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“Natur und Industrie” Photographies de la Collection Regard, Berlin
à la galerie binome, Paris

du 4 novembre au 23 décembre 2016



www.galeriebinome.com

www.collectionregard-english.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Marc Barbey, le 4 novembre 2016
& visite de l'exposition "Documenter l’éphémère" au Goethe-Institut de Paris, le 10 novembre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Manfred Paul, série Stillleben, 1984, courtesy Collection Regard, Galerie Binome.
2/  Manfred Paul, sans titre, série Weisser Teller, 2008, courtesy Collection Regard, Galerie Binome.
3/  Hein Gorny, sans titre, 1928, courtesy Collection Regard, Galerie Binome.

 


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Interview de Marc Barbey, collectionneur et directeur de la Collection Regard,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 4 novembre 2016, durée 17'57". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

La Collection Regard à Berlin porte l’accent sur la photographie allemande, axée principalement sur Berlin. Son nom et son objectif l’indiquent : elle s’intéresse aux oeuvres photographiques et aux artistes qui méritent une attention particulière, et permet au public de les découvrir ou de les redécouvrir. La Collection Regard se présente pour la première fois à Paris, à l’occasion de la foire internationale Paris Photo, avec deux expositions à partir du mois de novembre : l’une au Goethe-Institut de Paris et l’autre à la Galerie Binome. Ces expositions regroupent une sélection de travaux de Margret Hoppe, Rainer König, Manfred Paul, Ulrich Wüst et Hein Gorny.

La Collection Regard fait partie des rares collections photographiques privées à Berlin. Depuis 2005, Marc Barbey rassemble des oeuvres allant des débuts de la photographie jusque dans les années 1990, parmi lesquelles celles de Hein Gorny, Lotte Jacobi, Siegfried Lauterwasser, Heinrich Riebesehl, Toni Schneiders et Friedrich Seidenstücker. Marc Barbey est par ailleurs l’exécuteur testamentaire de Hein Gorny (1904-1967).

Lieu d’archive et d’exposition à la fois, elle se situe sciemment entre le musée et la galerie. Depuis 2011, elle organise des expositions individuelles de travaux encore inconnus de photographes tels Hein Gorny, Hans Martin Sewcz, Manfred Paul, Ulrich Wüst, Peter Thomann, Siebrand Rehberg, Rainer König et Thomas Sandberg, publie des catalogues et réalise des documentaires. Au travers de présentations de livres, des soirées de projection et des tables rondes réunissant des artistes, les « Salons Photographiques » de la Collection Regard permettent le dialogue entre les photographes, les commissaires, les institutions, les collectionneurs et tous ceux que la photographie intéresse.

En renforçant sa présence internationale au cours des dernières années, la Collection Regard a élargi sa coopération avec des institutions comme la Biennale Foto/Industria (Bologne), le Multimédia Art Museum (Moscou) et le Voies Off Festival (Arles).




à la galerie binome : Natur und Industrie, Photographies de la Collection Regard, Berlin

Commissaires : Valérie Cazin et Antonio Panetta




À la Galerie Binome, la Collection Regard confronte les lignes graphiques des photographies de produits industriels réalisées par Hein Gorny dans les années 1920-1930, aux séries de natures mortes prises par Manfred Paul entre 1983 et 1985 à Berlin.

« Les compositions très centrées sur les détails illustrent la manière dont Hein Gorny disposait minutieusement les produits qu’il photographiait – que ce soit des gâteaux, des crayons, des cols, des tapis ou des cigarettes – en assemblages graphiques complexes, de manière qu’ils correspondent à sa volonté artistique de combiner harmonieusement les proportions et l’incidence de la lumière, et puissent en même temps montrer le produit, son apparence, sa texture et ses caractéristiques qu’entendaient mettre en valeur les producteurs. » (Marc Barbey, préface à Hein Gorny, New Objectivity and Industry, 2015)

L’oeuvre de Hein Gorny, riche et variée, occupe une place spéciale dans la Collection Regard. Marc Barbey étant exécuteur testamentaire de l’oeuvre de l’artiste, il lui incombe une responsabilité qui, outre l’archivage et la conservation, consiste à faire étendre au-delà des frontières la notoriété de ce grand photographe.

« Les natures mortes de Manfred Paul ont vu le jour du temps de la RDA. En un langage iconographique formel très rigoureux, elles traduisent des correspondances trouvées entre les objets les plus divers, et, en tant que photographies, représentent, au-delà des symboles habituels de la nature morte, un temps en quelque sorte doublement figé. »
(Eugen Blume, 2008)

La série de natures mortes que Manfred Paul a réalisée chez des habitants du quartier Berlin-Prenzlauer Berg, raconte l’atmosphère qui règne derrière les façades et qu’il a capturée au cours de ses promenades, sans aucune mise en scène. C’est précisément sa conception artistique de la composition et du détail qui fait magistralement parler les objets muets.

Dédiée à la photographie contemporaine, la Galerie Binome a ouvert en octobre 2010, dans le Marais à Paris. En parallèle d’une programmation annuelle d’expositions monographiques et collectives, elle participe au Mois de la Photo à Paris et expose régulièrement dans des foires internationales d’art contemporain et de photographie. Membre du Comité professionnel des galeries d’art et co-fondateur de Photo District Marais, la Galerie Binome développe de nombreuses collaborations avec des personnalités du monde de l’art et de la photographie, commissaires d’exposition, institutions privées et publiques. La Galerie Binome ouvre sa programmation aux artistes émergents de l’art contemporain.

La sélection s’oriente plus spécifiquement vers les arts visuels en quête de nouvelles formes en photographie. Venus d’horizons divers, de la photographie conceptuelle ou plasticienne, de la sculpture, de la performance, du dessin ou de l’écriture, les artistes explorent les frontières du medium et les supports. La définition du champ photographique, son étendue et ses limites, et la condition post-photographique sont au coeur des recherches menées par la galerie.




au Goethe-Institut de Paris : Documenter l’éphémère, Photographies de la Collection Regard, Berlin
du 10 novembre au 21 décembre 2016

Commissaires : Katharina Scriba et Antonio Panetta




L’exposition du Goethe-Institut Dokumente des Vergänglichen / Documenter l’éphémère présente la démarche artistique des photographes Margret Hoppe, Rainer König, Manfred Paul et Ulrich Wüst, qui tous s’attachent à leur manière, grâce à l’acte photographique, à documenter des situations passagères et absolument uniques. Leurs travaux reflètent aussi bien, d’une part les bouleversements sociétaux de leur époque, comme la chute du Mur, et, d’autre part, des approches existentielles très subjectives, qui tentent de saisir le caractère éphémère de l’existence humaine. Les photographies s’étendent de moments subtils d’arrêts sur image à une documentation objective de l’inexorable changement.

Pour la série Die verschwundenen Bilderw 2005-2010 (Les images disparues), Margret Hoppe, née en 1981, s’est lancée sur les traces de l’art dans l’ex-RDA. Dans des intérieurs, sur des murs ou des façades d’immeubles, elle a photographié les surfaces restées vides après le décrochage ou le badigeonnage des tableaux. En mentionnant l’auteur, le titre, l’année et le lieu du tableau, l’intitulé des photos renvoie à « l’image disparue » et, s’en fait en quelque sorte le représentant. La photographie rend visible l’absence, la lecture du titre induisant à s’imaginer schématiquement ce qui y était représenté jadis.

Le cycle Das Haus von Hannah Höch (La maison de Hannah Höch) de Rainer König (1926) a vu le jour en 1978, immédiatement après la disparition de l’artiste Dada. Il s’agit d’un inventaire photographique de son espace de vie et de travail peu avant sa dispersion. Après la mort de Hannah Höch (1889-1978), le photographe a réussi à immortaliser son jardin, sa maison et ses tableaux, qu’elle qualifiait elle-même « d’oeuvre d’art totale ». À l’intersection (autre suggestion : Au croisement) entre la photo documentaire et la nature morte, les clichés de König articulent concrètement la question suivante : Que reste-t-il d’une vie ?

Manfred Paul, né en 1942, compte parmi les représentants majeurs de la photographie d’auteur est-allemande. Ses polaroïds composés en tableaux saisissent chacun un moment précis, en se concentrant sur l’instant pour le fixer dans la durée. Ses études photographiques composant la série Grenzenlose Räume – Bilder über den Abriss der Berliner Mauer (1989/90) (Espacessans frontières – Images sur la destruction du mur de Berlin) montrent un « no man’s land déserté par les hommes » et voué à une destruction prochaine. En revanche, avec ses Stillleben (Natures mortes), qui parlent de la fugacité de l’existence humaine, il porte un regard intime sur la vie des individus.

Ulrich Wüst, né en 1949, fait également partie des photographes les plus importants de l’ex-RDA. Avec Die Pracht der Macht (1984-1990) (La splendeur du pouvoir), il s’intéresse à la mise en scène du pouvoir : en séquences photographiques, il sort de leur contexte original des détails des symboles du pouvoir passé dans l’architecture et la sculpture, pour les positionner de manière inédite. Les photographies, réalisées à Paris, Dresde, Nuremberg et Berlin associent le caractère éphémère du message jadis en vigueur fixé sur la pellicule et la prise de distance par rapport au symbole, obtenue grâce à la représentation fragmentaire.

La présentation des oeuvres se réfère au « Studiolo » historique, un concept né à la Renaissance, qui définit un espace entièrement dédié à l’étude de l’art, une sorte de cabinet de travail, un lieu de retraite où l’on étudie et réfléchit dans un bâtiment ouvert au public. Le « Studiolo » regroupe des photographies et des livres dans un environnement qui permet de profiter paisiblement des oeuvres – de la même manière que dans les salles d’exposition de la Collection Regard à Berlin. Contrairement au « White Cube » classique, ce cadre diffuse une atmosphère agréablement familière. La Collection Regard qui entend être un « salon », souhaite délibérément favoriser un accès personnel et intime à la photographie, et être un lieu d’échanges entre personnes partageant les mêmes centres d’intérêts.

L’exposition est mise en oeuvre par le Goethe-Institut de Paris, en collaboration avec Antonio Panetta, directeur artistique de la Collection Regard. Après des études d’architecture à Florence, ce natif d’Italie s’installe en 1996 à Berlin et poursuit des études d’arts plastiques auprès de Dieter Appelt à l’Université des Arts (UdK). Depuis lors, il vit et travaille à Berlin, comme artiste indépendant, professeur de photographie et commissaire d’expositions.