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“Emeric Lhuisset” Last water war, ruins of a future
au Musée de l’Institut du monde arabe

du 29 septembre au 04 décembre 2016 (prolongée jusqu'au 22 janvier 2017)



www.imarabe.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Émeric Lhuisset, le 30 septembre 2016.

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1/ 2/ 3/  Emeric Lhuisset, Last Water War, ruins of a future - série de photographies du site archéologique de Girsu (Telloh), Irak 2016 - © Emeric Lhuisset.

 


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Interview de Émeric Lhuisset,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 30 septembre 2016, durée 14'50". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Depuis que les hommes cultivent la terre, les rivalités autour de l’eau son source de différends. Cette notion est exprimée directement dans la langue française : « rivalité », du latin rivalis, signifie « celui qui utilise la même rivière qu’un autre ».

La première guerre de l’eau connue s’est déroulée vers 2600 av J.-C. en Mésopotamie (actuel Irak). Les cités-États d’Umma et de Lagash (dont Girsu est la capitale religieuse) se disputèrent pendant plusieurs siècles l’exploitation de canaux d’irrigation alimentés par le Tigre.

Les jeux de pouvoir entre puissances régionales, la guerre civile en Syrie, la présence de l’État islamique, qui a fait du contrôle des barrages un objectif stratégique, le contrôle exercé en amont par la Turquie sur le débit du Tigre et de l’Euphrate sont autant de facteurs d’instabilité et de tensions. Couplés au fort accroissement démographique, à la rareté croissante des ressources en eau dans la région et au réchauffement climatique, ils alimentent les craintes de voir éclater une « nouvelle guerre de l’eau », sur les lieux mêmes de la destruction de la cité antique de Girsu, qui a marqué en 2350 av J.-C. la fin de 300 ans de guerre de l’eau.

C’est avec une série de photographies réalisées en Irak sur le site archéologique de Girsu, que l’artiste Émeric Lhuisset tente de nous questionner sur un futur à travers la ruine, cette forme architecturale sculptée par le temps, point de rencontre entre passé, présent et futur ; preuve intangible du caractère éphémère et fragile de toute civilisation humaine.



La démarche

Le travail d’Émeric Lhuisset se veut comme une retranscription plastique d’analyses géopolitiques menées par l’artiste lui-même.

De Kaboul à Kirkuk en passant par les montagnes du Pakistan, d’Irak et de Colombie, Émeric Lhuisset cherche à nous questionner sur la représentation du conflit : faisant rejouer leur propre réalité à des combattants d’un groupe de guérilla dans des mises en scènes de peintures de la guerre francoprussienne de 1870, filmant en continu 24h de la vie d’un combattant de l’Armée syrienne libre dans la province d’Alep et d’Idlib, travaillant sur la question du soft power et la diffusion de l’American style of life comme facteur d’influence en Irak, réfléchissant au moyen d’apporter plus de confort aux combattants en transformant le temps d’une trêve leurs armes en objet usuel, travaillant sur le lien entre jeux vidéo et zone de guerre avec les FARC. On le retrouve également dans l’ancien Palais royal de Kaboul jouant au reporter de guerre avec un soldat afghan auquel il a donné une fausse Kalachnikov en plastique recouverte de broderies ou à la frontière entre Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est proposant des kippa fabriquées avec des keffieh palestiniens...

Détournant les codes, Émeric nous interroge sur le réel et sa représentation.