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“La France d’Avedon” Vieux monde, New Look
à la BnF François Mitterrand, Paris

du 18 octobre 2016 au 26 février 2017



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 17 octobre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jacques Henri Lartigue, Richard Avedon, New York, novembre 1966. Photographie JH Lartigue.© Ministère de la Culture - France / AAJHL
2/  Richard Avedon, Yves Montand et Simone Signoret, acteurs, New York, 23 octobre 1959. Photographie Richard Avedon. © The Richard Avedon Foundation.
3/  Richard Avedon, Audrey Hepburn, Mel Ferrer et Buster Keaton dans « Paris Pursuit » pour Harper’s Bazaar, Paris, 9 août 1959. Photographie Richard Avedon. © The Richard Avedon Foundation.

 


2005_Avedon audio
Interview de Marianne Le Galliard, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 octobre 2016, durée 13'56". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Robert M. Rubin
Marianne Le Galliard, docteur en histoire de l’art, lauréate de la bourse de recherche de la Fondation Louis Roederer 2015




« C’est précisément ici et ainsi que la photographie a commencé : à Paris, dans cette lumière du jour, avec une chambre 8x10, dans un studio comme celui-ci – une version miniature des lieux romantiques échevelés où Nadar a travaillé, et Daguerre avant lui. Je voulais me servir de ce cadre et de cette histoire comme références pour de nouvelles images… » Richard Avedon

La BnF explore pour la première fois les liens singuliers de l’artiste Richard Avedon avec la France. Célébré dès ses débuts pour ses photographies de mode, Avedon a développé au long de sa vie une oeuvre exceptionnelle, jalonnée de rencontres françaises qui ont fortement influencé son travail. L’exposition rassemble près de 200 pièces, choisies pour raconter une histoire : celle de l’attachement profond pour la France de l’un des plus grands photographes américains de la seconde moitié du XXe siècle.

L’image photographique chez Avedon s’est constamment enrichie et renouvelée par et pour d’autres formes : le texte, le livre, le magazine, le cinéma, la danse… Cette réinvention permanente est particulièrement sensible dans son travail développé en lien avec la France. Des années 40, quand il vient photographier les collections de mode à Paris pour le magazine Harper’s Bazaar à son séjour en 1968 pour travailler à l’édition d’une monographie de Jacques Henri Lartigue, jusqu’à sa collaboration avec Nicole Wisniak pour Egoïste à partir de 1985, chaque rencontre française amène Avedon à se réinventer, à développer toujours plus une pratique hybride de la photographie. La « France d’Avedon » se découvre à la BnF en quatre temps, qui témoignent de la richesse de son oeuvre. Elle se raconte au travers de nombreux portraits de personnalités saisies par l’objectif de l’artiste mais également autour d’un film, d’un livre et d’un magazine.


Des portraits
Jean Cocteau, Coco Chanel, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Yannick Noah, Isabelle Adjani, Yves Montand, Simone Signoret… Autant de personnalités et d’icônes photographiques qui témoignent de l’attachement de l’artiste à la culture française comme de son oeuvre exceptionnelle développée autour du portrait pendant près de cinquante ans.


Un film : Funny Face
En 1956, Richard Avedon est « consultant visuel » dans Funny Face (Drôle de frimousse) réalisé par Stanley Donen. Le film, largement tourné en France, s’inspire de la carrière d’Avedon en tant que photographe de mode à Paris. Sont extraites et exposées pour la première fois les photographies réalisées par Avedon pour le film lors de la fameuse séance de mode, immergeant ainsi le visiteur dans un Paris fantasmé des années 50. En parallèle, le public peut contempler un modèle de Vistavision ainsi qu’un photomaton, du même type que celui dans lequel Avedon a fait poser Hepburn, son époux Mel Ferrer et Truman Capote, affirmant ainsi que l’oeil importe plus en photographie que la maîtrise technique.


Un livre : Diary of a Century
La relation intime entre Avedon et la France se lit également dans son travail sur l’oeuvre de Jacques Henri Lartigue. En 1968, Richard Avedon vient à Paris travailler à l’édition de Diary of a Century. Cette monographie de photographies de Lartigue est conçue par Avedon et contribuera à faire reconnaître l’artiste français dans le monde entier. En véritable « metteur en page » en plus de « découvreur » des images de Lartigue, Avedon réussit à inscrire l’oeuvre du photographe dans l’histoire du XXe siècle, bien au-delà de la seule Belle-Epoque à laquelle Lartigue était alors identifié.


Un magazine : Egoïste
Avedon collabore de nombreuses années avec le magazine français Egoïste, dédié aux arts, la littérature, la performance, le théâtre et la danse, mêlant reportage, publicités, portraits et photographies de mode dans une mise en page d’une grande élégance… Avec Egoïste, il réalise pleinement une photographie nourrie des autres formes d’art.


L’exposition qui dessine « La France d’Avedon » suit ainsi les courbes du parcours exceptionnel du photographe à travers la culture française : d’un Paris fantasmé dans Funny Face, l’histoire bascule à la Belle-Epoque « relookée » dans Diary of a Century, pour s’achever en 1991 dans Egoïste, avec le Bal Volpi à Venise, une série photographique qui met en scène le déclin du « vieux monde » proustien.

Un livre « La France d’Avedon. Vieux monde, New Look », sous la direction de Robert M. Rubin et Marianne Le Galliard aux éditions de la BnF, accompagne l’exposition.




Eléments biographiques

Richard Avedon est né en 1923 à New York. Il est considéré comme l’un des plus grands photographes américains de la deuxième moitié du XXe siècle. Célébré dès ses débuts avec ses photographies de mode, il a développé une oeuvre exceptionnelle autour du portrait sur près de cinquante ans.

Richard Avedon a dix ans quand il reçoit son premier appareil photo, un Rolleiflex. Après avoir brièvement fréquenté l’Université de Columbia, il débute sa carrière en 1942 en s’engageant dans la marine marchande en tant que photographe. Découvert en 1944 par Alexey Brodovitch, dont il suit les cours à la New School for Social Research à New York, il intègre le célèbre magazine de mode Harper’s Bazaar dès 1946. En quelques années, il devient le photographe phare de la revue, portée par sa rédactrice en chef Carmel Snow et son directeur artistique, Brodovitch. Ses clichés de mode renouvellent le genre. Rompant avec la tradition du studio, il fait poser les mannequins en extérieur, dans les rues de Paris. La spontanéité, le mouvement et la vitalité caractérisent ses images de mode. Au sein du Harper’s Bazaar, il réalise également des portraits de célébrités, qu’il publie dans sa première monographie Observations en 1959, accompagnée d’un texte de Truman Capote. S’ensuit un deuxième ouvrage Nothing Personal en 1964, servi cette fois par la plume de l’écrivain James Baldwin.

En 1966, Richard Avedon quitte Harper’s Bazaar et rejoint le magazine Vogue. Il y travaillera jusqu’en 1990. Parallèlement à ses portraits et sa photographie publicitaire, il s’intéresse dans les années soixante-dix à la question politique (déjà abordée dans Nothing Personal) avec des travaux sur la guerre du Vietnam ou la série « The Family » pour Rolling Stone en 1976 qui reproduit une soixantaine de portraits de personnalités de l’élite politique et financière américaine. En 1979, il se lance dans un projet ambitieux qui est de représenter l’ouest américain avec ses ouvriers, ses personnes ordinaires. Celui-ci donne lieu en 1985, après six années de travail à la publication de « In the American West » avec ses fameux portraits monumentaux d’anonymes devant un fond blanc.

En 1992, Avedon devient le premier photographe du magazine The New Yorker et travaille en parallèle avec la revue française Egoïste depuis les années 80.

Décédé en 2004, Richard Avedon oeuvrait alors sur un projet intitulé « On Democracy » sur les élections présidentielles, qui fut exposé aux Rencontres d’Arles en 2008.