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“Jade” Des empereurs à l’Art Déco
au Musée Guimet, Paris

du 19 octobre 2016 au 16 janvier 2017



www.guimet.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 18 octobre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Poignée de dague à tête de cheval, Inde, Période moghole (1526-1858), 18e siècle. Jade. MNAAG, Paris, achat, 2015, MA 12713. © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris) / Thierry Ollivier.
2/  Bol inscrit d’un poème impérial, Inde, Dynastie Qing, règne de Qianlong (1736-1795), 1771. Jade. Musée du Louvre, Paris, département des Objets d’art, legs Thiers, 1880, TH 327. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle.
3/  Vase en forme de corne (rhyton) à décor archaïsant, Chine, Fin de la dynastie Ming-début de la dynastie Qing, 16e-17esiècle. Jade. MNAAG, Paris, don Georges Gieseler, 1932, MG 18355. © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris) / Thierry Ollivier.

 


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Interview de Claire Delery,conservateur du patrimoine au département Chine du Musée Guimet,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 octobre 2016, durée 7'58". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires de l’exposition :
Marie-Catherine Rey, conservatrice générale du patrimoine
Huei- Chung Tsao, ingénieur d’études




Depuis les empereurs de Chine - grands intercesseurs entre le Ciel et la Terre -, qui le considéraient comme parure naturelle, jusqu’à Cartier et les plus grands joailliers de Londres et de New York qui le sublimèrent au 20e siècle à travers les créations Arts déco inspirées par le goût chinois, le jade demeure cette pierre éternelle et mythique, objet de fascination et de pouvoir absolu pour le souverain.

Quelque 330 pièces exceptionnelles seront réunies pour la première fois en France, émanant de 15 institutions prestigieuses nationales et internationales dont le Musée national du Palais de Taipei, prêteur pour environ un tiers des oeuvres exposées. Une occasion unique pour le MNAAG de présenter cette « belle pierre », « image de la bonté » pour Confucius, et de dérouler l’histoire millénaire qui, depuis le néolithique jusqu’aux années 1920, ne cesse de questionner sa beauté, sa vertu, son symbole et son prestige.

Expression majeure de la civilisation chinoise et matériau aux multiples facettes, le jade s’inscrit dans l’histoire la plus ancienne de l’art chinois. Une tablette de la culture néolithique de Longshan (2300-1800 avant notre ère) évoque le précieux lapidaire qui accompagna l’empereur Qianlong toute sa vie, faisant graver poèmes et sceaux sur les plus beaux jades de sa collection.

L’exposition s’attachera à restituer le jade depuis son origine durant son épopée historique et géographique et abordera sa dimension symbolique, esthétique et scientifique. Elle réunira de manière inédite, au côté d’un florilège d’oeuvres en jade du MNAAG, deux prestigieuses collections impériales chinoises jamais réunies jusqu’alors : celles du Musée national du Palais de Taipei et celles du Château de Fontainebleau, formant un rare ensemble auquel s’ajoutent de nombreux prêts issus du Louvre, du Musée des Arts décoratifs, du Musée Jacquemart-André, du Muséum d’Histoire naturelle…

Qu’il se contemple sous la forme de simples tablettes polies, offertes comme cadeaux princiers, de motifs animaliers émanant d’un bestiaire impérial, de coupes, pots à pinceaux sur le thème des lettrés ou de façon plus guerrière de lames au tranchant redoutable, le jade n’est pas seulement prisé des empereurs de Chine, des sultans de Samarkand, des souverains moghols et des shahs safavides d’Iran. Il est aux yeux des Chinois plus précieux que l’or et jouit d’une attractivité sans pareil en Europe, lorsque les jades orientaux font leur entrée dès le 17e siècle dans les collections royales françaises, comme en témoigne l’exceptionnelle coupe du cardinal Mazarin.

Le « musée chinois » de Fontainebleau constitué par l’Impératrice Eugénie restitue les derniers jades principalement de l’époque Qing (1644–1911) entrés dans les collections des souverains français et provenant du sac du Palais d’été de Pékin. Plus tard l’Art déco investit tous les thèmes et toutes les périodes de l’art chinois, respectant pour chaque « apprêt », l’éclat naturel du jade, du cristal de roche ou de laque.

Pour le plus grand bonheur des élégantes, la maison Cartier écrit au début du 20e siècle un nouvel épisode du goût de la Chine à Paris, hissant la haute joaillerie à son meilleur niveau de raffinement. En témoignent les bijoux d’exception que certaines célébrités arborent en ce début de siècle : la comtesse et mécène Mona Bismarck, l’Américaine Barbara Hutton dont le collier constitué de 27 boules de jadéite impériale, serti de platine, d’or, de diamant et de rubis, sera présenté dans l’exposition. L’exposition s’achèvera sur un grand paravent de laque de Coromandel produit sous le règne de l’empereur Kangxi (1662–1722), mobilier très recherché par l’aristocratie européenne au 18e siècle.

Au sein d’une scénographie d’inspiration chinoise ponctuée de paravents cimaises en bois ajouré, le jade se prêtera, dès la galerie d’accueil de l’exposition, au « toucher » des visiteurs, grâce à la mise à disposition de deux blocs lapidaires, l’un brut et l’autre poli, pour que chacun puisse mesurer toute la richesse de la matière, à la fois ferme, douce, onctueuse, veinée.

L’exposition est réalisée avec le prêt exceptionnel du Musée national du Palais, Taipei.