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“Corps en mouvement” La danse au musée
au Louvre, la Petite Galerie, Paris

du 6 octobre 2016 au 3 juillet 2017



www.louvre.fr

petitegalerie.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 4 octobre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Eadweard Muybridge, Cheval au galop, 1887. Paris, musée d’Orsay, don de la Fondation Kodak-Pathé, 1983. © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
2/  Auguste et Louis Lumière, Film Lumière n° 765,1 - Danse serpentine, [II]. Lyon, fondation Louis Lumière. © Institut Lumière.

 


1991_Corps-mouvement audio
Interview de Florence Dinet, Chef de projet pour l'exposition au musée du Louvre,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 4 octobre 2016, durée 11'15". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires :
Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du
Louvre et Benjamin Millepied, chorégraphe.
Chef de projet : Florence Dinet, musée du Louvre.




Pour sa deuxième saison, la Petite Galerie du Louvre, espace dédié à l’éducation artistique et culturelle, propose de s’initier à la représentation du « Corps en mouvement ». La danse est, cette année, l’invitée de la Petite Galerie, avec la participation du chorégraphe Benjamin Millepied, commissaire de l’exposition aux côtés de Jean-Luc Martinez, président directeur du musée du Louvre.

Grâce à environ 70 oeuvres de l’Antiquité au début du 20e siècle (prêtées notamment par le musée Rodin, le musée d’Orsay et le Centre Pompidou), cette nouvelle exposition présente le défi que la représentation du mouvement a posé aux artistes et les réponses qu’ils y ont apportées. Marcher, courir, suspendre son élan, mais aussi exprimer les « mouvements de l’âme » comme l’effroi : quelles conventions régissent la représentation des gestes et des attitudes ? Si les oeuvres d’art sont, par nature, figées, les artistes ont toutefois cherché à décomposer le mouvement avant même l’apparition de la chronophotographie, qui ouvrit de nouvelles perspectives aux artistes à la fin du 19e siècle. Cherchant à saisir le mouvement, les artistes des Avant-gardes, comme Degas et Rodin, se sont alors intéressés au monde de la danse. Autour de 1900, celle-ci connaît une véritable révolution, annonciatrice de la danse moderne : puisant aux sources de l’Antiquité, des danseurs tels que Loïe Fuller et Nijinski proposent une nouvelle gestique en rupture avec le ballet classique. Arts chorégraphiques et arts visuels tissent alors des liens étroits.

Un lieu pour s’initier à l’art
La Petite Galerie a pour ambition de donner aux visiteurs des clés d’observation et d’explication des oeuvres, pour faire de la visite au musée un moment de plaisir et de découverte. Dans l’exposition « Corps en mouvement », les textes et outils de médiation accompagnant les oeuvres incitent le visiteur à observer certains détails. L’application Petite Galerie est enrichie du regard du chorégraphe Benjamin Millepied sur une sélection d’oeuvres. Dans le département des Sculptures, tout proche, un parcours invite à prolonger la visite du musée à la découverte d’autres œuvres représentant le mouvement des corps. Conçue pour rendre l’art accessible à tous, la Petite Galerie s’inscrit dans la volonté d’offrir aux visiteurs un Louvre plus accueillant, plus lisible et plus généreux.




Parcours de l’exposition

Section 1 : Animer la matière

Pour représenter le corps en mouvement, l’artiste doit maitriser techniques et matériaux. Par le dessin, les peintres et les sculpteurs peuvent chercher la position d’un membre ou d’une silhouette, tourner autour d’un modèle, esquisser une composition. Rythme de la couleur, ligne de fuite, science de la composition permettent au peintre de suggérer vie et mouvement. L’art du bas-relief utilise des conventions propres aux arts travaillant dans les deux dimensions. Le sculpteur travaillant dans les trois dimensions défie les lois de l’équilibre et de l’apesanteur. Le modeleur d’argile et de cire procède par adjonction de matière tandis que le sculpteur sur pierre ou sur bois cherche la forme par retrait de matière. La technique de fonte du bronze à la cire perdue permet, quant à elle, toutes les audaces.

Section 2 : Codifier le geste

L’artiste dispose d’un certain nombre de conventions propres à chaque période qui lui permettent de suggérer le mouvement. Dès l’Antiquité, la marche apparente, la course agenouillée ou l’attitude appelée à l’époque de la Renaissance contrapposto permettent de représenter de manière synthétique plusieurs mouvements dans une attitude apparemment figée. Cette démarche trouve son aboutissement dans la représentation du corps suspendu qui échappe à l’apesanteur. Pour le corps drapé, l’artiste se joue des effets de surface pour accompagner, contredire ou révéler les volumes du corps en mouvement. L’artiste chrétien, héritant de ces traditions, médite sur l’expression des passions de l’âme dont le corps se fait le miroir. Dans l’Europe de l’époque moderne, les sujets tirés des Métamorphoses d’Ovide, offrent l’occasion d’inventer des formules pour décomposer et suggérer le mouvement propre à la représentation de la poursuite amoureuse.

Section 3 : Séquencer le mouvement
Dès l’Antiquité, les artistes ont inventé plusieurs moyens de suggérer la succession de moments dans une même scène. Le polyptique, ou tableau multiple, a longtemps autorisé l’évocation de plusieurs scènes dans un même espace même si la peinture classique impose progressivement l’unité de temps et de lieu. L’invention au 19e siècle de la photographie puis du cinéma bouleverse ces codes de représentation. Les avant-gardes explorent alors d’autres manières de suggérer le mouvement en montrant la décomposition d’un geste.

Section 4 : Corps dansant
Longtemps il a fallu aux artistes le prétexte de l’allégorie ou de la mythologie pour représenter le corps dansant. La Muse de la danse, Terpsichore, prête alors ses formes aux effets de virtuosité des artistes montrant leur science des drapés et leur maîtrise des volumes. Faunesses ou bacchantes sont autant d’occasions de composer des corps animés par la grâce ou par l’extase même si un Carpeaux prouve avec brio que ces sujets, aussi académiques soient-ils, permettent le dépassement des règles. D’abord limitées aux travaux préparatoires d’un Degas ou d’un Rodin, en cire ou en plâtre et non destinés à être exposés, les recherches sur le corps en mouvement s’enrichissent au tournant des années 1900 de l’observation du corps des danseurs et des danseuses. La danse connaît alors une véritable révolution marquée par les personnalités de Loïe Fuller, Isadora Duncan ou Nijinsky à la recherche d’un nouveau répertoire de forme qu’ils trouvent dans une Grèce réinventée alors par les archéologues.