favorisé une nouvelle approche du néo-classicisme, cette première exposition monographique d’envergure permettra d’appréhender l’esthétique du sculpteur, parfait équilibre entre la référence antique et la fidélité à la nature.

Fils d’architecte sculpteur, Edme Bouchardon se forma à l’Académie royale de peinture et de sculpture à Paris avant de faire un fécond séjour à l’Académie de France à Rome (1723-1732), couronné par des projets soumis au pape et par son élection à l’Académie de Saint-Luc. Rappelé en France par le directeur des Bâtiments du roi, alerté de sa grande réputation, il reçut rapidement atelier et logement au Louvre. Agréé à l’Académie en 1735, il devint ainsi sculpteur du roi.

Il fut admiré et célébré pour ses oeuvres sculptées, la fontaine de la rue de Grenelle, le décor du choeur de l’église Saint-Sulpice, la statue en marbre de L’Amour se faisant un arc dans la massue d’Hercule et le monument équestre de Louis XV installé au centre de la place Louis XV (future place de la Concorde). Ses suites de dessins, dont Les Cris de Paris, connurent également un grand succès.




Parcours de l’exposition

INTRODUCTION

Edme Bouchardon, « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle », selon Charles Nicolas Cochin, est une des personnalités artistiques du XVIIIe siècle les plus reconnues de son vivant. Sculpteur du roi, dessinateur de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, créateur infatigable de formes et d’idées nouvelles, praticien hors pair aussi bien lorsqu’il modèle la terre ou taille le marbre que lorsqu’il dessine avec le crayon de sanguine, il obtint des commandes parmi les plus prestigieuses de son temps. Ses chefs-d’œuvre ont marqué durablement les esprits, qu’il s’agisse du Faune endormi d’après l’antique, des bustes du baron von Stosch et du marquis de Gouvernet, de la fontaine de la rue de Grenelle, des statues du choeur de l’église Saint-Sulpice, de L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule ou du monument équestre à Louis XV. Protégé par un cercle d’amateurs influents qui ont célébré « l’idée sublime qu’il s’était faite du beau » (Pierre Jean Mariette), Bouchardon a été beaucoup collectionné, apprécié et aussi critiqué. Il a cherché à créer une synthèse entre l’apaisement des formes tiré d’une observation des exemples antiques et la transcription minutieuse de la nature et du modèle vivant. Son esthétique a joué un rôle capital dans l’évolution de l’art en France et l’abandon progressif des excès de l’outrance formelle et de l’artifice. Cette exposition, mêlant un grand nombre de techniques liées à la sculpture, au dessin mais aussi à la gravure, est la première jamais organisée de cette ampleur. Au fonds exceptionnel conservé au musée du Louvre s’ajoute un grand nombre d’oeuvres issues de collections publiques et privées en France et à l’étranger.

PORTRAITS DE BOUCHARDON
Les portraits connus de Bouchardon jalonnent les étapes de sa carrière, de Rome à Paris. Celui peint par son ami Pier Leone Ghezzi à Rome le montre en artiste juvénile, enthousiaste, l’air vif, en train de tailler en marbre le buste du collectionneur d’antiques Philipp von Stosch (présent plus loin dans l’exposition). La différence est nette avec le portrait exécuté par François Hubert Drouais dans le cadre officiel de son morceau de réception à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Drouais représente Bouchardon à la fin de sa carrière, posant assis en habit à la française devant les réductions de ses chefs-d'oeuvre, L’Amour se faisant un arc et le Monument équestre de Louis XV. Le tableau fut gravé par Jacques Firmin Beauvarlet également comme morceau de réception à l’Académie. Quelques autoportraits donnent de l’artiste une vision plus intime. Le dessin qu’il fit de lui-même dans un carnet d’études lorsqu’il était en Italie est particulièrement saisissant : son visage aux yeux fermés, plongé dans des mains dévorantes, est une allégorie de la concentration et de la réflexion.

LES COPIES ROMAINES
Ayant remporté en 1722 le premier prix du concours de sculpture organisé par l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, Bouchardon fut envoyé comme pensionnaire à l’Académie de France à Rome. Le but du séjour italien, depuis la création de cette institution en 1666, était l’étude de l’art antique et des grands maîtres. Tout au long de son séjour romain, de 1723 à 1732, Bouchardon s’adonna volontiers à cet exercice, aussi bien par la sculpture que par le dessin. Conformément au règlement de l’Académie de France, il exécuta une copie en marbre d’après un antique pour le roi, le Faune endormi, qui lui apporta rapidement une grande renommée. Il fit également un nombre considérable de copies dessinées à la sanguine, aussi bien d’après des antiques que d’après des sujets peints ou sculptés par les maîtres. Il copia des détails ou des compositions complètes, mais exécuta aussi des séries systématiques d’après des ensembles qu’il dut considérer comme exceptionnels : les fresques du Dominiquin à la chapelle Polet ou celles de Raphaël à la villa Farnésine. En 1732, Bouchardon rapporta ces dessins à Paris, les accrocha chez lui et dans son atelier et, profondément imprégné de ces modèles, les conserva jusqu’à sa mort.

COMPOSITIONS ORIGINALES FAITES EN Italie
À côté de ses nombreuses études d’après l’antique et les grands maîtres, Bouchardon conçut et exécuta lors de son séjour en Italie des compositions originales importantes. Afin de transcrire au mieux la personnalité du collectionneur d’antiques Philipp von Stosch, il le représenta héroïsé comme un empereur romain, les cheveux courts, le torse nu recouvert en partie d’une draperie. Il créa ainsi l’un des premiers bustes néoclassiques en Europe. Soutenu par le directeur de l’Académie de France, les ambassadeurs français et d’influents amateurs italiens comme les cardinaux Albani et Corsini, Bouchardon reçut des commandes aussi prestigieuses que le portrait du pape Clément XII et celui du cardinal de Polignac. Il crut longtemps que son Monument funéraire du pape Clément XII, prévu pour la basilique Saint-Pierre, allait être réalisé en marbre. De beaux dessins nous gardent le souvenir de ses projets romains, comme celui de la fontaine de Trevi qui fut très admiré en son temps.

LES ACADÉMIES DE BOUCHARDON
Bouchardon s’initia à l’exercice de copie d’après le modèle nu masculin lors de ses années de formation à Chaumont mais l’essentiel de ses académies peuvent être datées de plusieurs années après le retour d’Italie, vers 1737-1739. Il fournit alors des dessins à Gabriel Huquier qui les fait graver pour publier des recueils d’académies, destinés aux élèves et aux amateurs. Ses dernières académies datent de sa courte période d’enseignement en tant que professeur à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, en 1748. Ces dessins, exécutés lors des séances de pose, au milieu des élèves, présentent une exécution plus rapide. Le travail sur la réserve, notamment dans les chevelures, est tout à fait virtuose. La relative rareté des académies de Bouchardon ainsi que la corrélation qu’on peut établir entre leur production et ses années de formation à Chaumont, la publication des recueils gravés d’Huquier et enfin son enseignement à l’école du modèle incitent à y voir une activité marginale et ponctuelle chez le sculpteur. Son véritable intérêt pour le dessin d’après le modèle vivant resta lié aux études préparatoires aux sculptures, pour lesquelles il donna ses feuilles les plus abouties.

PORTRAITS ET ÉTUDES DE TÊTES
Alors qu’il avait exécuté un certain nombre de portraits pendant son séjour en Italie, Bouchardon en fit peu à son retour en France. Le seul buste qu’il conçut fut celui du marquis de Gouvernet, un chef d'oeuvre dont il exposa le marbre au Salon de 1738. La représentation d’un homme sur un torse nu à l’antique était une nouveauté absolue à cette époque à Paris. Les critiques admirèrent aussi le rendu particulièrement réaliste de la chair. L’artiste, qui était également musicien et jouait du violoncelle, dessina le portrait du compositeur et violoniste Francesco Geminiani. Ce profil d’une grande puissance fut gravé à la manière de sanguine par Jean-Baptiste Lucien. Le talent et la sensibilité de Bouchardon dessinateur s’expriment au mieux lorsqu’il représente des visages, portraits restés anonymes ou têtes d’expression. Ces dessins de vieillards aux barbes foisonnantes, de femmes au regard intense et d’enfants attendrissants furent collectionnés par les plus grands amateurs : Pierre Crozat, Carl Gustaf Tessin, Jean de Jullienne, Pierre Jean Mariette.

JETONS ET MÉDAILLES
Nommé dessinateur de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres le 13 janvier 1737, Bouchardon exerça cette charge jusqu’à sa démission, quelques mois avant sa mort. L’Académie était notamment chargée de composer l’histoire métallique du roi, en donnant des sujets de médailles. Elle devait aussi produire chaque année des jetons pour l’administration royale. Les médailles, d’un métal précieux, souvent en or, commémorent des événements précis du règne. Leur légende, donnée par les académiciens, était rédigée en latin, avec des chiffres romains. Les jetons, édités pour une dizaine d’administrations royales, dans un métal plus modeste que l’or, portaient une inscription en français et des chiffres arabes. Ils étaient illustrés d’une scène imaginaire, métaphore de l’administration représentée. Bouchardon fit preuve d’une grande inventivité pour renouveler les motifs des jetons, les mêmes organismes royaux étant célébrés d’année en année. Ce travail lui permit d’aborder des sujets qu’il ne traitait guère par ailleurs, tel le paysage, et de créer une imagerie plus poétique et insolite que dans les médailles, où le décorum était de rigueur.

ILLUSTRATIONS DE LIVRES
Un des aspects les plus inattendus de l’oeuvre de Bouchardon est son activité destinée à la gravure et tout particulièrement, à l’illustration de livres. Familier du comte de Caylus, grand érudit et amateur d’antiques, qu’il rencontra dès son retour d’Italie, et très apprécié du marchand et éditeur d’estampes Gabriel Huquier, Bouchardon exécuta de nombreux dessins qui furent gravés par ces deux personnalités et par d’autres artistes. Si bon nombre de ces gravures furent rassemblées dans des recueils sans texte d’accompagnement, comme les académies, les planches d’anatomie, les métiers de Paris ou les vases, d’autres figurèrent en frontispice, en page de titre ou en vignette d’ouvrages historiques, scientifiques ou musicaux. Bouchardon illustra ainsi aussi bien l’Histoire naturelle de Buffon, des partitions de Geminiani, des volumes savants sur les origines de la monarchie, la réédition d’un traité sur l’architecture qu’un des plus somptueux livres de fête du règne de Louis XV célébrant le mariage de sa fille aînée. Son ouvrage le plus considérable fut la transcription dessinée des pierres gravées du roi pour le monumental Traité rédigé par son ami Mariette.

LES CRIS DE PARIS
La série des soixante Études prises dans le bas Peuple ou les Cris de Paris, sans doute dessinée par Bouchardon en 1737, fut publiée entre 1737 et 1746 en cinq suites de douze estampes. Gravée à l’eau-forte par son ami l’amateur le comte de Caylus et terminée au burin par le graveur Etienne Fessard, elle doit son nom aux cris que les petits marchands de rue avaient coutume de pousser pour signaler les biens et les services qu’ils proposaient au tout-venant. Chaque suite débute par une page de titre et chaque estampe décrit un petit métier de rue représenté au travers d’une figure presque toujours seule, vue de près, portant les vêtements et les ustensiles typiques de sa profession. Les estampes retranscrivent fidèlement les dessins de Bouchardon, à ceci près que les compositions y sont inversées, plus contrastées et en noir et blanc au lieu d’être en couleur. L’originalité des Cris de Paris de Bouchardon tient, d’une part, à l’humanité et à la dignité que Bouchardon accorde à ses modèles et, d’autre part, au traitement sculptural des corps laborieux, des costumes et des ustensiles. Le résultat est un savant mélange de réalisme et d’idéalisation.

LA FONTAINE DE GRENELLE
Bouchardon reçut en 1739, de la part des échevins de la ville de Paris, la commande prestigieuse d’une fontaine monumentale destinée à célébrer l’arrivée de l’eau dans le nouveau quartier parisien de la rue de Grenelle. Il conçut lui-même l’ensemble du monument, aussi bien l’architecture que le décor sculpté. Le premier devis prévoyait un corps d’architecture avec colonnes et fronton, orné de trois statues en marbre représentant la Ville de Paris, la Seine et la Marne. Un second devis rajoutait à cet ensemble deux ailes latérales présentant quatre niches avec des génies adolescents figurant les saisons et dessous, quatre compositions en bas-relief de scènes d’enfants, le tout dans un matériau moins noble et plus fragile que le marbre, la pierre de Tonnerre. L’iconographie de la fontaine, ornée des armes royales et de l’écusson de la Ville de Paris, était politiquement transparente : elle signifiait que l’abondance régnant dans Paris ne souffre aucune interruption durant tout le cours de l’année. Pour réaliser au mieux le monument, Bouchardon exécuta de nombreuses études dessinées, notamment d’après le modèle, des esquisses en terre et des modèles en plâtre. Il sculpta des réductions en marbre de ses reliefs pour le cousin de Madame de Pompadour, le financier Bouret.

COMPOSITIONS PROFANES
Du fait de leur variété et de leur inventivité, les compositions profanes occupent une place très significative dans l’oeuvre de Bouchardon. Elles abordent des sujets aussi divers que l’allégorie, le mythe et la fable, l’histoire ancienne, les arts décoratifs et même la caricature. Dès son séjour romain, Bouchardon entreprit de dessiner des séries allégoriques, dont un étonnant groupe de Vents, puis un autre représentant les différents Âges qu’il mit en chantier en Italie et compléta une fois de retour à Paris. Durant les années 1730-1740, il s’investit beaucoup dans la création de compositions profanes, sculptées, comme pour le parc du château de Grosbois ou le bassin de Neptune du château de Versailles, ou dessinées. La plupart de ces dessins sont de véritables oeuvres autonomes. Bouchardon exposa plusieurs de ses compositions au Salon du Louvre, entre 1737 et 1746, dont des sanguines et des modèles en terre cuite pleins de verve. Par ailleurs, il diffusa nombre de ses inventions par la gravure, grâce à une fructueuse collaboration avec le comte de Caylus et le graveur Étienne Fessard, ce qui lui permit d’établir sa réputation d’inventeur prolifique et de donneur de modèles.

ART RELIGIEUX ET FUNÉRAIRE
La première sculpture connue de Bouchardon est un bas-relief à sujet religieux, le Martyre de saint Étienne, qu’il acheva en 1720 pour le tympan de l’église Saint Étienne à Dijon. Il travailla pour l’église Saint-Sulpice à Paris dès son retour d’Italie. De 1734 à 1750 il exécuta en pierre de Tonnerre un ensemble monumental qui est toujours conservé in situ : huit apôtres debout, disposés dans le choeur devant des pilastres et à l’entrée du sanctuaire, sur des consoles, Jésus-Christ appuyé sur la Croix et la Vierge debout. Au Salon de 1739, Bouchardon présenta le modèle en plâtre d’un bas-relief conçu pour un autel de la chapelle royale à Versailles et représentant la procession de saint Charles Borromée. Le dessin avec mise au carreau témoigne d’une esthétique subtile fondée sur l’intériorité des expressions et l’apaisement des formes. Le sculpteur imagina pour le tombeau du cardinal de Fleury une somptueuse composition. Deux esquisses en cire exceptionnellement conservées gardent le témoignage de ce projet que l’artiste ne put exécuter en marbre. Bouchardon dessina par ailleurs des monuments funéraires imaginaires.

L’AMOUR SE FAISANT UN ARC DE LA MASSUE D’HERCULE
Bouchardon conçut et exécuta pour le roi, de 1739 à 1750, une statue très ambitieuse. Cupidon, fils de Vénus, essaie l’élasticité d’un arc qu’il est en train de tailler dans la massue d’Hercule avec le glaive de Mars. L’oeuvre illustre le triomphe de l’Amour sur la Force. Elle fut présentée au château de Versailles avant d’orner un salon de l’orangerie du château de Choisy. La statue a été préparée par des études soignées d’après l’antique et le modèle vivant. Les dessins d’après une statue fragmentaire d’un Amour antique de la collection Albani et d’après un adolescent qui posa devant le sculpteur révèlent la méthode de Bouchardon. Celui-ci aimait méticuleusement représenter son motif selon une multiplicité de points de vue. Le dessinateur tourne autour de son modèle comme l’amateur circule autour d’une statue en ronde bosse. Si le sujet de l’oeuvre – un Amour non idéalisé occupé à un travail manuel – fut critiqué, son exécution en marbre, admirable de virtuosité, fut unanimement appréciée. Bouchardon en exécuta une réduction pour le financier Bouret, cousin de Madame de Pompadour.

LE MONUMENT À LOUIS XV
Le 27 juin 1748, le prévôt des marchands et les échevins de la Ville de Paris proposèrent au roi d’ériger une statue équestre en son honneur. Ce fut la consécration et le dernier projet de Bouchardon. Celui-ci espérait terminer l’ouvrage en dix ans, cinq pour la statue équestre, cinq autres pour le piédestal. Entre 1748 et 1752, Bouchardon exécuta environ 440 dessins pour préparer la statue : études d’après le cheval, le cavalier, ou d’après le nu féminin pour les cariatides du piédestal. À partir de novembre 1752 et jusqu’en janvier 1757, il travailla au modèle en plâtre du groupe du cavalier et du cheval, à grandeur d’exécution. La fonte du monument, par Pierre Gor (1720-1773), eut lieu le 6 mai 1758, en un temps record de cinq minutes et quatre secondes. Mais le groupe, nécessitant des réparations, ne put être transporté sur la place que le 19 février 1763, plusieurs mois après la mort de Bouchardon. La guerre de Sept Ans terminée, l’inauguration du monument put enfin avoir lieu le 20 juin 1763. Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle, désigné comme son successeur par Bouchardon, acheva les ornements du piédestal en 1772. Vingt ans plus tard, pendant la Révolution, le 11 août 1792, le monument fut détruit et fondu.